A 24 ans, Jimmy Stas déjà vécu pas mal d’expériences entre son aventure outre-Atlantique, son passage en D1 à Pepinster et son boulot d’instituteur à l’Ecole Européenne de Bruxelles. Celui qui se passionne également pour le coaching revient sur sa saison pépine, la particularité d’être le fils de son père et l’évolution du basketball belge.
« Ce qui doit arriver, arrivera. L’essentiel, c’est d’être heureux » nous confie Jimmy Stas, philosophe. Et, malgré la saison délicate de Sainte Walburge, c’est une forme de bonheur que ressent aujourd’hui le jeune joueur des Sang et Marine. Il n’en a pas toujours été ainsi. « J’ai été dégoûté du basket professionnel à Pepinster » reconnait-il aisément.
Jimmy est arrivé dans le club verviétois suite à son expérience aux Etats-Unis. « Je suis allé y faire un master pour devenir instituteur international et j’y suis resté un an » nous raconte-t-il. « Ce fut une chouette aventure, j’y ai rencontré beaucoup de personnes géniales, dont mon roomate (ndlr: partenaire de chambrée) qui évolue désormais au Pays-Bas et je me suis entrainé avec Kay Felder qui joue désormais aux Bulls de Chicago. » Après un an, le Liégeois décide pourtant de revenir au pays. « Etait-ce trop tôt? » s’interroge-t-il. « On peut toujours réécrire l’histoire mais je n’ai pas de regret. La vie en Belgique me manquait, tout comme ma copine avec qui je suis toujours. Et puis, surtout, Pepinster avait mis un contrat pro sur la table, ce qui était l’objectif ultime. »
Dégoûté du basket pro
Et le début d’une galère pour Jimmy. « Après six mois, j’ai compris que je ne voulais plus toucher au monde professionnel du basket tant mon expérience pépine m’a chagriné » avoue-t-il. Alors qu’il s’était en partie exilé aux States pour ne pas souffrir de la comparaison perpétuelle avec son père, Jacques, Jimmy se voit sans cesse renvoyer à lui par son entraineur de l’époque, Thibaut Petit. « Il existait une rivalité entre lui et mon papa qui coachait Charleroi à l’époque. J’étais tout le temps comparé à mon père et, le pire, ce sont les mots très durs qu’à pu tenir Thibaut à mon encontre et celle de mon paternel. Cela m’a poussé à claquer la porte. »
C’est qu’être le fils du grand Jacques Stas est une sacrée étiquette à porter dans le monde du basket. « C’est évident que cela n’est pas anodin » reconnait Jimmy. « Il y a du bon et du moins bon. Je suis très fier d’avoir le père que j’ai, de porter ce nom. Mais dès que je rentre dans une salle de basket, on me regarde différemment. J’ai appris à le gérer mais c’est une forme de pression constante depuis mes 14 ans. »
L’expérience pépine étant la goutte d’eau qui fit déborder le vase. « C’est ce qui s’est passé à Pepinster. Sans mon nom, je pense que serai toujours en train de me battre pour faire ma place en D1 » concède-t-il. Une filiation qui l’a peut-être désservi dans le monde du basket professionnel mais qui lui a tant apporté du point de vue humain et basket. « Je baigne dans le basket depuis tout petit, Papa connait tous les systèmes, cela me permet de mieux lire certaines situations. »
Le basket belge se dirige vers le semi-professionnalisme
Si Jimmy regrette tout de même un peu de ne s’être plus battu pour conserver sa place, il assure que « ce n’est pas irréversible. Je n’ai que 24 ans. Si j’obtiens mes galons en TDM1 et TDM2, alors peut-être aurais-je à nouveau ma chance au sein de l’élite. Mais dans des conditions différentes. » Car le jeune homme, par ailleurs épanoui en tant qu’instituteur à l’Ecole Européenne de Bruxelles, estime que le basket belge est en pleine évolution. « Nous allons, je pense, revenir à un système de semi-professionnalisme. C’est déjà un peu le cas à Liège Basket » nous précise-t-il. « Les Belges vont progressivement retrouver leur place et, qui sait, si je continue ma progression, il sera intéressant d’avoir un joueur aux horaires d’enseignant. Mais cela restera à côté de mon métier, sans la pression inhérente à ce que cela soit ma seule activité. »
Une pression que rejette quelque peu Jimmy. « Cela ne reste que du basket » nous affirme-t-il. « Il est inutile de se mettre trop de pression. Il en faut un peu, certes, mais à petite dose. L’important, c’est d’être en bonne santé, que ma famille se porte bien. Le reste est, finalement, accessoire. »
Et si l’ailier-meneur des Sang et Marine adore toujours autant le basket, et notamment le coaching. « Une véritable passion » rappelle-t-il, c’est une épopée de jeunesse qui reste son meilleur souvenir. « Lorsqu’en cadets régionaux, à sept, nous avons été champions de Belgique avec Hannut. Deux belles années avec mes amis où le collectif a triomphé des individualités » conclut-il, tel le coach en devenir qu’il est.