Très jeune, Adin Gojak a attrapé le virus – bien plus réjouissant que le Covid-19 – de l’arbitrage et a rapidement gravi les échelons. Entretien avec un « ref » bien dans ses baskets.
Adin, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Adin, j’ai vingt ans, je suis étudiant à HEC Liège en ingénieur de gestion et je viens de la région de Verviers.
C’est là que tu as commencé à jouer au basket ?
Oui, j’ai commencé à l’âge de six ans à SFX et j’y suis resté quelques années avant de partir à Pepinster où j’ai joué jusqu’à mes seize ans. A ce moment-là, j’ai mis un terme à ma « courte carrière » de joueur pour pouvoir me consacrer plus intensivement à l’arbitrage.
Qu’est-ce qui te plait tant dans ce sport ?
Ce qui me plait sur un terrain de basket c’est que, aussi bien les joueurs que les coachs, les supporters ou même les arbitres, nous partageons tous, chacun à notre manière, la passion de la balle orange.
Tu as commencé l’arbitrage très jeune. Pourquoi ?
En effet, j’ai commencé l’arbitrage très tôt, à Pepinster, sur les conseils de mon père qui trouvait que je râlais beaucoup trop à son goût sur des personnes qui faisaient pourtant de leur mieux pour arbitrer. Il m’a donc proposé de suivre les cours d’arbitrage, ce que j’ai fait uniquement pour découvrir une autre facette de mon sport et prouver à mon père que j’avais raison de râler. Une fois le sifflet aux lèvres, j’ai remarqué que ce n’était pas si facile. Il y avait des points de règlement dont je ne connaissais pas l’existence ainsi que l’exigence et la pression de certains acteurs – et oui, cela commence très jeune. C’était de multiples raisons de ne pas continuer dans cette voie mais, en ce qui me concerne, c’est ce qui m’a justement poussé à persévérer et m’a même convaincu de m’investir plus intensivement dans l’arbitrage. Je vais même aller plus loin: c’est ce qui, aujourd’hui, m’a appris à être exigeant envers moi-même.
« Honnêteté et capacité à se remettre en question »
Tu as rapidement gravi les échelons. A quel niveau siffles-tu désormais ?
Actuellement, je siffle dans les divisions nationales: TDM1, TDM2 et TDW1.
Qu’est-ce qui te passionne dans l’arbitrage ?
L’arbitrage est une école de vie. C’est là que j’ai appris ce que c’était d’avoir des responsabilités, de prendre des décisions mais aussi la communication et tant d’autres choses qui me sont utiles au quotidien dans ma vie de tous les jours. Mais ce qui me plaît par-dessus tout, ce sont les moments passés avec toutes les personnes que j’ai rencontrées notamment des collègues dont certains sont devenus des amis et avec qui j’ai passé d’excellents moments.
Quelles sont les qualités nécessaires pour devenir arbitre et, de facto, un bon arbitre ?
Je pense que ce sont avant tout l’honnêteté et la capacité à se remettre en question. La communication me semble aussi importante mais elle viendra, selon moi, par la capacité à se remettre en question.
Quelles sont tes ambitions dans l’arbitrage ?
Il y a l’ambition de fournir la meilleure qualité d’arbitrage aux deux équipes, à chaque match et durant toute la saison. Ensuite, il y a l’ambition de carrière, c’est-à-dire un jour, peut-être, pouvoir arbitrer dans de prestigieuses compétitions européennes et internationales.
« Laurent Beck, un ami et un mentor »
Quels sont tes meilleurs souvenirs depuis que tu es arbitre ?
Il y en a vraiment beaucoup… Celui qui me vient spontanément en tête, c’est un match amical entre les équipes nationales U16 de la Belgique et des Pays-Bas. J’ai eu la chance d’arbitrer ce match avec Tom De Lange – un arbitre belge FIBA – et Laurent Beck qui se trouve être un ami et un mentor pour moi.
Durant ce second confinement, continues-tu à t’entretenir physiquement ou à étudier les règlements pour être prêt en cas de reprise ?
Oui, absolument. A l’inverse du premier confinement lors duquel je me suis mis au repos, je profite de ce second pour faire beaucoup de renforcement musculaire et de la course à pied. J’aime aussi beaucoup regarder les compétitions européennes, que cela soit l’Euroleague ou la FIBA Champions League. Il y a toujours quelque chose à retirer de ces matchs: le placement, le management et tant d’autres choses.
Que dirais-tu à un jeune pour le convaincre de tenter l’aventure de l’arbitrage ?
Je lui dirais de se lancer ! Cela ne coûte rien d’essayer. Au contraire, il pourra voir son sport d’une autre manière, rencontrer de nouvelles personnes, apprendre à prendre des décisions et à gérer son stress mais aussi se faire un peu d’argent de poche – même si ceux qui ne font ça que pour l’argent arrêtent généralement assez vite.
Et enfin, comment décrirais-tu le basket liégeois ?
Des Ardennes à la Côte, le basket belge en général est une grande famille. Une famille qui attend patiemment la fin de cette crise du Coronavirus pour se réunir et jouer au basket.
Crédit photo: Marc Paulus