Qui sont les meilleurs coachs du monde ?

Les coachs espagnols sont-ils les meilleurs du monde ou bien ce titre honorifique revient aux mentors originaires des pays de l’Est, à ceux qui œuvrent outre-Atlantique ou aux entraineurs qui proviennent de la « botte » ?

Récemment Jorge Garbajosa, légende du basket ibérique passé par la NBA et devenu président de la fédération espagnole, assurait que les coachs de son pays étaient tout simplement les meilleurs du monde.

Une opinion qui fait débat tant il existe d’excellents entraineurs outre-Atlantique mais aussi, en sus des coachs transalpins, une véritable kyrielle de techniciens réputés venus d’Europe de l’Est et qui ont marqué l’histoire du basket européen. « Cela ne m’a pas du tout dérangé, je pense que Garbajosa, en tant que président de la fédération et l’un des meilleurs joueurs espagnols et européens, vient de souligner quelque chose de vrai sur la base des résultats. Le basket espagnol a obtenu les meilleurs résultats des 20 dernières années par rapport à tous les autres. De ce point de vue là, Garbajosa a raison » a réagi, pour Tanjug, Svetislav Pesic, coach serbe ayant remporté l’Euroleague en 2003 avec Barcelone, avant de nuancer son jugement. « Sont-ils les meilleurs du monde ? Je pense que c’est très difficile à dire. Vous pouvez dire que Michael Jordan est le meilleur et vous pouvez dire qui est le meilleur jeune joueur d’Europe qui est allé dans la ligue NBA, Luka Doncic ou notre Nikola Jokic. Dire que les entraîneurs espagnols sont les meilleurs au monde… Je ne pense pas que Garbajosa pense cela.Je suis tout à fait d’accord que le basket espagnol a connu les plus grands progrès de ces 20 dernières années par rapport à toutes les nations de basket qui existent. Grâce à l’organisation de la ligue, ils ont réussi à obtenir les meilleurs résultats en club et en équipe nationale, tant en basketball masculin que féminin et junior. Quelqu’un est derrière, quelqu’un choisit et entraîne ces joueurs, et ceux qui ont la plus grande influence sur le développement du basketball sont principalement des entraîneurs.« 

Et si les techniciens espagnols commencent seulement à s’exporter – un en Allemagne et un autre en Russie, notamment – hors de leurs frontières, cela reste incomparable avec le contingent de coachs originaires d’Europe de l’Est – la Belgique en sait quelque chose – qui œuvrent en nombre dans tous les championnats du continent. « Les entraîneurs espagnols ont été emprisonnés pendant de nombreuses années, ils n’ont pas eu le courage de quitter l’Espagne et d’être entraîneurs dans d’autres pays. Je vois que ces dernières années, Aito, Joan Plaza, Xavi Pasqual commencent à travailler dans toute l’Europe et avec un assez bon succès. Les Espagnols ont de bons entraîneurs, ils ont une bonne école. Leurs coaches sont très éduqués, ils s’investissent beaucoup dans la profession et sa formation. Quand on regarde les meilleurs entraîneurs espagnols, il est intéressant qu’ils soient en quelque sorte uniformes. Le système d’entraînement est le même, le système de jeu est le même, la philosophie est la même. Chaque entraîneur a sa propre identité, il regarde le basket sous un angle ou un autre, mais tout est assez standardisé » estime Pesic. « Nous sommes les plus forts et uniques. Nous n’avons pas produit de résultats uniquement avec des joueurs, des clubs et des équipes nationales yougoslaves, mais nous avons fait tout cela dans d’autres pays également. Notre adaptabilité aux nouvelles conditions, c’est la différence. Si vous êtes entraîneur à l’étranger, alors vous entraînez différents joueurs, différentes nations et le premier travail d’un entraîneur est de devoir s’adapter à la mentalité et à la qualité des joueurs qu’il a. Non seulement nous nous sommes adaptés, mais nous avons également changé nos habitudes, la façon dont nous nous entraînions et jouions au basket.« 

Tout est dit ?