Les Carnets du basketteur, saison 2! En près de quarante ans de carrière, Michel Christiane a accumulé une kyrielle de souvenirs et d’anecdotes. De Fond-de-Forêt à Barcelone.
J’avoue que je n’ai jamais été fan, mais j’ai été soufflé par la clarté de la voix de Hallyday sur son disque posthume sorti en fin de semaine dernière. Un évènement qui m’a fait songer à ses nombreuses venues en Principauté et, plus particulièrement à celle de Soumagne, en 1973. Pour être précis, on est le dimanche 24 juin, la commune du plateau de Herve accueille le championnat de Belgique cycliste et le soleil est au sommet de son art. Pas Eddy Merckx qui se fait battre au sprint par ce second couteau qu’est Frans Verbeeck. Le bon peuple n’est pas au bout de ses émotions dominicales car ce « National » est suivi des récitals successifs de Sylvie Vartan (17 h 30) et, vous vous en doutez, de l’« idole des jeunes », à 22 h. Le tout pour la modique somme de 400 francs belges, soit… 10 €. Mais quel rapport avec le basket ?, reprendrez-vous en chœur. Un proche de l’organisation y va de sa note personnelle qui se terminera par un fameux couac : « Il faut savoir que, derrière le club mettant sur pied ce double rendez-vous, se cachait un personnage peu recommandable : un ex-mercenaire vendant des valises traficotées dont le bras droit était un garagiste jouant au basket en région liégeoise. Ils avaient obtenu l’aide d’une multitude de bénévoles qui espéraient retirer quelques bénéfices pour leurs cercles respectifs. Alors que le chapiteau étaient pris d’assaut par des milliers de spectateurs, ces deux-là ont ramassé en catastrophe les caisses soit disant pour raisons de sécurité et se sont envolés dans la nature. » Un duo manifestement plus rapide cette fois-là que le « Cannibale ».
Amusante coïncidence, Thierry Luthers donnait un spectacle consacré à Johnny, voici quelques jours, à… Soumagne. Ca ne s’invente pas. Faut-il rappeler qu’une des expressions préférées du journaliste de la RTBF est « et on entre dans le money time au hall du Paire ». Une salle wegnolaise qui était devenue l’endroit fétiche du regretté Pierre Rapsat (photo avec Jean-Pierre Darding et votre serviteur). « J’ai découvert ce sport grâce à mon fils qui l’a pratiqué en jeunes à « Pepin » et je crois qu’au fil du temps, je suis devenu encore plus passionné que lui », aimait-il confier, « C’est simple : j’essaye toujours de ne pas avoir de concert le samedi soir car ça peut tomber un jour de match. » Preuve de son attachement indélébile au « cuir orange », un de ses albums s’intitule « En basket et la boule à zéro ». Quant au matricule 46, il a entamé chacune de ses rencontres jusqu’à sa disparition de la D1 par un certain « Ensemble, ensemble… » Séquence émotion.
Pierrot était également un des instigateurs des Francofolies de Spa où, le 23 juillet 2011, j’ai assisté à une impressionnante prestation de Grand Corps Malade. Il s’apprêtait à épouser une carrière pro avant qu’un stupide accident – le jour de ses 20 ans – n’en décide autrement. Ce qui ne l’a pas empêché, entre autres, d’écrire un slam appelé « Génération Motivée » qu’il a dédié à Tony Parker. Des « Francos » où une scène est dressée sur l’ancien terrain extérieur « du fond du parc », comme disent les Bobelins. C’est là que Pierre Theunis a été pris d’un interminable fou rire. A peine revenu à lui, cet inconditionnel des « Sang et Marine » – excellent choix – s’en explique au public : « Si, dans ma déjà longue carrière, j’avais su que je chanterai un jour devant un panneau de basket. » Prononcez « baskè », bien évidemment…
Michel CHRISTIANE