Suite d’une série d’interviews décalées, intitulée « Interview titre(s) », avec des champions. Pour répondre aux différentes questions, plusieurs titres de films ou de séries sont proposés à l’interviewé. C’est Julien Van Roy, auteur du doublé Coupe-Championnat avec l’Etoile Jupille, qui se plie à l’exercice.
Julien, quel titre choisirais-tu parmi ces propositions pour qualifier votre titre de champion, et pourquoi? Tu as le choix entre: « Chronique d’une victoire annoncée » (documentaire sur le quotidien de Benoit Hamon dans la préparation des élections législatives et présidentielles en France en 2012), « Surprise, sur prise! » (émission de caméras cachées), « Le grand bluff » (émission TV de Patrick Sébastien), « Au-delà de la gloire » (fin américain sorti en 1980) ou « La dernière chance » (film américain sorti en 1972).
Je dirais « La dernière chance » car nous savions en démarrant cette saison que, dans tous les cas, nous aurions plusieurs départs au terme de celle-ci (Gilles Simon et Guillaume Grégoire). Nous voulions vraiment finir en beauté avec ce groupe que Michel Nihon et Patrick Noel nous avaient concocté. Par ailleurs, il est clair que si nous avions loupé cette montée, d’autres départs auraient suivi, pour raisons familiales ou professionnelles, car même si nous ne sommes qu’en P2, cela demande pas mal de sacrifices d’être présents à chaque match et à chaque entrainement. A cet égard, il faut également tirer notre chapeau à notre entraineur qui est un gars super sérieux à ce niveau-là et qui nous met toujours dans les meilleures conditions. Pour la petite anecdote, il a même créé une « crèche » à l’Etoile pendant certains entrainements afin que nous puissions être tous présents. Je le remercie, ainsi que son épouse, pour cela. Je ne pense pas que nous ayons été moins de dix à l’entrainement plus de deux fois cette année. Il parvenait toujours à trouver un jouer externe pour compléter le groupe.
Quel titre choisirais-tu parmi ces propositions pour qualifier ton équipe, et pourquoi? Tu as le choix entre: « Une famille formidable » (Série TV française), « Les douze salopards » (Western américain), « Arthur et les Minimoys » (film d’animation sorti en 2006), « Intouchables » (film français sorti en 2011).
« Une famille formidable« , sans aucune hésitation! Ce groupe est devenu bien plus qu’une simple équipe de basket, comme nous avons encore pu le constater récemment au mariage de David Lamborelle. J’avais déjà vécu ça avec Ninane, notamment avec mon vieux compère François Lhote -alias Fée Clochette pour ses moves et ses shoots venus d’ailleurs- quand le club était reparti de zéro et que nous formions une belle bande de potes. J’ai également choisi cette série car les personnages de celle-ci ont tous un « brin », comme nous à l’Etoile. Mais je pense que j’aurais aussi pu choisir « Les douze salopards » (rires).
Quel titre choisirais-tu parmi ces propositions pour qualifier votre style de jeu, et pourquoi? Tu as le choix entre: « Attaque » (film américain sorti en 1956), « Pour l’amour du jeu » (film américain sorti en 1998), « Secret défense » (film français sorti en 2008), « La rage au ventre » (film américain sorti en 2015.
J’hésite entre « Secret défense » et « La rage au ventre« . Le premier car Michel Nihon nous a sorti des trucs jamais vu auparavant. A mon avis, il a été un très grand joueur de poker dans une autre vie. Le second pour la simple et bonne raison que nous n’aurions jamais pu arracher ce doublé sans cette rage et celle volonté de vaincre. Que ce soit aux entrainements et aux matchs, nous avons joué avec cette fameuse « grinta », tant vantée par notre coach, ce qui nous a mené à des victoires à l’arraché en Coupe de la Province, depuis les quarts jusqu’à la finale en passant par la demie où nous sortons une deuxième mi-temps incroyable de ténacité en s’arrachant sur tous les ballons et en limitant l’armada de Neuville à vingt points en deuxième période. N’oublions pas notre « remontada » à Sainte Walburge et notre victoire à Waremme lors de l’avant-dernière journée de championnat après avoir été menés toute la rencontre. Je pense que nous pouvons bel et bien parler de rage au ventre! Enfin, n’éludons pas « Pour l’amour du jeu » parce qu’à côté de notre hargne, je ne pense pas me tromper en affirmant que nous avons prouvé à plusieurs reprises notre capacité à développer un jeu assez « léché », tant offensivement que défensivement. Je pense notamment aux victoires du premier tour contre Bellaire et Sainte Walburge -qui constitue, selon moi, une des plus belles équipes de la Province sur le papier- et à nos trois dernières prestations en Coupe face à des ténors de P1. Nous avons vraiment une équipe complète. Nathan Servais a été incroyable dans son rôle de joker. Ce n’est pas lui qui a le plus foulé le terrain, mais c’est certain qu’il termine cette saison avec les meilleures stats.
