A la rencontre de Ian Hanavan

    

Ian Hanavan apprécie la Belgique. Après de nombreuses années en tant que joueur pro dans notre plat pays -devenu le sien- et une formation d’entraineur à l’AWBB, le sympathique américain a pris la direction de la Chine. Dans l’Empire du Milieu, il est désormais assistant-coach pour les Beijing Ducks. Liège & Basketball vous emmène à la rencontre de l’ancien ailier-fort de Louvain, Alost et Anvers. Entretien.

    

Ian, comment as-tu atterri en Chine?

En Chine, Yannis Christopoulos est le « Head Coach » pour les « Beijing Ducks » -la CBA Men’s League- et il m’a proposé de faire partie de son staff de coachs là-bas. En fait, en 2010, je jouais pour Yannis à Chypre. Il a été le seul coach à m’avoir donné la chance de rejouer après m’être fait opérer du dos lors de ma saison avec « Nymburk » en République Tchèque.

Quel est ton job là-bas?

Je suis assistant-coach et suis également impliqué dans le développement des joueurs.

Comment se développe la basket chinois? En quoi est-il différent du jeu européen ou américain?

Je vais devoir attendre d’avoir terminé la saison pour pouvoir répondre à ta question (rires). J’apprends constamment de quelle façon sont régentés les entraînements, la déontologie, etc. dans la culture chinoise. Impliqué dans le basket pro européen ces seize dernières années, j’avais déjà dû réapprendre beaucoup de choses qui différaient du basket américain. En effet, lorsqu’il s’agit du basketball, la NBA et la NCAA sont leurs propres institutions. Selon mon expérience, en tant que joueur en Europe, le jeu est très orienté équipe, très collectif. Cela va vraiment être excitant pour moi de pouvoir comparer le jeu de Chine avec les autres. Jusqu’à présent, le jeu chinois me semble plutôt très rapide !

Comment est la vie en Chine? Qu’apprécies-tu particulièrement dans ce pays? As-tu vécu un vrai « choc des civilisations »?

La vie en Chine est vraiment géniale. C’est un retour à l’ouverture d’esprit. Évidemment, comme dans TOUTE culture, elle a ses avantages… et ses inconvénients. Durant mon séjour ici, j’ai l’intention d’être reconnaissant envers ce pays qui me prodigue tant de bonté. Je pense qu’avoir vécu, en Europe, de nombreuses années qui m’ont amélioré et m’ont préparé à vivre ici. Donc non, ce n’est pas un choc culturel. C’est juste différent.

     

« Fassotte et Marnegrave m’ont poussé à devenir un meilleur coach »

    

Tu as suivi des cours d’entraineur avec l’AWBB, cela t’est-il utile en Chine?

Rien n’est acquis. Le fait d’avoir joué pendant dix-huit ans en tant que pro et en D1 au collège ne m’a pas pour autant garanti un travail de coach une fois ma retraite prise, en 2016. Il faut dire que cela prend un certain temps aux clubs de sortir de leur tête que tu n’es plus un joueur pro mais un aspirant coach. Je suis reconnaissant pour la position que j’ai actuellement et loyal envers Yannis maintenant que je suis ici avec les Ducks.

Qu’est ce qui te plait dans le coaching?

J’aime coacher car tu as dès lors l’opportunité de modeler/former/développer les personnes en de meilleures versions d’elles-mêmes. Il ne s’agit pas seulement du basket, mais aussi de la vie. Si je peux devenir un coach qui ajoute de la valeur à ses joueurs et dont les mots ne les détruisent pas mais, au contraire, les encouragent à aller de l’avant, alors je pense que j’aurais fait mon boulot. Et ça, Thiebaut, je considère que c’est un réel privilège.

    

« Je considère la Belgique comme ma maison »

      

Quels sont les meilleurs souvenirs de ta carrière joueur en Belgique?

Gagner la Coupe contre Charleroi en 2005, sans hésitation. Nous étions alors, avec Louvain, une équipe à petit budget affrontant celle de Spirou, qui disposait de moyens bien supérieurs. Les chances étaient contre nous. Le pays entier nous tenait déjà pour perdants, mais nous étions avides de succès, talentueux et on se fichait de ce que pouvaient penser les autres. Et ce sont ces ingrédients-là qui ont apporté le succès au club de Louvain et rendu ce jour là si spécial.

Que représente la Belgique pour toi?

La Belgique est une maison pour moi. C’est aussi simple que ça. J’espère avoir un jour l’occasion d’être « Head Coach » dans ce magnifique pays.

Enfin, un petit mot sur Sébastien Cosentino qui nous a mis en contact. Comment avez-vous lié connaissance ?

Sébastien Cosentino est un sacré bonhomme, pas vrai ? Il a une large influence sur les jeunes talents belges. J’ai d’abord pris contact avec lui lorsque j’avais besoin d’aide pour trouver des joueurs pour le camp que j’organisais l’été dernier. Nous avons directement accroché. J’ai été l’un des coachs à son excellent Talento Game ces deux derniers étés. Sébastien continue d’unir les deux cultures de la Belgique à travers le basket. Je pense que le succès de Talento est la preuve concrète de cette mission. Je suis vraiment reconnaissant que nos chemins se soient croisés !

    

Interview réalisée par Sophie El Hassan et Thiebaut Colot