Resté à Liège depuis le début du confinement, Milos Bojovic n’a sans doute jamais été privé aussi longtemps de ballon. Pour Liège & Basketball, le sympathique scoreur de Liège Basket se livre à coeur ouvert.
Milos, es-tu resté en Belgique à l’annonce de l’arrivée du Covid-19 et comment vis-tu cette période inédite?
Oui, je suis resté en Belgique. C’est confortable pour moi ici et j’ai immédiatement pris la décision de rester jusqu’à ce que tout cela soit derrière nous. C’est une situation vraiment étrange pour moi. Dans ma carrière professionnelle, je n’ai jamais été dans la situation de ne pas jouer au basket pendant deux mois et, même, je peux dire qu’il s’agit du plus long « break » sans basket depuis que j’ai commencé à pratiquer ce sport.
Double peine pour toi puisqu’en début de saison, suite à certains problèmes administratifs, tu n’as pas été autorisé à jouer et tu as dû, pendant de longues, semaines regarder tes coéquipiers se démener sans toi. Comment as-tu vécu ce début de saison contrarié?
Cette période fut une nouvelle expérience pour moi. J’essaie d’apprendre de chaque situation. Je m’entrainais tout le temps avec l’équipe et je la supportais autant que je le pouvais mais, bien sûr, j’étais triste. Ce n’est la faute de personne, personne n’est à blâmer et ce qui demeure le plus important, c’est le soutien que m’ont prodigué notre coach Sacha, notre GM Christophe, notre Président Jean-François, Lionel ainsi que tous mes coéquipiers et les fans. Quand j’y repense, je suis persuadé que je n’aurais jamais su passer au-dessus de cela sans tous ces soutiens.
Comment t’es-tu senti pour ton retour à la compétition?
Pour mon premier match après huit mois, je me sentais complètement perdu. J’étais effrayé, nerveux car je m’étais mis la pression pour être bon et aider l’équipe. Mais après une heure et demie, tout était terminé et j’ai réalisé que j’avais besoin de travailler plus dur encore pour revenir en bonne forme.
Outre ton expérience et ta capacité à créer pour tes partenaires, tu apportes du scoring à cette équipe. Des qualités de finisseur qui t’ont déjà permis de terminer deux fois meilleur marqueur de la ligue. Comment bosses-tu spécifiquement ces aptitudes?
Oh, merci pour ce compliment. Pour moi, chacun peut arriver à ce niveau en travaillant mais je pense que ce qui me permet de bien jouer est le réel amour que je porte au jeu. J’adore faire partie d’une équipe et m’entraîner. Selon moi, si tu te sens comme à la maison quelque part, tu seras vraiment heureux et cela aura un impact sur tes performances.
« Jamais senti mieux accepté qu’ici »
Un début tronqué, une fin prématurée, une superbe victoire contre Limburg en prolongation, quelques coups d’éclats mais aussi de lourdes défaites. Quel bilan fais-tu de cette dernière saison?
Elle fut difficile pour chacun de nous. Avec mon expérience, je sais que tous nous pouvons nous retrouver dans des situations difficiles. Le plus important est la manière de réagir et de traverser ces périodes délicates. A Liège, chaque membre de l’organisation a donné son meilleur pour améliorer les choses et mettre les joueurs dans de bonnes conditions pour performer. D’un autre côté, cette période a fait de la place et offert de bonnes opportunités aux jeunes joueurs. Ils ont eu la chance de s’aguerrir et d’affronter les meilleurs équipes de la ligue et c’est un grand pas en avant pour eux.
Quels sont tes projets pour la prochaine saison?
J’aimerais rester à Liège. Je suis persuadé que je peux bien performer si je reste et j’espère finir ma carrière dans la Cité ardente. Mais en ce moment, la première chose est que nous puissions contrôler le virus et que la population reste en sécurité. Après, j’espère que le basket pourra revenir dans les discussions.
Qu’apprécies-tu de la Belgique et, plus spécifiquement, de Liège?
Je me lie toujours avec les gens en premier et avec les lieux ensuite. Au niveau privé, ces deux dernières années furent les plus difficiles de ma vie et les gens à Liège m’ont considéré et traité comme un membre de la famille. Je pense qu’il n’aurait pas existé un meilleur endroit que Liège pour ces deux années. Je remercie tout spécialement mon désormais ex-entraineur Sacha ainsi que Christophe et tous ceux qui furent toujours disponible pour moi. Je ne me suis jamais senti mieux accepté qu’ici et pourtant cela fait déjà vingt ans que j’ai la chance de faire partie de bonnes équipes. Je me sens bien à Liège. Cette ville est différente des autres endroits de Belgique. il y a un peu de tout, pas trop mais pas trop peu, c’est un chouette mélange.
Crédit photo: Philippe Collin