En à peine plus de six mois, Tilff et son « Condor » ont enjambé toutes les embûches pour triomphalement mener à bien l’intrigue de leur championnat et décrocher le droit de s’atteler à une suite au sein de l’élite provinciale.
En 1974, James Grady publiait Les six jours du Condor, un roman d’espionnage qui deviendra rapidement un best-seller et fut porté ensuite à l’écran par Sidney Pollack – avec Robert Redford dans le rôle principal – sous le titre Les trois jours du Condor. Dans le bouquin de Grady, l’agent Ronald Malcolm découvre un matin ses collègues baignant dans leur sang et comprend qu’il n’a échappé au massacre que par miracle et que sa vie ne tient qu’à un fil. Seul contre tous, dans un climat empreint de paranoïa, Malcolm, au cœur du complot, devra faire la lumière sur toute l’histoire et ses ramifications pour assurer sa survie.
Les liens entre l’œuvre fondatrice de Grady et Tilff sont présents à défaut d’être puissants et démarrent avec ce « Condor ». Il s’agit du nom de couverture de Malcolm dans l’unité secrète de la CIA pour laquelle il travaille et du surnom donné à Gilles Philipkin par ses coéquipiers. Contrairement à l’agent américain, le « Condor » des Porais a pu compter sur la force collective d’un groupe pour enjamber toutes les embûches. « C’était une saison quasi parfaite comme nous aimerions en connaître plus souvent. Malgré des débuts loupés et deux défaites de rang, nous avons bouclé la quasi totalité du championnat avec seulement trois revers » sourit l’élégant intérieur de Tilff. « En amateurs que nous sommes, c’est agréable de jouer avec un groupe de potes et de voir que les résultats suivent. Avec les montées respectives de la R2 Hommes et de la P3 Dames, nous observons que cela fonctionne bien pour le club et cela fait plaisir. »
Comme dans le best-seller de Grady, la saison des Porais fut marquée par des moments spéciaux. « La victoire à six à Visé en début de saison et celles chez nous contre Sprimont alors que nous étions mal embarqués et contre Pepinster dans une ambiance des grands soirs » énumère l’aîné – de quelques minutes – de la fratrie qui s’était d’ailleurs illustrée lors du choc face aux Pepins. « Et puis, tous les bons moments passés au bar. Mais ça, c’est presque une obligation à Tilff (rires). »
Comme Ronald Malcolm à Washington D.C., Gilles Philipkin a su utiliser ses diverses compétences pour mener l’intrigue à son terme. « Je suis assez satisfait de ma saison. Je souhaite juste apporter un peu plus offensivement. Avec les départs de Basile Dispa et Quentin Remy, nous perdons d’ailleurs nos deux meilleurs éléments sur ce plan-là. Il va falloir un peu combler dessous » nous confie le « Condor » des bords de l’Ourthe. « Nous avons rapidement compris que nous pouvions sérieusement jouer le titre et nous avons tout fait pour y parvenir. »
Pourtant, à l’instar du complot aux ramifications complexes du bouquin de Grady, la tâche était ardue pour le « Condor » et ses partenaires de Tilff. « Notre série était hyper relevée, c’était dingue !« , s’exclame Gilles. « Franchement, il n’y avait guère de différences de niveau entre les équipes du top – Pepinster, Ensival, Mosa, Comblain – et les autres formations – Visé, Aubel, Theux, Sprimont – pouvaient aussi faire très mal. Nous savions que nous n’allions jamais avoir facile, c’était très motivant. »
Si James Grady a par après publié de nombreux ouvrages, il n’écrira jamais de suite à son premier succès. A l’inverse, les Porais et leur « Condor » espèrent bien s’offrir un prolongement radieux dès la saison prochaine.