« Le niveau de la P3 a clairement augmenté »

 

Johnny Bantuelle est de retour sur le petit banc depuis le début de saison, à Harimalia, en troisième provinciale. Un retour remarqué et qui lui permet de juger l’évolution du basket provincial.

 

Johnny s’est tourné vers le coaching suite à une grave blessure il y a treize ans. « J’ai subi une greffe au ménisque » nous rappelle-t-il. « Je n’avais pas le choix, il était inenvisageable de continuer à jouer à cause de la douleur et du risque de devoir remplacer mon genou par une prothèse si la situation s’aggravait. » L’ancien shooteur s’est donc naturellement tourné vers le coaching, à Belleflamme notamment, qui lui a offert son plus beau souvenir. « La victoire à Sainte Walburge, qui alignait Camus, Denoel et Purnelle et était ultra-favori, et qui nous a permis de monter de P2 en P1, reste un moment fort. »

Si l’ancien Vert et Blanc a marqué une pause de trois ans, il est désormais de retour aux affaires. En reprenant les rênes de la P3 d’Harimalia, c’est un travail à long terme qu’il veut fournir. « Je souhaite pouvoir imprimer un style de jeu, une certaine physionomie à l’équipe » nous explique-t-il. Malheureusement, Harimalia souffre des blessures et des absences. « Je connais de nombreuses défections. Un de mes gars part en Israel pour 8 mois tandis qu’un autre s’en va à Phoenix. De plus, un joueur qui devait venir chez nous a repris sa parole, ce qui a encore un peu plus compliqué les choses » détaille Johnny. « Je n’arrive dès lors pas à coacher comme j’aimerais. Je n’ai pas de meneur, j’ai donc du décaler un de mes ailiers sur le poste un mais cela me fait perdre du scoring à l’aile. »

Des désagréments qui perturbent un peu les ambitions des Liégeois. « Nous voulions accrocher les premières places mais cela risque de devenir compliqué, même si notre début de saison n’est pas mauvais » précise-t-il. « On va tâcher d’aller chercher quelques victoires inattendues, comme nous avons pu le faire face à Hannut. Le groupe n’est pas prêt pour monter, mais nous avons déjà quelques noms en têtes pour ajouter de la qualité à notre effectif la saison prochaine. »

Harimalia possède la particularité d’aligner deux formations en P3. « L’autre équipe est d’ailleurs en bonne position pour monter » précise Johnny. « Chez nous, les joueurs restent souvent plusieurs saisons car ils s’y sentent bien. Mais je pense que nous sommes tombés dans la plus forte série. »

 

Le niveau de la P3 a sensiblement évolué

En effet, pour beaucoup d’observateurs, la série C de troisième provinciale est particulièrement dense. « Tout le monde peut battre tout le monde » déclare l’entraineur des Noir et Jaune. « Les Buffalos ont mal commencé mais, après les avoir rencontrés, j’estime qu’ils ont une superbe équipe. La Spéciale Aywaille démontre qu’elle n’est pas  un oiseau pour le chat et tous les matchs sont à prendre au sérieux. »

Un constat que Johnny étend à l’ensemble de la troisième provinciale. « Le niveau a clairement augmenté » affirme-t-il. « Beaucoup de joueurs de divisions supérieures sont redescendus –Barry Mitchell par exemple- et je trouve vraiment que le niveau général s’est considérablement amélioré. » Une réalité qui trouve sa source dans l’évolution des mentalités selon lui. « Je sais que beaucoup de joueurs, pour diverses raisons, ont moins le temps ou l’envie de s’investir dans le basket » tente Johnny. « De nombreux bons joueurs redescendent de division, et notamment en P3, car ils ne souhaitent plus faire deux entrainements par semaine. » Ce n’est pas le cas à Harimalia qui propose deux entrainements hebdomadaires. « Mais vu le nombre de défections, il n’y a vraiment que le jeudi où nous pouvons bien bosser » conclut-il.