Quel titre choisirais-tu parmi ces propositions pour qualifier votre saison, et pourquoi? Tu as le choix entre: « Dépression et des potes » (film français sorti en 2012), « La couleur de la victoire » (fin américain sorti en 2016), « Sueurs froides » (film américain sorti en 1958), « Qu’est ce qu’on a fait au bon dieu » (film français sorti en 2014), « Pour le pire et pour le meilleur » (film américain sorti en 1998), « La totale » (film français sorti en 1991).
« Sueurs froides« , à nouveau sans hésiter! Cette série B de P2 a été vraiment dingue. A la dernière journée, nous ne savions ni qui montait, ni qui descendait. Par ailleurs, nous avons eu extrêmement « chaud » contre Waremme à deux journées de la fin. Nous aurions pu perdre toutes nos chances de titre sur un shoot des Wawas à trois secondes de la fin. N’oublions pas non plus le quart de finale de la Coupe où nous étions menés de six unités à une minute et trente secondes de la fin avant trois paniers sortis de nulle part de Bastin, Theek et Jacot. Toutefois, la rencontre qui m’a donné le plus de frissons, c’est évidemment à Sainte Walburge où nous nous sommes retrouvés avec vingt-huit points dans le caleçon dans le troisième quart! Finalement, nous sommes parvenus à arracher une défaite de cinq points synonyme d’average positif et donc de première place. Quelle deuxième période totalement folle! Nous avons certes perdu de cinq points, mais, pour moi, ce fut la plus belle « victoire »! C’était vraiment un drôle de moment. Encore merci à « Agui » pour sa mi-temps quatre étoiles. Au terme de cette saison remplie de « Sueurs froides« , nous sommes quand même allés chercher « La totale« : ce doublé coupe-championnat dont tout le monde rêvait et que nous dédions à notre Président adoré et à tous nos supporters.
Quel titre choisirais-tu parmi ces propositions pour qualifier ton entraineur, et pourquoi? Tu as le choix entre: « The Greatest » (film américain sorti en 1977), « Le grand blond avec une chaussure noire » (film français sorti en 1972), « On aura tout vu » (film français sorti en 1976), « Un incroyable talent » (film anglais sorti en 2013), « Le gourou » (film américain de 1969).
« Un incroyable talent« ! Qui peut ramener dix trophées sans avoir un incroyable talent? Mais, peut-être avant tout, « Gourou » ou plutôt le plus incroyable talent de Michel Nihon réside dans ses qualités de « Gourou« , de meneur d’hommes. Ce qui fait réellement la particularité de Mich -outre ses qualités basket, évidemment- c’est sa capacité à fédérer l’équipe, à faire en sorte que chacun se mette au service d’un collectif plus important que les individualités. Et Dieu sait si ce groupes possède de sacrées qualités et des individualités qui ont déjà prouvé leurs talents à des étages supérieurs. C’est cette volonté de se battre pour les autres qui nous a permis de nous transcender et de nous surpasser dans les difficultés, comme le prouve l’ensemble des matchs importants disputés cette saison. Et cette qualité de « Gourou« , nous pouvons l’étendre à Patrick Noel, notre T2, véritable « maître à penser, mutilateur et fédérateur de l’équipe. A eux deux, ils ont prouvé qu’ils formaient un sacré duo.