Aujourd’hui, nous partons à la découverte de Gilles Grégoire, nouveau renfort d’Aubel en droite ligne, ou presque, des Etats-Unis. Entretien avec un jeune homme sympathique issu d’une famille de basketteurs.
Gilles, peux-tu nous retracer ton parcours basket?
J’ai commencé le basket à Belleflamme en « baby » avant de me diriger vers l’Athénée Jupille – LAAJ aujourd’hui – de poussins à benjamins. J’ai ensuite pris la direction de Visé où mon papa, notamment, m’a entrainé. En minimes, je suis parti à Liège Basket pour évoluer une saison en minimes régionaux avant d’atterrir à SFX-Verviers pour trois saisons (minimes régionaux et cadets régionaux). Suite à plusieurs blessures durant ma dernière saison chez les Collégiens, j’ai dû me faire opérer de l’épaule à la fin mars 20018. Enfin rétabli à la fin juillet, j’ai quitté mon petit pays pour partir vivre mon rêve: vivre aux States un an et refaire ma rhéto là-bas. J’y ai joué pour l’équipe de mon école, Centralia High School.
Tout roulait pour toi outre-Atlantique.
Oui, tout se passait merveilleusement bien. La saison y est plus courte – de novembre à début mars – mais lors du dernier match, je suis mal retombé en jouant un rebond et le verdict fut difficile à entendre: rupture des ligaments croisés. Je suis retombé de la même façon que Klay Thompson au Game 6 des dernières Finals. Je me suis fait opérer en août à mon retour et je n’ai plus rejoué depuis. Je venais de finir ma rééducation et j’allais pouvoir retoucher la balle orange à mon aise quand le gouvernement a décrété le confinement généralisé. Ce n’est donc pas cette saison que je me ré-entrainerai collectivement.
Qu’apprécies-tu dans ce sport?
J’aime beaucoup qu’il s’agisse d’un sport d’équipe dans lequel chacun ajoute sa pierre à l’édifice. L’ambiance qui y règne est aussi agréable. C’est également le sport familial chez moi et c’est une véritable passion depuis que je suis tout petit.
Quel genre de joueur es-tu.
J’aime le beau jeu et le jeu collectif. Je ne suis pas spécialement un scoreur, par contre j’aime créer des situations qui amènent à faire scorer l’équipe et délivrer des assists. Pour moi, c’est l’équipe avant tout!
Quels sont tes points forts et ceux sur lesquels tu dois encore bosser?
Je pense avoir une bonne intelligence et vision de jeu, je pense également être un battant sur le terrain et ne jamais rien lâcher. Mon physique est certainement mon plus gros défaut, je dois beaucoup le travailler. Mon manque d’expérience en seniors est aussi un aspect négatif pour l’instant et je dois également améliorer ma précision au shoot.
Quels sont tes meilleurs souvenirs liés à ce sport?
Ouf! Il y en a tellement! Ma deuxième année en cadets régionaux à SFX avec Zlatan Hadzismajlovic comme coach reste un excellent souvenir. Même si je n’ai fait qu’une demi-saison, nous avons réussi à former une vraie équipe, à bien jouer collectivement tout en nous améliorant individuellement. Mes années à Visé furent aussi de belles années. Nous avions un chouette groupe et nous nous entendions tous super bien. Et bien sûr, le meilleur pour la fin, c’est d’avoir joué aux USA dans des salles bondées, devant plus de mille spectateurs, pour des matchs de High School. Les gens sont vraiment géniaux là-bas et quand j’ai marqué mes premiers points, ils – surtout les étudiants, mes potes – se sont tous levés et ont tous applaudi et crié comme si nous étions champions. C’était assez sympa de leur part.
Tu as eu l’occasion de réaliser un rêve d’enfant lors de ton séjour aux Etats-Unis.
