Martin Francoeur, ultra-clutch à Aubel

 

Dans un match où l’intensité a pris le pas sur la qualité, Saint Louis s’impose dans les dernières secondes sur un triple à sept secondes de la fin. Reportage atypique.

 

Moins de monde qu’annoncé dans le Green Temple aubelois pour accueillir le Collège Saint Louis. Le premier quart était en faveur des locaux, tout comme une majeure partie du deuxième mais Dorian Muller, par deux fois à trois points, et Dallenogare sur transition permettaient, un peu contre le cours du match, à Saint Louis de rentrer au vestiaire avec cinq points d’avance: 34-39.

Après la pause, et alors que les spectateurs commençaient, enfin, à arriver et à se faire entendre, Aubel resserrait les boulons en défense et Hubert se montrait précieux avec toutes ces petites choses qui ne se voient pas forcément dans les stats mais qui font la différence au final.

Avant d’entamer les dix dernières minutes, les locaux étaient devant d’une courte tête, 51 à 47. L’intensité montait d’un cran dans le money-time, les défenses se faisaient plus rugueuses et, plusieurs fois, les deux formations étaient obligées de prendre des tirs « casse-croûte » à la fin des vingt-quatre secondes. Coup de bluff ou coup de génie, Mario Lozina décidait de placer le jeune Sacha Klontz, meneur de petite taille, sur le poste 4 pour amener de la vivacité. Si les Herbagers en profitaient un peu au début, c’est ensuite les visiteurs qui bénéficiaient de ce match-up a priori défavorable avec plusieurs interceptions.

 

 

Francoeur fait basculer le match

 

A 26 secondes du terme, le coach des Collégiens, menés 63-61, prenait temps mort. Sur l’action qui suivait, Martin Francoeur prenait ses responsabilités avec un très gros tir from downtown pour offrir la victoire à ses couleurs, 63-64. Le banc visiteur, sur lequel Joseph De Sutter avait pris place, explosait de joie.

« C’est un gros shoot de Martin mais je savais qu’il en était capable » nous expliquait Mario Lozina à l’issue de la rencontre. « Je l’entraine à shooter à huit mètres et il sait comment faire mouche. » Le coach des Collégiens avait également réussi son pari en lançant Klontz dans le bain sur le poste 4 malgré un criant déficit de taille. « J’aime bien profiter de la vivacité d’un joueur à ce poste » sourit Mario. « Mais Aubel a mal joué le coup. Nous avons évolué pendant sept minutes sans intérieurs et nos adversaires n’ont pas mis la balle à l’intérieur. »

Aubel voulait un match défensif et l’a eu mais, comme dans l’autre demi-finale, les visiteurs ont créé la surprise. La prochaine manche, dimanche à 12h45 au Collège Saint Louis promet un sacré spectacle.

 

Nous avons aimé:

 

  • Le solide double-double de Bertrand Beckers, auteur d’un superbe coast-to-coast, et encore une fois impeccable.
  • La prise de responsabilités de Fontaine dans le dernier quart-temps avec cinq points consécutifs.
  • L’ambiance dans le dernier quart-temps. Cela aurait dû être ainsi toute la partie.
  • La relation Xavier Hubert-Philippe Lenaerts qui nous ont offert trois belles séquences.
  • Xavier Hubert, justement. Du rebond offensif, des touchettes précieuses, un plongeon salvateur, des tirs importants, Xavier a livré une prestation pleine pour tenter de montrer la voie.
  • Le coaching de Mario Lozina. Souriant et serein sur son banc, juste dans ses prises de décisions et auteur de quelques choix payants.
  • Le jeune -enfin, hormis Morel, qui pourrait être le père de la plupart des Collégiens, ils sont tous jeunes à Saint Louis- Dallenogare. Incisif en pénétration, percutant dans ses dribbles, explosif sur contre-attaque, Matthieu a livré une solide prestation (21 points au total).
  • L’ambiance dans la buvette après la rencontre. Les supporters et les joueurs des deux camps se mélangeant dans un franc esprit de camaraderie.
  • Le jeu sans ballon de Jonathan Hertay.
  • Le jeu de feintes de Johan Riga.
  • Le sang froid de Muller. Ses deux triples permettent à Saint Louis de passer devant.
  • La science du shoot des Collégiens. On se croirait dans les pays de l’Est tant les jeunes de Saint Louis ont cette capacité à dégainer de partout.
  • L’envie défensive de Martin Lambot et sa polyvalence en attaque.
  • Clément Matisse qui possède le package complet du poste 4 moderne.
  • Morel qui a su amener de l’expérience à son groupe et un peu de viande sous les anneaux. Remarquable pour son troisième match, seulement, avec cette équipe.
  • Sacha Klontz qui a compensé son manque de centimètres par une folle débauche d’énergie et un excellent placement.
  • Le club aubelois, toujours aussi accueillant.