Hannut gagne, la méthode David Beck?

 

Hannut réalise un excellent début d’exercice en Première Provinciale et vient de se renforcer avec l’arrivée d’Olivier Defraine. De quoi envisager l’avenir sereinement en Hesbaye où David Beck est résolument heureux.

 

Six victoires en neuf matchs, voilà le bilan des Hannutois. Et encore, selon leur entraineur, celui-ci aurait pu être encore meilleur. « Le premier match de la saison, nous sommes battus et je prends sur moi car j’avais fait débuter Bollaers et Blanchy sur le banc puisqu’ils avaient manqué un entrainement. On prend d’emblée un éclat et on court après le score toute la partie » reconnait celui qui s’occupe aussi de la P4 du même club. « On perd face à plus fort que nous contre Neuville, il n’y a pas à discuter. Par contre, la défaite à domicile contre Haut-Pré me reste en travers de la gorge. Ils sont arrivés à six et mes joueurs les ont snobés. Nous avons pilonné à trois points au lieu d’insister en dessous où deux de leurs gars avaient quatre fautes. Cette rencontre, nous devions la gagner même si Ougrée démontre des qualités certaines depuis le début de championnat. »

Si David regrette ces deux défaites, il n’en reste pas moins satisfait du début de saison. « C’est presque inattendu » révèle-t-il. « Nous nous sommes séparés de Bastings et Demoulin et j’avais quelques craintes pour mon secteur intérieur. » Néanmoins, l’arrivée de Bollaers, que David avait déjà entrainé, apportait un peu de sécurité. « C’est un vrai pivot dominant, et il le prouve chaque weekend » nous dit-il. « Liebens aussi nous a rejoint en provenance de Tilff. Je lui avais demandé plusieurs fois et, à la fin de saison dernière, c’est lui qui est venu vers nous. Et maintenant, Olivier Defraine a signé au club pour nous apporter sa palette offensive et son expérience. »

Un tel bilan conjugué à l’arrivée de l’ancien Esneutois place désormais Hannut comme rival sérieux d’Aubel et de Neuville. « La saison dernière, nous avons eu du mal à nous sauver » rappelle David Beck. « Cette année, nous voulions faire mieux que le ventre mou. Nous ne voulons pas revoir les objectifs à la hausse car une saison est longue et jalonnée d’impondérables. Mais ça serait vraiment bien d’accéder aux Playoffs. »

 

 

Déjà confirmé pour la saison prochaine

 

Qui dit Playoffs dit possibilité de montée. « Il faudra en discuter avec le club, voir si c’est financièrement faisable » tempère le Hesbignon. « C’est trop tôt pour l’envisager mais honnêtement, je suis un compétiteur et je ne peux m’empêcher d’y penser. »

Hannut n’a perdu que trois fois cette saison.

Logique tant Hannut reste sur une excellente dynamique avec cinq victoires d’affilée. « J’ai un bon groupe. Plusieurs n’avaient jamais goûté à la P1, il a donc fallu un petit temps d’adaptation » confesse David. « Et si certains sont un peu limités lors d’un match, tous jouent pour le mec en forme, c’est formidable. De plus j’ai toujours un groupe de dix joueurs à l’entrainement puisque des P3 viennent nous donner un coup de main. Ca permet de bosser de façon qualitative. »

Un excellent travail qui est apprécié à sa juste valeur au sein du club. « Je viens d’être confirmé pour ma cinquième à la tête de cette équipe. Je n’avais jamais été prolongé aussi tôt. Ca sera aussi mon plus long bail à la tête d’une même formation » confesse-t-il.

 

 

Entraineur de cinq équipes

 

En effet, David a pas mal roulé sa bosse et dédie une grande partie de son temps à ce sport que nous chérissons. « J’ai perdu mon boulot à la carrière de Sprimont voici un an des suites d’un restructuration » nous explique-t-il. Un mal pour un bien puisque cela lui a permis de trouver un équilibre avec son épouse, indépendante, et ses enfants. « On vit à la norvégienne, ça fonctionne plutôt bien mais je suis tout de même à la recherche d’un mi-temps. »

Un passionné.