Oui, j’ai eu la chance d’aller voir le match entre Memphis et Golden State. C’était vraiment un rêve d’enfant qui se réalisait. J’ai eu la chance d’être très près du terrain pour observer Stephen Curry, KD, Thompson… Ces gars sont énormes! Et l’ambiance qui règne dans une salle NBA est assez chouette aussi. J’ai également eu l’opportunité de communiquer avec un joueur des Warriors, Quinn Cook (ndlr: qui jouait cette saison aux Lakers), la semaine avant le match et il m’avait dit de descendre le voir et de lui rappeler que j’étais le Belge à qui il avait parlé. Malheureusement, malgré les preuves écrites des échanges de messages, la sécurité ne voulait rien entendre. Les finales NBA entre les Cavs et les Warriors resteront incroyables, cette rivalité en faisait rêver plus d’un d’entre-nous.
Qu’as-tu appris lors de cette année dans le sud de l’Illinois?
J’ai appris beaucoup de choses. Concernant le basket, j’ai obtenu la preuve que on n’a rien sans rien. Là-bas, je m’entrainais cinq fois trois heures par semaine ainsi qu’une heure de vidéo après chaque entrainement pour connaître par coeur les systèmes de nos adversaires! Ce n’est pas pour rien que les Américains sont au-dessus (rires)! Humainement, je suis sorti grandi de cette expérience à l’étranger. J’ai désormais une deuxième famille aux USA et des amis là-bas pour la vie – même s’ils pensaient que la Belgique était une région française et que j’ai dû leur dire de ne plus jamais répéter cela (rires). J’ai découvert une autre langue et une autre culture qui m’a beaucoup plue.
Qu’aimais-tu dans l’American Way of Life?
Aux USA, tu vis pour ta « town », ta petite ville. Cela signifie que que tous les habitants d’une même ville doivent aller dans la même école et tout le monde soutient cette école au niveau sportif. Pas question du supporter une autre équipe! C’est typique des USA. Les fast-foods y sont aussi plus nombreux et ce n’est pas pour me déplaire (rires). Les Américains sont également très sympas avec les étrangers, très serviables et ouverts. Par exemple, lors de mon premier jour d’école, je ne connaissais que mon frère d’accueil mais il avait parlé de moi à ses amis et, du coup, beaucoup d’élèves sont spontanément venus me trouver pour faire connaissance et m’aider à me retrouver dans l’école, me demander si j’allais bien… Et cela dès le premier jour! Les profs sont aussi fans des équipes de l’école – baseball, foot us, basket, etc. – et nous discutions même parfois en classe des matchs du week-end. Il y avait vraiment une ambiance conviviale.
Comment juges-tu ta saison avec Centralia?
Je suis un peu tombé comme un cheveu dans la soupe car ces gars jouaient ensemble depuis longtemps et connaissaient déjà de nombreux systèmes. J’ai donc peu joué mais j’en sors grandi car je me suis amélioré et j’ai beaucoup appris. Nous aurions pu toutefois remporter davantage de victoires. L’esprit d’équipe est vraiment important aux USA et c’était quelque chose d’extraordinaire. Je suis vraiment devenu super pote avec mes coéquipier. Quand je me suis blessé, certains avaient les larmes aux yeux de me voir ainsi. Cela démontre bien l’état d’esprit qui animait notre équipe, sur le terrain et en dehors.
Tu as décidé rejoindre Aubel pour la prochaine saison. Qu’est-ce qui a motivé cette décision?
C’est une belle opportunité pour moi de recommencer en P2 après une longue blessure. Que le coach Cédric Lemoine fasse confiance à des jeunes et me mette en confiance m’ont convaincu. Ce projet me convient parfaitement et, en plus, je connais déjà quelques joueurs d’Aubel, notamment mon très bon ami Simon Remacle.
Quelles sont tes envies pour ce nouveau défi?
Je pense d’abord à reprendre du plaisir et à retrouver mon basket après cette longue absence. Pour cette première expérience en seniors, je me réjouis d’y découvrir le niveau et de beaucoup apprendre. Bien sûr, j’aimerais que, collectivement, nous remportions le plus de victoires possible.
Quelles sont tes aspirations pour le futur?
Je pense à finir mes études (HEC), ce qui reste le plus important. Ensuite, concernant le basket, travailler et m’améliorer d’année en année afin d’arriver au plus haut niveau possible en fonction de mes capacités est un objectif. Je veux toujours donner le meilleur de moi-même. Un petit rêve que j’ai serait de pouvoir, un jour, jouer dans la même équipe que mon frère Maxime et que mon cousin Jimmy.