Au terme d’un match parfois brouillon mais d’une rare intensité, Neuville, grâce à un collectif performant, a vaincu Ixelles dans le match pour la troisième place en R2A. Reportage.
La rencontre de ce jeudi entre Neuville et Ixelles s’apparentait à l’affiche du « weekend » en R2B. Les deux équipes étaient, avant de s’affronter, ex-aequo à la troisième place. Le premier quart était équilibré et agréable et les deux formations étaient au coude à coude. Dans les dix minutes suivantes, les Neuvillois serraient la vis en défense ce qui leur permettaient de rejoindre les vestiaires avec un viatique intéressant. C’était 42-34 à la pause.
A la reprise, le jeu se faisait plus brouillon. Après plusieurs balles perdues, le fil rouge de la rencontre, Warnimont faisait 46-36. Le coach bruxellois craquait un temps-mort et poussait une gueulante. « Arrêtez avec tous ces dribbles » éructait-il. Ixelles, disposé en une zone agressive mais, selon nos sources, peu travaillée à l’entrainement, marquait en transition mais Warnimont, encore, d’un mouvement digne de Rajon Rondo maintenait l’écart. C’était 48-38 à la vingt-cinquième. Elettrico s’arrachait ensuite au rebond offensif et Sumkay trouvait Warnimont, intenable dans ce troisième quart-temps. Derrière, Debry se voyait siffler une anti-sportive à laquelle ne goutait guère le public neuvillois qui chahutait les lancers adverses. Elettrico interceptait deux ballons d’affilée mais les Neuvillois, brouillons, n’en profitaient pas. Après un festival de ratés et de balles perdues, les visiteurs marquaient dans le corner. C’était 50-43 et temps-mort des locaux. Au sortir de celui-ci, Thibault Lété répondait aux Neuvillois par un joli jumper à mi-distance pour sceller le score à 52-45 à la demi-heure.
La tension était palpable au moment de débuter le dernier quart. Une décision arbitrale avait le don d’énerver les supporters locaux et l’un d’entre-eux était même prié par les hommes en gris de quitter la salle. Après cet intermède démontrant avec force l’enjeu de cette rencontre, les Neuvillois se fendaient d’une superbe action collective pour inscrire un panier sous l’anneau. Le rebond obtenait ensuite, dans un vacarme assourdissant, deux lancers. C’était 56-45 et temps-mort. Après une séquence double dribble de Neskens, balle perdue de Neuville, nouvelle perte de balle visiteuse, Paulus provoquait une anti-sportive sur contre-attaque. Le premier lancer ne rentrait pas mais le second était converti, 57-45.
Le collectif neuvillois contre l’individualisme ixellois
Après un lancer des locaux, les visiteurs marquaient à mi-distance mais Paulus plantait une bombe – et rangeait ensuite son revolver – pour faire 60-47. Neskens réduisait l’écart au rebond offensif. Lizin convertissait ses deux lancers – les deux équipes étaient déjà dans la pénalité – mais Neskens lui répondait par un panier acrobatique, 62-51 puis 62-53 sur une pénétration de Van Brabant. Temps-mort pour les locaux. Les visiteurs tentaient un press tout terrain. Benjamin Debry provoquait une faute et marquait ses deux lancers. Neskens faisait de même de l’autre côté du terrain, imperturbable malgré le boucan. Pratiquement au bout de l’horloge, Paulus et Lizin combinaient bien et ce dernier obtenait deux nouveaux lancers, qu’il s’empressait de convertir. C’était 66-55 et il restait moins de trois minutes à jouer. Nicolas Neskens, go-to-guy incontesté des Friendly Bulls, s’élevait pour planter un ENORME triple afin de faire passer ses couleurs sous la barre psychologique des dix points. Mais Lizin sortait un pas de dégagement d’école – un mouvement devant dater des années 30 mais terriblement pur et efficace – pour faire 68-58. Neskens allumait à nouveau à distance mais sa tentative ressortait du cercle. Neuville récupérait la balle et Warnimont, tel un félin, scorait sur une pénétration chaloupée. Neskens perdait ensuite le ballon et, de l’autre côté, se faisait déborder par Davide Elettrico. C’était 72-58 et temps-mort des visiteurs alors qu’il restait un peu moins d’une minute et trente secondes à jouer. L’entraineur d’Ixelles, qui aura coaché « à l’envers » la majeure partie de la rencontre, mettait en garde ses ouailles. « Si chacun va de son côté, que cela soit les stars ou les joueurs, cela n’ira pas » expliquait-il à son large (douze joueurs) banc.
Au sortir du temps-mort, Neskens perdait à nouveau le cuir et Elettrico, intenable dans ce money time, inscrivait un superbe lay-back. De l’autre côté, Van Brabant se fendait d’un joli eurostep, son « move » signature, avant que David Elettrico ne mette un point final aux débats par un 2+1 de fort bon aloi. 77-60 score final et superbe victoire du Rebond qui est désormais seul troisième en R2B
Crédit photo: Pierre Lété.