Ludovic Humblet n’est pas une figure inconnue du basket liégeois. Celui qui est policier depuis maintenant dix ans, et qui a notamment évolué à Ninane et Awans, a arrêté de jouer à vingt-sept ans pour se consacrer au coaching. Il revient avec nous sur les joies d’être au bord du terrain.
Ludo, comment es-tu venu au coaching?
Ca s’est fait naturellement, j’adore ça. Lorsque j’étais joueur, de par mon poste de distributeur et ma personnalité, j’étais déjà le relais du coach sur le terrain. J’aimais organiser, tirer le groupe, analyser le jeu.
A quel âge as-tu commencé à coacher?
J’ai commencé vers seize, dix-sept ans, lorsqu’élève à Liège Atlas j’ai pu suivre les cours dispensés par Yvan Fassotte. Ca m’a donné envie d’entrainer et j’ai commencé par prendre en main des équipes de jeunes. Cela fait maintenant quatre ans que je coache des séniors. D’abord une année en P2 avec Sainte-Walburge et là j’entame ma troisième saison à Cointe, en première régionale depuis peu.
Qu’est ce qui te plait particulièrement dans le coaching?
J’adore le côté tactique. Préparer les matchs, analyser l’adversaire et mettre en place un plan de jeu pour contrecarrer l’équipe adverse.
Mais encore?
J’apprécie aussi de préparer son équipe à atteindre certains objectifs et puis, j’aime tout ce qui touche au management, à la gestion de groupe. Depuis que je suis coach, j’ai toujours eu des joueurs qui ont du caractère et j’aime ça. Moi-même, en tant que joueur, je pouvais être « difficile » donc j’apprécie retrouver cela chez mes joueurs, avoir du répondant en face de moi. D’ailleurs, lorsque je transfère de nouveaux joueurs, je ne me laisse absolument pas rebuter par des joueurs à fort caractère, au contraire.
Quelles qualités sont nécessaires, selon toi, pour faire un bon entraineur?
Tout d’abord, je pense qu’il faut de la rigueur, c’est essentiel. Il faut également ne pas lésiner sur le temps qu’on y consacre, ne pas compter ses heures. Lorsque j’entends que certains coachs sont payés à la prestation, je trouve ça ridicule car il faut bosser sérieusement en amont afin de pouvoir fournir un travail de qualité. Je pense aussi qu’il faut pouvoir former un groupe. Je n’aime pas les coachs qui mettent de la distance avec leurs joueurs pour se faire respecter. A Ninane, Marc Hawley était vraiment proche de ses joueurs mais ceux-ci le respectaient totalement.
Tu parles de Marc Hawley, justement, quels entraineurs t’ont marqué durant ta carrière de joueur?
Il y en a deux. Yvan Fassotte, que j’ai connu à Liège Atlas et à Ninane, et qui m’a vraiment fait découvrir le basket. J’apprécie énormément sa rigueur. Il ne laissait rien passer tactiquement, n’hésitait pas à arrêter les entrainements pour faire des corrections et au final, ses équipes jouent juste. Ensuite, j’aime beaucoup le style de Marc Hawley. C’est un rassembleur, il sait gérer son groupe. J’apprécie beaucoup ses qualités de management.
Et ton meilleur souvenir en tant qu’entraineur, quel est-il?
Indubitablement le match pour la montée avec Cointe la saison dernière. En effet, nous avons du jouer un test match contre Maffle pour avoir le droit d’accéder à la première régionale. Nous avons hyper bien préparé ce match pendant deux semaines. Mon groupe était très réceptif et le jour J, la différence était flagrante sur le terrain. Le travail fait en amont a porté ses fruits et on s’est imposé de vingt-cinq points, décrochant la montée par la même occasion.
Tu es d’ailleurs toujours le coach des Grenouilles en R1, comment se passe le début de saison?
Franchement très bien. Nous en sommes à cinq victoires en neuf matchs donc le bilan est assez positif. Mais l’objectif n’a pas changé, ça reste le maintien. J’ai un groupe assez homogène, avec lequel je prends plaisir à travailler mais nous souffrons tout de même physiquement car nous sommes plus petits et plus frêles que nos adversaires. Mais tant qu’à présent, nous arrivons à régulièrement trouver des solutions pour faire face à ce déficit athlétique et je suis satisfait de ce début de saison.