Au terme de cette saison, Marc Hawley terminera un long chapitre de sa carrière, avec Ninane, pour un débuter un autre, à Neufchâteau. Pour Liège & Basketball, le plus Anglais des Liégeois – ou inversement – revient sur son épopée calidifontaine et le nouveau challenge qui l’attend en terre chestrolaise. Entretien fleuve avec un type au top.
Marc, la saison prochaine, tu seras le nouvel entraineur de Neufchâteau, en TDM2. Es-tu satisfait de ce changement?
Oui, je suis très content. J’ai été flatté qu’un club comme Neufchâteau me contacte et le timing était parfait. Le projet que les Chestrolais m’ont présenté m’a plu et convaincu. Neufchâteau est un club familial, avec une excellente réputation et qui possède une très bonne équipe.
Ce sera un tout nouveau challenge pour toi après une décade à Ninane.
En effet, cela va m’offrir un petit coup de boost, un nouveau challenge, ce qui est très positif. Après autant d’années à Ninane, une petite routine s’était logiquement installée.
Tu évolueras toujours en TDM2, un championnat que tu affectionnes?
C’est un chouette championnat. J’espère qu’Esneux et Belleflamme parviendront à se sauver et que Pepinster ou SFX réussiront à monter afin d’avoir un maximum d’équipes liégeoises et de derbies. Bon, Neufchâteau n’est pas une équipe liégeoise mais, avant d’affronter les Chestrolais, j’ai toujours considéré ces matchs comme des derbies.
Tu vis tes derniers mois à la tête de l’équipe première de Ninane. Sans parler de tournée d’adieux, est-ce que le fait d’être fixé sur ton sort va te permettre de profiter davantage de ces dernières semaines avec le matricule 1200?
Oui, vraiment. Ce fut un soulagement d’avoir pris la décision de quitter Ninane et ce nouveau challenge avec Neufchâteau m’enthousiasme. Cette saison et la précédente ne furent pas toujours simples mais mon équipe continue de se battre et c’est bien là le plus important. De mon côté, je vais pouvoir savourer et profiter sereinement de cette fin de saison et de mes derniers matchs comme entraineur du BC Ninane.
Ta période à Ninane fut particulièrement longue, comme joueur d’abord, comme coach ensuite, et fructueuse. Quels souvenirs gardes-tu de ces années?
Forcément, j’ai d’innombrables souvenirs avec ce club, tant comme joueur que comme coach. En tant que joueur, j’ai quelques regrets d’avoir été blessé pour la fin de ma carrière et de ne pas avoir su, au moment où je jouais encore, que je venais de disputer mon dernier match. Mon meilleur souvenir, plus que les montées, restera ma première saison en tant qu’entraineur. La saison précédente, le club était en proie à des soucis financiers, c’était d’ailleurs les jeunes du club qui avaient bouclé l’exercice en D2 et nous étions descendus. J’étais alors blessé et je suis devenu coach de cette équipe dans des circonstances pas forcément faciles. Le club n’avait pas d’argent et le recrutement était compliqué. Heureusement, j’ai eu la chance que François Lhoest, Jack Vanbergen et Jean-Pierre Darmont décident de rester et nous avons construit l’équipe en fonction de cela. Julien Van Roy est venu de l’équipe B, comme meneur et Casamento nous a rejoint. Après quelques matchs lors desquels nous avions battus des favoris, nous avons eu l’opportunité de signer Pipo Willems, un vrai « game changer » pour nous. Cette saison là fut exceptionnelle! L’ambiance dans l’équipe était extraordinaire et les résultats suivaient. Sportivement, nous aurions même pu prétendre à la montée mais le club n’avait pas encore retrouvé une assise financière suffisamment stable, malgré un gros travail des bénévoles à l’époque. Nous avions d’ailleurs disputé les Playoffs avec des jeunes afin d’éviter tous risques inutiles. Mais la sauce avait bien pris cette année-là et j’en garde un excellent souvenir.
Changer de club va-t-il aussi te permettre d’évoluer en tant qu’entraineur?
Bien sûr. Cela va modifier mes habitudes, me pousser à devenir meilleur, à faire mieux. Cela va aussi m’aider à apprendre de mes erreurs. Après aussi longtemps dans un club, on a parfois tendance à se relâcher. Quand j’ai débuté comme entraineur, je devais trouver ma place, d’autant que, juste avant, certains de mes joueurs étaient encore mes coéquipiers. J’étais dès lors plus strict, plus dur. Avec le temps, je suis peut-être devenu parfois un peu trop relax avec certains de mes gars.
Tu es connu pour apprécier un style de jeu sans réel intérieur…
Oui, c’était d’ailleurs notre force lors de ma première année à Ninane. Nous n’avions pas de « big man ». C’était Lhoest, Vanbergen et Macfly qui dépannaient sur le poste cinq. Nous n’avions pas le choix et cela obligeait nos adversaires à jouer small ball comme nous car, défensivement, il leur était impossible de nous arrêter. C’est vraiment un style de jeu que j’affectionne: trouver les mismatchs et en profiter, jouer les contre-attaques, les lectures de jeu. Les systèmes sont là pour offrir des opportunités en fonction de ce que « donne » la défense adverse. C’est d’ailleurs un style de jeu que je développerai avec Neufchâteau.
Ce travail des lectures, c’est en Belgique que tu l’as développé?
Non, déjà en Angleterre. J’ai débuté le basket assez tard, vers 13 ou 14 ans mais j’ai eu la chance d’avoir de bons entraineurs, notamment un coach américain qui était un ancien pro. Ensuite, j’ai continué d’apprendre ce travail des lectures lors de mes années à l’Université Mary, dans le Dakota du Nord. Et cela a ensuite continué en Belgique, avec Yvan Fassotte notamment.
Yvan t’a-t-il influencé en tant qu’entraineur?
Bien entendu. Ce qui m’a plu avec Yvan, c’est que nous étions sur la même longueur d’ondes concernant le basket, nous avions la même vision. Mais mon style de coaching est librement inspiré par tous les entraineurs que j’ai pu côtoyer. J’ai emprunté à chacun d’eux ce qui me semblait utile.