Le temps libre qu’il lui reste, David le passe sur les terrains car, en sus de la P1 et de la P4 d’Hannut, il entraine aussi la R2 des Templiers et des jeunes à Awans et Hanneffe. « Ca se goupille bien, je n’ai raté que deux matchs avec la P4. Mais c’est certain que dès que les calendriers sortent, il faut bien analyser tout ça pour s’organiser au mieux » révèle-t-il.

Une passion pour le coaching qui est née assez tôt.  » C’est Gaston Beckers, l’ancien entraineur du Standard Boule d’Or, champion de D1 en 1977, qui m’a mis le pied à l’étrier » se souvient-il. « Je jouais pour lui au Standard Perron lorsque j’étais tout jeune. Il m’a confié une équipe de benjamins. » David attrape le virus et suit des formations et des colloques pour se perfectionner. Et c’est un autre célèbre entraineur liégeois qui parachève son éducation basketballistique, Yvan Fassotte. « C’est ma référence » révèle-t-il. « Je jouais pour lui en R1 à Ninane. Il m’avait pris dans son staff technique à Liège et m’a donné la formation niveau 2 entraineur. »

 

 

Un formateur d’exception

 

Comme l’emblématique meneur d’homme Fléronnais, David  a formé de nombreux basketteurs qui évoluent avec bonheur dans les différentes divisions de la province. « C’est ma plus grande fierté » avoue-t-il sans fard. « J’ai eu la chance d’entrainer de bons jeunes et d’essayer de les amener le plus loin possible. Quand je recroise Maxime Gaudoux, aujourd’hui à Louvain et avec qui nous avons été champions avec Awans, il prend toujours le temps de tailler une bavette avec moi. »

Un formateur réputé.

Des joueurs qui n’hésitent d’ailleurs pas à suivre leur entraineur au gré de ses pérégrinations. « C’est une marque de respect, tant de leur part d’accepter de me suivre que moi de chercher à les faire venir » nous précise-t-il. « Ils savent ce qu’ils auront, que mes entrainements sont variés et qu’ils pourront s’épanouir dans mes systèmes.  » Ils connaissent aussi la personnalité du coach, dure mais juste. « Je suis sectaire comme entraineur, je pousse parfois de grosses gueulantes et je suis exigeant » concède-t-il. « Mais mes joueurs savent que s’ils viennent me trouver au début de leur entrainement pour m’expliquer qu’ils ont eu une journée difficile, je ne vais pas être sur leur dos toute la séance. » Et d’ajouter dans un grand éclat de rire: « il ne faut juste pas que cela se répète trop souvent. »

Depuis le début de sa carrière, cette méthode semble porter ses fruits. « Je n’ai été remercié qu’une seule fois » précise David. « C’était au CP Awans où, à trente ans, j’ai arrêté de jouer pour reprendre directement la P1. Après une super première saison, la seconde était du même accabit. Mais le président nous avait demandé de perdre les trois derniers matchs de la saison pour ne pas monter. J’ai dénoncé cela dans la presse et j’ai été limogé. »

 

 

Un coach offensif?

 

Car partout où il passe, celui qui se qualifie comme un enfant de la Hesbaye apporte sa philosophie de jeu. « Mon étiquette est celle d’un coach offensif » nous confie-t-il. « Pourtant, je travaille beaucoup la défense à mes entrainements, mes joueurs ont besoin de régulières piqûres de rappel. » On dit souvent qu’en tant qu’entraineur, on privilégie souvent le secteur dans lequel on était le plus doué. « C’est vrai que comme joueur, j’étais un gros marqueur. Mais je pense plutôt que c’est parce que mes systèmes concernent tous les joueurs présents sur le terrain et que cela les rend efficaces. » Preuve en est avec Hannut qui a déjà dépassé quatre fois la barre symbolique des cent points.

Une continuité dans le travail qui permet au coach Hannutois, véritable mordu de basket, de réaliser de belles saisons avec ses différentes équipes et qui devrait lui permettre, à terme, de coacher encore plus haut. « J’ai toujours eu envie d’entrainer à un niveau supérieur à celui auquel j’ai joué. Pour ma part, cela veut dire être à la tête d’une D3. Mais si ça ne se fait pas, ce n’est pas un drame non plus. Pour l’instant, je suis un coach heureux » conclut-il.