En septembre, Marine Minguet a participé en famille au marathon de Rome. Une expérience incroyable et même onirique dont l’Alleuroise se souviendra toute sa vie.
C’est une magnifique expérience qu’a vécue Marine Minguet avec son copain, sa sœur, sa maman et son papa en participant au marathon de Rome. « C’est quand nous étions partis à Boston que nous avions eu cette idée avec Jules (ndlr: Vaesen, ancien pivot du MOSA et compagnon de Marine). Nous étions arrivés le jour du marathon et cela nous avait vraiment donné envie – nous aimions déjà bien courir mais quinze kilomètres, c’était alors notre maximum (rires) – et nous nous étions promis de réaliser cela ensemble un jour » commence l’Alleuroise. Le confinement étant passé par là, Marine a profité de la nature de Louveigné pour se plonger plus sérieusement dans running et l’idée du marathon a alors resurgit. « Nous nous sommes un peu renseignés et notre choix s’est porté sur Rome car un marathon aux USA coûte un pont et c’est très difficile d’y avoir une place. En plus, la capitale italienne est l’une des villes que nous préférons en Europe. »
Les deux tourtereaux ne se lancèrent pas seuls dans l’aventure romaine puisqu’ils rallièrent à leur cause Mimi et Laura. « Depuis qu’elle a arrêté le basket, maman court dans un groupe à Liège. Elle disait qu’elle ne ferait jamais de marathon à son âge mais s’est finalement décidée deux ou trois mois après nous et ma sœur a aussi fini par s’inscrire, sûrement motivée par les séances collectives » poursuit Marine qui s’est préparée avec sérieux pour boucler cette distance mythique. « Nous avons beaucoup couru avant en allongeant les distances petit à petit. Avec Jules, nous avons également fait très attention à notre alimentation les deux mois précédant la course et avons stoppé l’alcool un mois avant. Mais nous nous sommes bien rattrapés à Rome les jours qui ont suivi (rires). »
« Un musée à ciel ouvert et un départ à l’aube »
Mi-septembre, voilà toute la petite famille qui embarquait en direction de Rome-la-Magnifique. « J’y étais déjà allée lorsque j’étais petite et je me souvenais que c’était très beau mais la voir avec des yeux « d’adulte » est encore différent. J’ai pu me rendre compte que tout est toujours aussi impressionnant, si pas plus. Et il faut reconnaitre que courir dans un musée à ciel ouvert comme l’est cette ville rend le moment plus agréable » enchaine la All Black. Néanmoins, la souffrance ne s’estompait pas malgré la beauté environnante. « Beaucoup de choses m’ont traversé l’esprit durant l’épreuve mais j’étais avant tout hyper heureuse d’être là et de vivre ce moment. Pour éviter la chaleur, le départ fut donné à l’aube ce qui offrait un côté très théâtral à cette expérience. Les vingt-cinq ou trente premiers kilomètres sont passés relativement vite – si tant est que je puisse dire cela – en déboulant dans des endroits magnifiques. C’est à partir du trentième kilomètre que cela s’est compliqué. Nous n’avons pas échappé au fameux « mur », la chaleur a commencé à se faire ressentir, la fatigue aussi. »
Quand les jambes commencent à ne plus répondre, c’est la tête qui doit prendre le relais. « Ca se joue au mental, uniquement » nous confirme la pivot. « Arrivée au quarantième kilomètre, j’étais tellement heureuse que je n’ai pas pu m’empêcher d’accélérer – autant que faire se peut après une telle distance bien sûr » rigole notre interlocutrice qui franchissait la ligne d’arrivée main dans la main avec sa sœur. « J’ai d’abord ressenti du soulagement d’enfin couper la ligne mais surtout une très grande fierté. C’était très fort en émotions, j’ai d’ailleurs versé quelques larmes (rires). J’ai effectué tout le parcours avec ma sœur, ce fut d’une grande aide. Nous nous sommes soutenues mutuellement dans les moments les plus difficiles et je pense que nos blagues et anecdotes nous ont bien aidées l’une et l’autre. »
« Mon petit exploit personnel »
Après 42,195 kilomètres, la fierté et la joie étaient immenses. « C’est la chose la plus dure physiquement que j’ai réalisée mais aussi la plus belle à mes yeux. Cela m’a apporté un sentiment que le sport collectif en général ne m’apportera jamais – même si le basket m’apporte beaucoup d’autres choses – et c’est mon « petit exploit personnel ». Revoir les photos et vidéos me procurent encore des frissons. L’arrivée fut vraiment intense. Y retrouver Jules, qui avait fini bien avant moi, et nous dire que nous l’avions fait après en avoir parlé et s’être entrainés pendant des semaines, c’était juste trop cool » continue Marine. « C’était vraiment fort de vivre cette expérience en famille avec papa comme photographe/ravito sur le parcours. Je pense que nous nous en souviendrons toute notre vie. Et que dire de maman qui affirmait être trop vieille et qui a bouclé le parcours comme une fusée avec le meilleur temps de nous quatre ! »
Un exploit qui en appelle d’autres ? « Le lendemain de la course, j’ai affirmé que j’allais recourir un marathon quand mon corps aurait oublié la souffrance ressentie. Et même si après grimper les marches du Colisée fut tout sauf évident, j’ai constaté que le corps oublie vite (rires). Mais je me repose d’abord un peu car combiner cela avec le basket, c’est compliqué physiquement » conclut la nouvelle gladiatrice des arènes romaines.