Avant que la R1 d’Alleur ne reçoive Ottignies pour ce qui sera seulement le troisième match des Alleuroises à domicile, Liège & Basketball est allé à la rencontre de Laura Minguet. Entretien avec une jeune joueuse talentueuse plaçant le collectif au-dessus de tout le reste.
Laura, peux-tu nous retracer brièvement ton parcours basket ?
J’ai commencé le basket en baby à Sprimont. J’y suis restée jusqu’à mes dix ans et puis j’ai rejoint le MOSA Angleur où ma soeur et ma maman jouaient. A quinze ans, j’ai pris la direction du RBC Alleur. C’est là que j’ai commencé à jouer en Dames, d’abord au niveau provincial avec une tournante avec la régionale. J’entame désormais ma septième saison sous les couleurs des All Blacks, en R1 et en rejoignant mes copines de R2 quand j’en ai l’occasion. J’ai également passé mes trois dernières années secondaires au sport-études-basket de Liège Atlas.
Qu’aimes-tu dans le basket ?
J’aime avant tout l’esprit d’équipe. Je ne me vois absolument pas pratiquer un sport individuel, du moins pas à temps plein. J’aime l’idée que nous sommes plus fortes ensemble, en formant un véritable groupe et que, finalement, les qualités sportives individuelles ne font pas tout.
Quel genre de joueuse es-tu ?
J’évolue sur les postes deux et trois. Concernant mon jeu, je suis une joueuse assez frustrante pour certains coachs – Jérôme Jacquemin ne pourra que le confirmer (ndlr: à découvrir début de semaine prochaine sur votre média préféré) – parce qu’il m’a fallu du temps pour comprendre que je pouvais jouer pour moi en première intention. Ma maman disait que je faisais le « distributeur coca » (rires). Mais, au-delà de ça, je peux aussi bien shooter à trois points qu’attaquer l’anneau, tout cela selon mon humeur du jour. Il est vrai que j’adore jouer en défense, et je pense savoir bien le faire. J’aime me dépenser pour stopper ma fille et récupérer des balles.
Qu’apprécies-tu tout particlièrement dans ton club d’Alleur ?
Alleur est une véritable famille. Ca ne peut pas être plus vrai en sachant que ma maman y coache et que ma soeur joue avec moi (ndlr: et dont le papa Alain fut Secrétaire et reste fort impliqué). Mais, surtout, nous avons une ambiance et une entente qu’on ne retrouve que dans peu de clubs il me semble. Nous ne nous supportons pas seulement sur le terrain mais sommes de véritables amies dans la vie de tous les jours.
Tu as participé récemment à un marathon à Rome, quels souvenirs en gardes-tu ?
Je pourrais dire un souvenir douloureux mais il est vrai que mon corps a déjà oublié tout cela. Ce fut mon premier exploit sportif et j’ai plaisir à dire que j’en garde un sentiment de fierté énorme. Nous l’avons fait en famille et ce fut le premier marathon pour chacun, cela apporte une dimension émotionnelle encore plus forte. J’ai déjà hâte de rattacher mes « joggings » et de partir m’entrainer pour un prochain.
Tu as également eu l’occasion de t’entrainer avec Corodo. Qu’est-ce que cela t’a apporté ?
En effet, j’ai participé à des stages et entrainements avec Corodo. Cela m’a énormément appris et aidé dans mon jeu individuel. Dominic Rossi ainsi que toutes les personnes qui travaillent avec lui sont géniaux et je leur dois beaucoup. Je regrette de ne plus avoir su y aller mais les trajets jusque Mole en plus de mes horaires déjà chargés ici ne m’ont pas laissé le choix.
Comment analyses-tu votre début de saison en R1 et comment expliques-tu vos difficultés ?
Il est vrai que notre début de saison fut compliqué. Nous nous sommes préparées avec Charlotte Overath qui nous a quittées avant le premier match de championnat et son absence s’est très fortement ressentie sur le terrain. De plus, même si nous sommes super contentes pour sa grossesse, Céline Verscheure nous manque également. Il faut aussi noter que la R1 est clairement plus fortes que les autres années. Beaucoup de filles de D1 ont rejoint la division après le Covid. Mais, évidemment, les excuses sont faites pour s’en servir. Au final, nous n’avons pas réussi à retrouver cette fluidité et cette hargne qui nous caractérisaient. Nous sommes vite rentrées dans un cercle vicieux mais tout cela est maintenant terminé, j’en suis persuadée.
A contrario, même si tu n’as disputé que deux match avec cette équipe, comment justifies-tu les excellents résultats de la R2 ?
La R2 est composée d’un noyau de filles qui se connaissent depuis des années, je pense que c’est une force. Nous ne pouvons pas dire que tous les matchs furent d’une qualité remarquable mais nous avons toujours réagi comme il le fallait. Deux matchs compliqués vont arriver (ndlr: dont un gros derby à Haneffe mais qui a été remis) et c’est maintenant qu’il va falloir confirmer que nous avons, en effet, une belle équipe.
Ce dimanche, vous recevrez Ottignies avec la R1. Quelles seront les clés de ce match qui pourra être disputé devant du public ?
Cela sera seulement notre troisième match à domicile pour huit matchs disputés en déplacement, Coupe incluse. Je pense que le retour à la maison va nous faire du bien, nous comptons évidemment sur la « All Blacks Family ». Mais, surtout, après la réaction montrée au match dernier (ndlr: à Fleurus), la motivation n’en est que plus grande. Il faudra reproduire la même envie et être appliquées pour éviter les balles perdues et les rebonds offensifs adverses, deux choses qui nous ont causé beaucoup de préjudices. Je crois en mon équipe et je sais qu’ensemble nous pouvons le faire !
Crédit photos: Laura Minguet