Cette saison, la P3 d’Aubel est sortie des sentiers battus pour collaborer avec une coach mental. Analyse.
Cette période de confinement est évidemment particulière. « Chacun la vit à sa manière. Je ne suis pas un expert de la santé, je m’abstiens de tout commentaire ou conseil qui se voudrait bienveillant » nous précise Jean-François Loop. « Pour ma part, je suis les recommandations des autorités. J’ai la chance d’habiter à la campagne, dans une région magnifique. Je m’autorise deux balades par jour pour garder un semblant de forme. »
Durant la saison, le coach d’Aubel a promu une initiative surprenante avec son équipe de P3: la collaboration avec un coach mental. « Il y a deux ans, en Allemagne, l’équipe que j’entrainais avait un coach mental qui faisait partie intégrante du staff et l’expérience avait été très enrichissante pour moi. Je m’étais dit que si j’en avais l’occasion, je réitèrerais l’expérience » nous confie Jean-François. « Je sais qu’en Belgique ce n’est pas ancré dans les moeurs – hormis peut-être au plus haut niveau – mais j’ai voulu tenter l’expérience. J’ai contacté Cécile Van Bladel qui est une amie et la proposition l’a tout de suite enchantée. J’ai été très satisfait de l’expérience, au niveau collectif mais également individuel.«
« Un groupe réceptif »
La jeune coach mental n’est pas une inconnue dans le monde du basket. Diplômée de l’ULg en psychologie, elle a suivi une formation en psychologie du sport et préparation mentale via un institut à Paris et s’est également formée à l’hypnose ericksonienne. « Cela m’a vraiment plu de travailler avec les Aubelois, ils constituent un chouette groupe. Ils furent directement très réceptifs à ce que je leur proposais. Je regrette juste de ne pas avoir su être davantage présente pour pousser le travail plus loin. J’espère que l’équipe et Jean-François continueront à appliquer ce sur quoi nous avons travaillé » explique-t-elle.
D’un point de vue sportif, la P3 d’Aubel n’a toutefois pas enregistré des résultats faramineux, terminant à l’avant-dernière place de sa série. « On ne peut pas empêcher les gens de se forger une opinion (ndlr: sur l’influence du coaching mental sur les résultats sportifs), il faut apprendre à faire le tri pour garder ce qui est constructif et laisser le reste de côté. De plus, on ne peut pas juger le travail d’un personne ou d’un groupe quand on ne connait pas l’objectif poursuivi » précise Cécile avec pertinence. « Les résultats ne furent peut-être pas probants au niveau du classement mais je pense que ce travail à servi à plusieurs d’entre-eux ce qui, de mon point de vue, est déjà une réussite! Je tiens à remercier l’équipe et surtout Jean-François pour cette opportunité. Ils m’ont permis de continuer à apprendre et j’ai pris du plaisir à travailler avec eux. Et n’oublions pas qu’ils ont terminé la saison par une victoire. »
« Un réel impact pour l’équipe »
Une initiative appréciée et saluée par les membres de la phalange herbagère. « C’était une première et cela a été un réel « plus » pour l’équipe. Ce n’est pas commun, à notre niveau, de s’offrir les services d’un coach mental. Au début, j’étais sceptique, je dois bien l’avouer. Je pensais que c’était encore une idée tordue de notre coach – comme de nous initier yoga par exemple – mais après la première réunion, sa psychologie a beaucoup apporté à l’équipe » raconte Benoit Califice, le capitaine d’Aubel. « Chacun a pu s’exprimer et se faire entendre. Après chacune de nos entrevues, nous constations directement des changements dans l’attitude des joueurs et surtout du coach. C’était très positif et cela nous remotivait après la dégelée du week-end (rires). Plus sérieusement, après sa venue en octobre, nous avons eu un bon passage avec, notamment, une victoire non-validée contre Pepinster. L’absence de résultats significatifs s’explique en grande partie par les nombreux blessés que nous avons connu et le peu d’entrainements réalisés au complet. Une nouvelle équipe qui s’entraine une fois par semaine et rarement à dix a peu de chances de faire des étincelles. »