Ce vendredi, l’Etoile Jupille, devant une assistance des grands soirs, a mis un point final à sa saison de manière idyllique en venant à bout d’une courageuse équipe poraise. Une dernière victoire synonyme de titre pour Jupille, pour la plus grande joie de toute une équipe, de tout un club. Reportage.
C’était un vraie petite marée noire et jaune qui s’est déversée hier sur les hauteurs de Tilff. Pour cette rencontre capitale, l’Etoile avait emmené tous ses sympathisants dans ses bagages. Sainte Walburge, directement concerné par le résultat de cette rencontre était également venu en nombre et les Sang et Marine n’ont pas hésité à donner de la voix pour encourager les locaux. De nombreux passionnés de la balle orange s’étaient également donnés rendez-vous dans la salle poraise pour ce match sous haute tension et la jolie fête qui pouvait suivre.
Face à l’armada jupilloise, les locaux, à sept dont Benjamin Meunier diminué par une blessure au genou, font pâle figure mais nous sentons dans leurs rangs une certaine détermination. Kenny Boers nous confirme en laçant ses chaussures qu’il est « chaud bouillant. Ca va être un tout gros match. » Du côté de François Lhote, on se veut prudent. « Ils n’étaient que huit lorsqu’ils sont venus gagner chez nous. »
Tilff plie mais ne rompt pas
La partie débute sur les chapeaux de roue, chaque équipe se rend coup pour coup et l’intensité et l’engagement son visibles sur chaque action. Julien Van Roy, impeccable du début à la fin de la rencontre et grand bonhomme du match, et François Lhote, précieux grâce à sa précision et son sang-froid ainsi que sa capacité à tenir la baraque quand le navire étoilé tangue, montrent la voie à leurs partenaires. L’intensité grimpe à son paroxysme lorsque Kate Drew écope d’une technique pour une bisbrouille avec Peter Tandler, encore auteur d’un fameux chantier dans la raquette locale. C’est la troisième faute du pivot camerounais qui doit retourner s’asseoir.
Pourtant, Tilff, grâce à une belle adresse à distance, vire en tête à la fin des dix premières minutes. Le deuxième quart-temps débute dans une énorme ambiance. Les spectateurs donnent de la voix et contestent chaque décision arbitrale. Aucune des deux équipes ne semblent prendre l’ascendant. A deux minutes de la pause, le pivot local, remarquable de combativité, se fait siffler sa quatrième et doit quitter le jeu. L’Etoile profite du temps qu’il lui reste et de quelques choix hasardeux des Porais, pour, enfin, prendre un peu d’avance et rentrer au vestiaire avec un léger viatique.
Une déferlante noire et jaune
Durant l’interlude, les discussions vont bon train. « Cela va être difficile pour Tilff qui manque de rotations » avance Pierre, venu en ami. « Les Porais se reposent trop sur leur adresse et personne n’arrive à contenir Tandler dans la raquette. » Eric Van Roy ne manque pas de nous rappeler que son fils livre une excellente prestation et nous croisons des têtes bien connues en provenance d’Aubel, Comblain, Grivegnée, Sprimont, Aywaille, Ninane, notamment. C’est bien à Tilff que cela se passe ce vendredi!
Le troisième quart-temps débute dans une atmosphère toujours aussi chaude mais les visiteurs ont visiblement décidé de resserrer les boulons derrière. La défense jupilloise est étouffante et les valeureux gaillards de Patrick Maquinay peinent à inscrire quelques malheureux paniers. Comme rassérénés par leur solidité défensive, l’Etoile retrouve de la fluidité en attaque. Van Roy, à la création et à la conclusion, est magistral mais tout le groupe contribue à la fête et l’écart ne cesse de grandir. En panne d’adresse, mais ne baissant jamais les bras, Tilff subit la déferlante noire et jaune. Alors que les minutes s’égrènenent et que le coach visiteur ouvre son banc, l’écart croît inexorablement dans une ambiance fantastique. Un dernier panier étoilé scelle le score à 60-92 et tout Jupille exhulte et se tombe dans les bras.
Michel Nihon résume parfaitement la soirée. « Une victoire méritée sur l’ensemble du match et un titre mérité sur l’ensemble de la saison« nous dit-il. La fête peut véritablement commencer pour les champions et va durer jusqu’aux petites lueurs de l’aube.