« Ce n’est qu’un au revoir »

Pour Liège & Basketball, Nicolas Rossinfosse se confie sur son départ à Spa et les nouveaux défis qui l’attendent dans la Cité thermale et se remémore la kyrielles de bons souvenirs et de belles rencontres à Pepinster.

C’est un nouveau défi que relèvera Nicolas Rossinfosse la saison prochaine avec Spa. Pourtant, la « Torche Humaine » pepine fut face à un véritable dilemme. « Cela a évidemment été extrêmement difficile de prendre la décision de quitter Pepinster. Quand Bruno Dagnely m’a contacté, j’étais intéressé par ce qu’il me proposait mais je ne pensais pas que j’allais partir » reconnait Nico qui avait cependant retrouvé l’envie, cette année, de se faire une place plus haut et souhaitait se donner un an pour progresser au maximum afin d’intégrer une équipe régionale la saison suivante. « Bruno et moi sommes restés en contact une dizaine de jours et j’ai senti son envie de travailler avec moi, de me donner une chance. Il m’a donné énormément de confiance en lui et dans le projet spadois à mon encontre. N’ayant pu obtenir une offre aussi intéressante de mon club de cœur, celui dans lequel je joue depuis mes quatre ans, j’ai très difficilement décidé de le quitter et de tenter ma chance ailleurs. »

Très attaché à Pepinster, Nicolas avait longtemps résisté aux sirènes et appels du pied des autres clubs. « Cela faisait plusieurs années que j’avais de belles opportunités ailleurs mais je n’avais jamais osé franchir le pas. Venant d’être diplômé, je me suis dit que c’était le moment de tenter ma chance » continue le néo-spadois qui sait toutefois qu’il lui reste pas mal de pain sur la planche. « Il faut savoir que ma « place » en TDM2 est loin d’être acquise. L’objectif du club est de me pousser vers la TDM2, il y a une place de dixième homme à prendre dans l’équipe mais celle-ci ne sera mienne que si je prouve qu’elle doit l’être. Je ferai donc partie intégrante du groupe mais en ce qui concerne l’obtention de temps de jeu, c’est une autre histoire. »

Un défi qui n’effraie pas celui qui a déjà démontré sa valeur à de multiples reprises. « Ce sera à moi d’aller chercher le temps de jeu en TDM2 et je donnerai tout pour y arriver. Normalement, je disputerai aussi les matchs avec la P1 ainsi qu’au moins un entrainement avec le groupe de Michel Pluys » poursuit Nico. « Mon ambition est de progresser et d’obtenir une place de joueur « important » dans une équipe régionale dans deux ans. J’ai aussi l’envie de retrouver la vie de basketteur de plus « haute catégorie » avec stages de préparation, entrainements plus poussés et la volonté de progresser et de me frotter à plus fort que moi. » Et d’ajouter: « Evidemment jouer en nationale va me pousser à changer physiquement – on ne va pas le cacher, pour me faire une place, il faut que je prenne du poids (rires) – mais que Bruno Dagnely ait « insisté » pour me « recruter » et mon envie de bien faire m’incitent à l’optimisme même si la tâche s’annonce ardue. En résumé, mes ambitions et celles de Spa s’accordent parfaitement. »

« Je retournerai un jour à la maison »

« Choisir, c’était renoncer » écrivait André Gide. Un choix cornélien qu’a dû effectuer le Pepin, partagé entre un désir légitime de progression sportive et une affection jamais démentie pour le matricule 46. Avec Pepinster, Nicolas s’est forgé une ribambelle de jolis souvenirs. « C’est même difficile de les évoquer car ils sont toujours en cours de construction et je n’ai aucun doute sur le fait que je retournerai « à la maison » un jour, et peut-être même très tôt » prévient-il. « A Pepinster, ce sont avant tout les rencontres avec des gens extraordinaires – joueurs, entraineurs, délégués (merci Marie-Paul Constant pour tous les bons petits desserts), bénévoles (dédicace à ma petite Brigitte d’amour) – qui sont devenus des amis et une famille qui m’ont marqué. »

