« Ton plus grand joueur ne peut pas faire deux mètres ! »

Joueur, Vernon Maxwell était aussi irrésistible qu’imprévisible. Observateur, il n’use pas de la langue de bois et n’est pas avare en bons mots.

En treize saisons NBA, Vernon Maxwell a tourné à treize points par match. Arrière spectaculaire et un peu givré, il se serait éclaté dans la NBA d’aujourd’hui. « Si je jouais aujourd’hui, je pense que ce serait facile pour moi parce que, merde, personne ne peut te toucher. Je serais toujours aux lancers. À mon époque, on pouvait tenir l’adversaire avec les mains et maintenant, dès qu’il y a une action, ils font tourner leur doigt en l’air. Je ne comprends pas ça. C’est pour revoir l’action et ils regardent à chacune de ces fichues actions. Ça me fatigue de les voir tourner le doigt en l’air : regarde, regarde ! Le jeu a tellement changé mais je pense que je serai All-Star dans le jeu actuel » assure « Mad Max » dans GQ.

Le double champion NBA avec les Rockets analyse la sortie de route de Houston lors de ces derniers Playoffs. « Je n’ai pas été surpris. Ils étaient dépassés par le talent des Lakers. Et puis, il jouent le « small ball » et je ne comprends pas ça. Il faut avoir un intérieur ! Ton plus grand joueur ne peut pas faire 2m00. Ça ne pourra pas marcher face à AD et LeBron. Tout ce qu’ils ont fait, c’est de jouer en puissance. Je l’ai dit avant la série, je pensais que les Lakers allaient remporter la série de cette manière » enchaine Maxwell.

L’électron libre des Rockets et des Sixers évoque aussi les conditions particulières de cette fin de saison et l’expérience de la « bulle ». « Je peux m’adapter à tout. Si je suis payé des millions comme ils le sont actuellement, ça me va. Merde, on pourrait jouer sous terre que ça m’irait. Donne moi juste mon argent et je jouerai dur, je foncerai dans un mur. Ces gars-là sont payés des sommes insensées et il faut juste entrer une bulle pour deux ou trois mois ? Ce n’est rien du tout. Ma femme va me manquer. Ma famille. Ça sera difficile mais je serai capable de le faire. Ces gars-là gagnent tellement d’argent. Ils gagnent en un an ce que j’ai gagné dans toute ma carrière. J’adore tellement ce sport que je ne lui manquerai jamais de respect. Ça ne serait pas un problème pour moi » poursuit-il.

Enfin, Maxwell a une pensée pour son ancien coéquipier, Sam Cassell. « Je pense que c’est son heure. Il a été assistant depuis une quinzaine d’années et je suis fatigué de ces propriétaires et ces GM qui ne font que recycler les mêmes foutus coachs. Il faut essayer quelque chose de nouveau. Il faut donner leur chances à de nouveaux gars, ce n’est pas juste pour un gars comme Sam. Il faut leur donner une vraie chance, qu’il puisse amener son staff et je pense qu’il fera du bon boulot. Il est prêt » conclut-il.