Dans un chaudron en ébullition, les Comblinois ont offert une belle résistance pendant vingt minutes aux Côtiers d’un Olivier Troisfontaines impeccable.
Plus d’une heure avant le coup d’envoi, la salle de Comblain était déjà bien peuplée et chauffée à blanc pour ce huitième de finale de Coupe de Belgique historique contre la grande équipe d‘Ostende. Le Mailleux avait mis les petits plats dans les grands avec un chapiteau, un bar à pâtes et des gradins partout mais avant même le début de la partie, un premier « couac » obligeaient les locaux – très fairplay sur le coup – à changer de vareuses (Ostende jouant en rouge, les autorités imposaient aux Comblinois de revêtir une tunique davantage différente) et de faire comme contre mauvaise fortune bon cœur en endossant les chasubles d’Esneux. Cela n’empêchait pas Charly Bernard de faire mouche de loin d’entrée pour répondre à Booth, 13-3, le match était lancé sous la supervision de Renaud Geller. Djordjevic scorait en pénétration mais Rondoz, super actif et étincelant en attaque comme en défense, se faisait contrer illégalement sur une superbe pénétration pour faire 15-9 dans cette partie qui n’avait pas respecté de round d’observation. Agressifs en défense et switchant sur de nombreux écrans, les Comblinois se voyaient malheureusement souvent sanctionnés, parfois pour des fautes plus que légères, et Buysschaert – qui paraissait gigantesque sur le petit terrain de Comblain – ramenait Ostende à 15-12 grâce à un « 2+1 ».
Un contre et un steal de Rondoz plus tard, Princen – Tony Fernez avait rapidement fait tourner son banc – obtenait et convertissait les deux premiers lancers comblinois alors que c’était six fautes à une. Un oubli coupable permettait à Buysse de faire mouche de loin et les Côtiers passaient devant pour la première fois, 17-18. Rondoz scorait alors en pénétration et Max Princen réussissait un magnifique « step back three » pour redonner l’avance à Comblain, 22-20. A peine monté au jeu, Olivier Troisfontaines scorait depuis la ligne de réparation, imité ensuite par un coéquipier mais Marien, combatif en diable et bien servi inside, répondait. D’un triple, Booth scellait le score à 24-30 après dix minutes.
Après une nouvelle bombe de Buysse, Princen en post-up et Goémé au lay-up après un bon zone press ramenaient Comblain à 28-35 alors que Dario Djergja discutait déjà avec Renaud Geller et que plusieurs joueurs commençaient à glisser sur le revêtement. Après deux lancers de Troisfontaines – qui allait réaliser une véritable masterclass dans ce quart-temps – et un temps-mort local, les deux banc changeaient de côté car les dirigeants locaux se voyaient contraints d’ouvrir les portes pour tenter de rendre le terrain moins glissant. Une décision qui chauffaient encore davantage les bouillants supporters locaux – mention spéciale à la P2 locale qui possède dans son registre un nombre incalculable de chants et de blagues – qui donnaient de la voix depuis la présentation « NBA » des équipes. Ce changement ne semblait pas contrarier Thomas Goémé qui faisait mouche à mi-distance en transition, 30-37. « Oli 3F » faisait alors honneur à son surnom en plantant consécutivement deux bombes tandis que Pierre-Antoine Gillet s’emparait d’un rebond offensif pour ensuite aussi faire mouche de loin, 30-47. Charly Bernard avec un turnaround jumper et puis Tom Durante avec un long mid-range jumper offrait du répondant aux Côtiers mais Troisfontaines continuait sa démonstration en pénétration base line et sur la ligne de réparation, 34-52. Charly Bernard plantait une nouvelle bombe mais Randolph l’imitait par deux fois, 37-58 alors que le jeu devait s’arrêter plus souvent afin d’essuyer le sol. Buysschaert et Troisfontaines – au lay-back – scellaient le score à 37-64 à la pause.
Une pause qui allait se prolonger puisque les arbitres décidaient de stopper les échanges estimant que le terrain était devenu trop « dangereux » pour un match de cet acabit. « Toutes les meilleures choses ont une fin » dit l’adage. Les Comblinois et leurs bouillants supporters – mention spéciale à la P2 locale – auraient sans doute préféré qu’elle fut moins rapide. Malgré l’écart final, l’impression visuelle était tout autre grâce à la débauche d’énergie de Collard et de ses coéquipiers qui peuvent être fiers d’avoir su offrir pareil répondant à des Côtiers qui étaient venus tout sauf en dilettantes. « C’est dommage que cela se soit fini ainsi car c’était vraiment une bonne ambiance » concluait Olivier Troisfontaines, incontestable homme du (demi)match.
Crédit photo: Nicolas Gerads et Didier Pissart