Aucun joueur n’aime disputer une rencontre sans public. Toutefois, selon certains observateurs, il vaut mieux jouer à huis clos que ne pas jouer du tout. Analyse d’une situation forcément complexe.
« L’enfer c’est les autres » écrivait Jean-Paul Sartre dans sa célèbre pièce « Huis clos ». Actuellement, pour tout le monde, l’enfer c’est le Covid-19 et pour la majorité des clubs, l’enfer c’est le huis clos.
« L’ambiance demeure un peu froide sans les supporters » notait très justement Romain Bruwier après la défaite de Liège contre le Brussels. Ces deux clubs ont, face au huis clos imposé par la crise sanitaire, adopté des positions différentes. Ainsi, basés sur un modèle économique où les repas VIP et le ticketing sont prépondérants, les Principautaires avaient décidé de reporter tous les matchs de 2020, comme la ligue l’autorisait. A contrario, au Brussels, la saison a démarré à l’heure, le club estimant, comme Ostende, Anvers ou encore Malines, Mons et Louvain, nécessaire de continuer une activité pour ne pas perdre ses partenaires en cours de route.
Ces deux opinions – intenable de jouer sans public face à l’importance de maintenir une activité afin de ne pas disparaître – se retrouvent dans d’autres championnats et d’autres pays dont les clubs sont confrontés aux mêmes problématiques. Ainsi, c’est le cas en France où la question de poursuivre le championnat s’invite régulièrement dans les débats et où de nombreux clubs – comme en Belgique, par ailleurs, où le Spirou s’est placé en PRJ (Liège y était déjà bien avant la crise sanitaire) – voient leurs finances fondrent comme neige au soleil.
« Nous n’aimons pas le huis-clos, mais nous devons faire avec et jouer. C’est de notre intérêt économique. Peut-être pas à très court terme, sur un match, mais sur le moyen terme, les saisons à venir. Si nous ne jouons pas, le public, les partenaires, etc. vont tous se détourner » a déclaré Julien Monclar, directeur des opérations de l’ADA Blois, à BasketEurope. Un avis qui se défend et qui est teinté de bon sens. Et pour les amateurs de la balle orange, la tenue des compétitions reste un bol d’air salutaire dans une période où la plupart des loisirs sont passés à la trappe.