« Il faut former une équipe sur et hors du terrain pour gagner, les Cats le montrent bien »

Lola Paulus revient sur l’expérience vécue au Championnat d’Europe U20 et analyse la campagne olympique des Belgian Cats avant un quart de finale explosif contre l’Espagne.

Pour le deuxième été d’affilée, Lola Paulus accompagnait une sélection nationale, les U20 belges, pour une compétition européenne en qualité d’assistante-coach. « Ma première année en équipe nationale était déjà très enrichissante mais cette année l’a été encore plus », sourit la jeune Comblinoise. « Tout d’abord tactiquement car travailler aux côtés de Fred Dussart pendant deux mois est une réelle chance. Son esprit tactique mais aussi sa manière de fédérer et son exigence sont impressionnants. Je pense que c’est cela qui m’a le plus marqué : son exigence. Je vais retirer beaucoup d’enseignements de cela. Ensuite, il y a l’analyse de l’équipe adverse dans les moindres détails. Mais aussi que pour gagner, il faut former une équipe sur et en dehors du terrain. Et ça, les Cats le montrent aussi. »

La transition est toute trouvée. Celle qui a décidé de relever le défi hutois après avoir brillé à la tête de la R1 des Liège Panthers est une observatrice attentive de la campagne olympique des Belgian Cats. « Pour moi, elles ont pris le premier match contre l’Allemagne à la légère », avance Lola. « La préparation fut incroyable et je pense qu’au fond d’elles, naturellement, elles ont pensé que cela allait passer tout seul. Malheureusement, à ce niveau-là, ça ne fonctionne pas comme ça. »

Toutefois, contre les USA et ensuite contre le Japon, nos héroïnes des parquets furent à la hauteur des attentes placées en elles par tout un peuple. « Contre les Etats-Unis, on les a retrouvées ! Avec comme ADN leur énorme défense et leur jeu collectif, elles se sont retrouvées petit à petit et on a même pu y croire un peu », sourit la nouvelle coach de la R1 de Huy. « Contre le Japon, tactiquement, ce fut vraiment monstrueux. Les Cats ont construit un mur défensif : triple switch, ice defense, stunt… Et elles ont réussi à mettre les Japonaises en difficulté sur leurs shoots à distance. Pour moi, si les Nipponnes ont eu un si faible pourcentage de réussite, c’est grâce à la défense belge et non pas à cause d’un mauvais match de leur part. C’était vraiment impressionnant ! » Et d’ajouter : « Quand on joue en défense ainsi, ça ne peut qu’aller offensivement. Toutes les joueuses sont en confiance et quand Elise (ndlr : Ramette) et Maxu (ndlr : Lisowa) mettent leurs shoots, personnes ne peut les battre. Elles ont été incroyables, et c’est peu de le dire. »

En dominant le Japon de 27 points, les Belges ont décroché leur billet pour Paris et les quarts de finale. La logique aurait voulu que nos compatriotes rencontrent la France. « Pour moi, la France est la meilleure équipe du tournoi. Les Française ont récupéré Williams et Johannes par rapport au dernier Championnat d’Europe (ndlr : où les Cats les avaient battues) et il s’agit des deux meilleures joueuses françaises », remarque Lola.

Toutefois, à la surprise générale, les Française s’inclinaient dans la soirée contre l’Australie et les Belgian Cats héritaient finalement de l’Espagne, invaincue lors de la première phase de la compétition. Une aubaine pour Vanloo et compagnie ou un mauvais tirage ? « Hors USA, la France a la plus grosse équipe de ce tournoi. En plus de cela, notre rivalité avec l’Espagne est moins forte que celle avec la France. Les individualités ibériques seront moins difficiles à arrêter mais cela demeure une magnifique équipe, qui joue intelligemment et possède une sacrée expérience », nuance la coach de Huy. « Toutefois, si les Cats abordent ce match comme celui de ce dimanche contre le Japon, avec un tel impact défensif, tout est possible. Il faudra limiter les Espagnoles à 60 points – elles sont à 74 points de moyenne depuis le début de la compétition – et avoir confiance offensivement. Autrement dit, il faudra rééditer la même performance que face au Pays du Soleil Levant… Mais l’opposition sera toute autre. Et de conclure avec un grand sourire : « Les Cats ont intérêt à gagner, je serai à Bercy pour les demi-finales. »

Crédit photo : DR et FIBA