Dans la série perdue sans gloire par les Lakers contre Phoenix, LeBron James a laissé apparaitre un visage particulièrement déplaisant. Analyse.
LeBron James est le roi du story telling, toujours en train de réécrire l’Histoire pour la tourner à son avantage. Ainsi, selon lui, avoir permis aux Cavs menés 3-1 par les Warriors de remporter le titre fait de lui le GOAT. Quant au titre obtenu l’année dernière dans la bulle, LeBron le qualifie de « titre le plus difficile de l’histoire » (interdit de rigoler). Et ce ne sont là que deux petits exemples, tant ceux-ci pullulent, depuis l’arrivée de celui qui, adolescent, s’auto-proclamait « The Choosen One ».
Parmi ses nombreuses manipulations médiatiques, il y a celle qui concerne le leadership. James a constamment essayé de se présenter comme un leader incroyable, mélange de super coéquipier et de mâle alpha, capable de tirer la quintessence des joueurs alignés qui ont la chance incroyable d’évoluer à ses côtés et de sublimer tous les effectifs. Passons sur le fait que James a toujours ou presque disposé d’effectifs incroyables (le Big Three du Heat, Love, Irving et plusieurs All-Stars chez les Cavs, Davis, Gasol, Rondo, Howard et d’autres aux Lakers) qui, lorsque les résultats n’étaient pas au rendez-vous, recevaient les critiques de James. Rappelons nous simplement de son mémorable « Donnez moi un putain de playmaker ! » alors que James, à cette époque à Cleveland, monopolisait constamment la gonfle. Passons aussi sur le fait que longtemps, jouer avec LBJ signifiait attendre dans un coin de recevoir le ballon pour allumer direct et ainsi faire gonfler les passes décisives de l’enfant chéri d’Akron. Passons aussi sur le fait que depuis des années (avec toutefois une amélioration depuis deux ans), James se reposait sacrément bien en défense, se contentant de regarder avec un air ahuri ses coéquipiers lorsqu’un panier était encaissé, de flopper honteusement ou d’aller chouiner auprès des arbitres.
Par contre, nul ne peut oublier de quelle manière, il y a deux ans, il avait conduit à l’implosion du roster des Lakers, se désolidarisant complètement des jeunes « Purple and Gold » et entrainant leur transfert vers d’autres cieux afin de recruter des joueurs plus « Lebron-compatibles », même si cela signifiait pour la mythique franchise de L.A. de brader son futur (et on observe désormais qu’il aurait été plus qu’utile de disposer de quelques jeunes talentueux). Il avait déjà fait le coup à Cleveland, se plaignant du manque de talent(s) du noyau des Cavs (qui avaient pourtant la plus grosse masse salariale) avant de partir sous des cieux plus rémunérateurs en laissant la franchise exsangue.
Dans cette série perdue sans gloire – plusieurs roustes tout de même alors que Chris Paul avait une épaule qui couinait – contre Phoenix, James a fait le boulot (23.3 points, 8 passes décisives, et 7.2 rebonds) sur le terrain sans toutefois dominer ou totalement peser dans les débats. L’absence de Davis s’est révélée préjudiciable et a confirmé ce que beaucoup disaient tout bas: AD est le joueur le plus important du système des Lakers. Mais la blessure de Davis ne peut pas tout occulter. Les Lakers ont manqué de caractère et, là-dessus, James fut tout simplement exécrable. Sur le terrain, il n’a pas lésiné à afficher son mécontentement, sa colère ou son énervement lorsqu’un de ses partenaires se loupait. A d’autres moments, il était franchement passéiste. Dans le game 5, il quittait ses coéquipiers cinq minutes avant la fin avant de les flinguer dans la presse. Et dans le game 6, il est parti sans même saluer les vainqueurs (une attitude encore reprochée aujourd’hui à Thomas et aux Bad Boys de Detroit). Alors, a-t-on vu le vrai visage de James, un grand joueur qui se rêve super leader mais ne l’est pas ? A vous de choisir…