Jérôme Piret a dirigé avec brio la R2 de Tilff pendant plusieurs saisons, débloquant souvent par ses coups d’éclat des situations compliquées et menant ses troupes à une impensable – voici cinq ans – montée en première régionale. Pour Liège & Basketball, le meneur des Porais revient sur la splendide saison réussie par ses couleurs et sur la décision de rejoindre la nouvelle P1 du matricule 97. Entretien.
Jérôme, contrairement à d’autres, le Covid-19 a moins impacté ton quotidien?
J’ai eu la chance de n’être pas directement touché par ce virus et l’opportunité, en effet, de continuer à exercer mon activité de géomètre. J’avais la chance d’être seul sur un terrain et à l’air libre.
Même si la saison s’est brutalement arrêtée, quel bilan peux-tu en faire?
Je suis très satisfait de cette dernière saison. Nous avons réussi de super débuts avec quelques gros résultats, notamment notre victoire à Waremme. Ensuite, logiquement, nous avons perdu quelques matchs mais chaque fois contre des équipes du Top 5. Cela n’avait rien d’alarmant. Et puis, avant la fin définitive du championnat, nous restions sur quatre ou cinq victoires consécutives avec un niveau de jeu convaincant. Je pense que nous aurions été prêts pour les Playoffs.
Cette deuxième place est-elle surprenante?
En début de saison, nous aurions signé à deux mains pour être le dauphin de Waremme à la fin de la phase classique. Nous méritons clairement cette deuxième place au vu de l’ensemble de nos résultats et du niveau de jeu affiché sur le terrain.
Qu’as-tu pensé de votre série de deuxième régionale?
Le niveau de jeu y était très agréable et globalement fort homogène. Chaque équipe jouait crânement sa chance et aucun match n’était gagné d’avance. Beaucoup négligent la R2 mais, personnellement, je trouve cette division franchement très excitante et j’ai pris beaucoup de plaisir à y évoluer pendant ces trois années.
Votre deuxième place vous a offert un ticket pour la première régionale. Que représente cette montée pour toi et pour le club?
Pour moi, même si je suis ravi pour le groupe de l’année prochaine, cette montée me laisse quelques regrets. Tout d’abord celui de n’avoir pu la vivre à la régulière, avec toutes les sensations qui en découlent et, ensuite, celui de ne pas avoir l’opportunité de tester la R1 avec les Porais. Pour le club et avec les moyens financiers – c’est-à-dire rien du tout – à disposition, accéder à la R1 était simplement impensable il y a cinq ans lorsque le club avait décidé de scratcher l’équipe première qui était alors en P1. Même si ce sont les joueurs qui sont sur le terrain, il faut avouer que sans le dynamisme, les compétences et la motivation de Quentin Pincemail, nous n’en serions simplement pas là. Espérons que cela puisse perdurer en première régionale!
Comment juges-tu tes prestations lors de cette dernière saison avec l’équipe fanion?
J’avais demandé à « Pin » de ne pas renforcer la distribution avec un deuxième meneur de formation car je sais que j’ai besoin de temps de jeu et de me sentir investi à 100% pour tirer le meilleur de moi-même. Mon coach m’a fait pleinement confiance – depuis le début d’ailleurs et je l’en remercie – et je pense lui avoir rendu cette confiance. Globalement, je crois avoir fait le job attendu de moi.
Quels furent les moments forts de cette exceptionnelle campagne?
Il y en a eu pas mal… Les premiers qui me viennent à l’esprit sont les suivants: les frissons de notre coach niveau 2 quand « Q » (ndlr: Quentin Remy) a littéralement pris feu, le poster sur Damien, les affonds-fusées de Panzer, la troisième mi-temps à Tournai et la victoire à Waremme.
Qu’as-tu particulièrement apprécié cette année?
Cette saison encore plus que les précédentes, ce fut un plaisir d’enfiler les victoires sans trop nous prendre au sérieux et trouver chez les Porais un vrai esprit de club comme il n’en existe, je pense, plus beaucoup. Les résultats globaux des équipes tilffoises ne sont pas à détacher non plus de cet esprit de club convivial et festif.
Nourris-tu tout de même certains regrets?
Le seul que j’ai est de n’avoir pu finir la saison sur le terrain avec mes potes. En plus des deux titres – P3 Dames et P2 Hommes – à fêter, je suis persuadé que nous aurions vécu de magnifiques Playoffs dans la « Porai Arena » en ébullition.
Tu nous le disais, il s’agissait de ta dernière saison avec cette équipe. Pourquoi avoir fait le choix de rejoindre la nouvelle P1 de Tilff?
C’était une décision qui me trottait en tête depuis un petit bout de temps. Avec mon nouveau défi professionnel – la création de LPmétris, notre bureau de géomètres à Aywaille, avec Nicolas Letesson – et mes projets personnels, il allait être difficile pour moi de continuer à remplir les exigences de « Pin » au niveau des entrainements. J’ai principalement pris cette décision afin de me libérer une soirée en semaine. Appréciant beaucoup Pat Maquinay, les joueurs de l’équipe P2 et leur philosophie, c’est naturellement que les choses se sont faites. J’ai vraiment hâte de prendre part à ce nouveau défi qui s’annonce très excitant!
Qu’est-ce qui risque de te manquer en quittant l’équipe fanion du club?
C’est difficile à dire pour l’instant car je n’ai pas encore tout à fait réalisé mais, sans doute, les vidéos du mardi soir et les interventions de « Boubou » dans les vestiaires (rires).
Que retiendras-tu de ces années en régionale?
Le plaisir! Au niveau basket, ce sont le super niveau de la R2 et la découverte de nouvelles équipes. Au niveau humain, étant donné que je serai toujours là pour les troisièmes mi-temps, l’esprit d’équipe et le sérieux sans réellement se prendre au sérieux.