Nouveau coach de Grâce-Hollogne, Gael Verzele voit le Covid se mettre en travers de sa route. Entretien avec l’ancien pivot qui œuvre professionnellement dans un secteur au cœur de la crise.
Gaël, tu n’es pas trop déçu que la saison soit au point mort ?
Travaillant dans un secteur au cœur de la crise, le basket était l’un de mes rares moments de décompression et d’évasion en cette période compliquée. Je suis forcément déçu de ce nouvel arrêt forcé même si je ne vois pas comment il aurait peu en être autrement au regard de l’évolution de la situation et des mesures générales prises par les différents gouvernements et responsables politiques. Lors de la reprise en main du groupe fin février, la saison avait été stoppée alors que je n’avais pu coacher qu’un seul match. En ce début de nouvelle saison, déjà reportée d’un mois, rebelote ! Ca sent le complot (rires).
Qu’as-tu pensé de votre préparation et de votre début de saison ?
Entre l’incertitude des calendriers, les régulières nouvelles mesures fédérales et locales, les absences aux entraînements pour quarantaine « préventive » (aucun de mes joueurs n’a finalement été positif jusqu’à présent) et autres perturbations, il a fallu de manière permanente faire preuve d’adaptation. Néanmoins, je suis satisfait de la préparation, des matchs amicaux et du premier match de championnat. J’ai quelques principes individuels et collectifs que je souhaitais (ré)installer progressivement. S’il reste encore énormément de choses dans la planification que je m’étais imposée – même si je me doutais que rien ne se passerait simplement cette saison -, j’ai trouvé jusqu’ici l’équipe très réceptive et les premiers matchs nous encouragent à poursuivre de la sorte. Et j’espère que ce sera le plus vite possible et dans un contexte « safe » pour tout le monde.
Selon toi, comment pourrait se dérouler la suite de la saison ?
Ça, c’est la question à un million de dollars du moment ! Chacun a bien son petit scénario mais un de ceux-ci fera-t-il l’unanimité ? À titre personnel, je garde espoir que nous puissions rejouer cette saison. J’aimerais que le championnat puisse être adapté afin de garder un enjeu – qui quoi qu’on en dise donne une autre saveur aux entraînements et aux matchs. Pourquoi pas un championnat en un seul tour à partir de janvier ? J’espère sincèrement que nous ne devrons pas nous résoudre à vivre une saison blanche, voire une saison sans matchs, même amicaux. Car cela voudrait également dire que la situation n’aurait que peu évolué et que les limitations de nos contacts sociaux se poursuivraient. Je n’ose l’imaginer…
Les entrainements étaient autorisés avant d’être finalement interdits. Est-ce facile de construire des entrainements avec des exercices purement individuels et avec un ballon pour chaque joueur ?
Depuis l’annonce de la suspension de la saison, nous avons annulé les entraînements. Nous attendions d’en savoir plus sur les perspectives avant de nous décider sur la reprise des entraînements et la formule que nous leur donnerions. Si je n’ai pas de difficulté à organiser des séances respectueuses des contraintes actuelles, je ne suis pas certain que les joueurs y trouveront leur compte si cela devait durer plusieurs semaines voire plusieurs mois.
N.B. : Cette interview a été réalisée avant l’annonce des dernières mesures gouvernementales.