« La balle est désormais dans le camp des joueurs »

Après un début de saison plus que moyen, les Haricots ont décidé de se séparer de Jean-Luc Mathy et ont opté pour Quentin Pincemail pour le remplacer à la tête de la R1.

Avec un bilan de deux victoires en sept matchs, le bilan de Belleflamme n’est pas celui espéré. « Le club n’avait donné aucun objectif chiffré au coach et au groupe. Nous savions bien qu’en changeant plusieurs joueurs, l’entraineur et en faisant le choix de ne pas remplacer Julien Mathy pour permettre à nos jeunes de s’aguerrir dans cette division, il faudrait du temps pour que la mayonnaise prenne. Il y avait donc zéro pression sur ce groupe », précise d’emblée Vincent Clavier.

La figure emblématique de Belleflamme a néanmoins dû se résoudre à se séparer de Jean-Luc Mathy. « Celui m’ennuie humainement car Jean-Luc joue chez nous en P3, son fils joue aussi chez nous. C’est quelqu’un de bien », reconnait-il. « Mais je n’avais pas vraiment le choix. »

Lundi, les joueurs de la R1 ont demandé une réunion et furent reçus chez le grand architecte des Haricots. « Les joueurs regrettaient un problème de communication avec Jean-Luc et une ligne de conduite pas toujours respectée. Unanimement, ils voulaient du changement. Jean-Luc avait perdu son vestiaire et dans ce cas-là, c’est difficile de revenir en arrière », explique Vincent. « En tant qu’ancien coach de cette équipe, j’étais mal placé mais c’est vraiment une décision qui part des joueurs. »

Si Vincent regrette que les membres du noyau de la R1 n’aient pas sollicité plus tôt une entrevue afin d’aplanir les différends et d’offrir une seconde chance au désormais ex-coach de l’équipe, il reconnait également qu’il fallait réagir, cette mini-trêve tombant à pic. « Mais j’ai rappelé aux joueurs que ce n’était pas le coach qui shootait mal, était dominé au rebond ou ratait ses lancers-francs. C’est malheureusement toujours le coach qui trinque », regrette-t-il. « Les joueurs sont les musiciens, l’entraineur le chef d’orchestre. Il incombe au chef d’orchestre de bien faire jouer ses musiciens. Les joueurs ont été prévenus : il n’y aura pas d’autre changement de coach cette saison. A eux de mieux prester désormais. La balle est dans leur camp. »

Très vite, Vincent a jeté son dévolu sur Quentin Pincemail, bâtisseur de génie à Tilff durant de nombreuses années et T2 de Jérôme Jacquemin à Sprimont depuis le début de saison. « J’avais prévenu le club de Sprimont et tout le groupe en début d’année que si une proposition intéressante me parvenait, je ne m’interdisais pas de l’étudier », précise le nouveau coach des Haricots.

« Non seulement Quentin connait la division mais il a en outre réussi à faire tourner une équipe sans véritables superstars et à obtenir d’excellents résultats avec Tilff », rappelle Vincent Clavier. « A Belleflamme, il sera encore davantage qu’un coach car il est capable de s’investir dans l’extra-sportif et de créer ce bien vivre ensemble qui fut essentiel, à l’époque, pour nous permettre d’arriver en TDM2. A Tilff, chacun semblait connaître son rôle et c’est aussi cela qui fut, en partie, le fondement de notre réussite à l’ABC Arena. J’ai l’impression de me voir il y a vingt ans, il me semble être un excellent choix pour un club familial comme le nôtre. »

« Le chantier est titanesque, aussi bien mentalement qu’au niveau basket. Ce groupe semble être dans le dur », observe Quentin stimulé par ce nouveau challenge. « En simplifiant un peu, Quentin arrivera « facile » car ce sera difficile de faire moins bien et les joueurs, responsables du changement de coach, auront à cœur de prouver que nous avons eu raison de les écouter et qu’ils sont capables de produire du bien meilleur basket. » Et de conclure : « Au-delà des résultats, il faut que ces gars reprennent du plaisir, se battent les uns pour les autres devant notre excellent public et retrouve l’ADN de Belleflamme. »