Depuis qu’il joue en seniors, la « Torche Humaine » pepine a été singulièrement impacté par deux coachs: Florian Etienne et Jérôme Jacquemin. « Florian Etienne m’a énormément fait confiance et m’a donné une énorme confiance en moi. Peu avant son arrivée, le club ne me proposait que d’être treizième joueur en cadet – ce qui a été difficile à entendre pour moi – mais avec Flo, j’ai totalement explosé et cela m’a fait passer d’incertain une année à joueur de quatre équipe différentes (cadets, juniors, P1 et D3) l’année suivante » se rappelle Nicolas. « Flo me laissait tout faire, il savait de quoi j’étais capable. Si je voulais shooter à deux mètres de la ligne à trois points, je pouvais. Et soit je marquais et il rigolait, soit je ratais et il me sortait et se foutait de moi, et c’était plutôt magique. J’étais d’ailleurs le seul autorisé à faire des passes à rebonds (rires). Quant à Jérome Jacquemin qui, la même année, est venu me chercher pour être le jeune de son équipe de D3, lui aussi ma donné beaucoup de confiance. Pour mon premier match en nationale, contre Vilvorde, il m’a fait rentrer à deux minutes de la fin et j’ai pu planter deux triples consécutifs ! »

« Un game winner totalement débile mais inoubliable »

Au Hall Jean simon, Nicolas Rossinfosse a tissé des liens solides avec ses coéquipiers. « Beaucoup de joueurs sont devenus mes amis, comme Harrisson Reale qui est un de mes meilleurs potes depuis mes quatre ans, Guillaume Reynders et tant d’autres » énumère-t-il. « Mais je pense surtout à Chris Francot qui s’en sans rendre compte a été un véritable guide – tant pour le basket que pour la vie quotidienne – pour moi depuis le décès de mon papa il y a quelques années. Il m’a d’ailleurs aidé dans ma réflexion et poussé à tenter ma chance à Spa. Savoir que je n’allais plus jouer avec ce vieux papy a aussi freiner mon transfert vers Spa, même si je l’ai finalement accepté. »

Et comme le basket est un sport collectif, les souvenirs collégiaux sont souvent les plus marquants. « J’en ai des tonnes: tous ces fous rires aux entrainements jeunes avec Florian Etienne, Pierre Lejeune, Guillaume Reynders et Thibaud Masson, le maintien en D3, la montée avec la R1 et les Playoffs avec cette équipe, la magnifique ambiance du club qu’on ne peut retrouver nulle part ailleurs, la finale des Playoffs contre SFX – même si mon rôle se limitait à dire « bien joué Jo ! », ou à motiver mes coéquipiers – mais aussi la descente en P2. Même si ce dernier peut être un mauvais souvenir pour certains, j’arrive à y trouver du bon et je pense qu’il ne faut pas oublier cette descente » explique Nico. « D’un point de vue plus individuel, je retiens énormément de moments marquants mais surtout mon match à 42 points contre les premiers du championnat alors que tout le monde pensait que nous étions un oiseau pour la chat. Et, évidemment, dans le même match, mon game winner totalement débile lorsqu’après avoir raté mon shoot à trois points, je prends mon rebonds seul sous l’anneau et qu’au lieu de marquer mon petit lay-up pour égaliser, je retourne derrière l’arc pour réussir un step-back. Je ne comprendrai jamais cette action mais cela en fait un souvenir inoubliable (rires). D’ailleurs, j’en profite pour rappeler à Thibaut Julémont de ne pas oublier mes deux mètres de bières (rires). » Et de conclure: « Je tiens vraiment à remercier tout Pepinster – staff, joueurs, bénévoles, public – pour ce que l’entièreté du club m’a apporté. Ce n’est qu’un au revoir. »