Rafi’Kids, le basket comme vecteur d’éducation

 

Le basketball véhicule de nombreuses valeurs, positives pour l’apprentissage de la vie et du monde qui nous entoure. Toutefois, il existe encore trop d’endroits sur la planète où un travail de fond doit être proposé et des initiatives mises en place pour implémenter et partager ces valeurs en offrant la possibilité de pratiquer notre sport dans des conditions optimales. C’est ce que Rafi’Kids, une asbl active au Rwanda, tente de faire depuis quelques années. Rencontre avec Manu Bouchoms, un des membres actifs de l’association et joueur d’Ensival depuis vingt ans.

 

Manu, comment le projet Rafi’Kids a-t-il vu le jour?

En 2012, Benjamin Simonis, qui était joueur à Pepinster, est parti vivre et travailler au Rwanda. Pendant son temps libre, il s’est mis à entrainer quelques gamins de son quartier et cela a pris de l’ampleur, le groupe d’enfants ne cessant de croître. Se rendant compte qu’il était particulièrement ardu pour les jeunes de là-bas de pratiquer le basket dans de bonnes conditions, il a fondé une asbl avec deux amis et fait un appel aux dons.

Manu avec les rafi’Kids (photo fb).

C’est à ce moment-là que tu rejoins l’équipe et t’embarques dans l’aventure…

Oui, je suis quelqu’un qui garde toujours beaucoup de choses. Shorts, t-shirts, maillots, que j’ai donnés à l’asbl. Ils m’ont proposé de les rejoindre et je n’ai pas hésité.

Quelle est ta fonction au sein de Rafi’Kids?

J’ai le titre de vice-président. Etant donné que je suis graphiste de formation, je m’occupe de tout ce qui touche à la communication et au marketing.

D’autres basketteurs font également partie du groupe, comme Alain Denoel, Jérôme Jacquemin et Jérôme Thelen. Le basket est donc au centre de tout chez Rafi’Kids?

Oui, bien sûr. Mais le basket est plus un moyen qu’une fin en soi. Il nous permet de véhiculer les valeurs que l’on souhaite partager.

 

L’éducation par le sport

 

Ce partage de valeurs, c’est l’objectif de Rafi’kids?

Notre crédo, c’est l’éducation par le sport. C’est vraiment l’ADN de notre projet, sa raison d’être.

Alain Denoel et les enfants de Kigali (photo fb).

Et vos missions?

Il y a donc la volonté de transmettre des valeurs clés véhiculées par le sport et favoriser les échanges et le partage. Nous voulons également assurer un encadrement psychologique, éducatif, moral et matériel aux enfants dans le besoin. Pour cela, nous  nous chargeons d’organiser des collectes de matériel sportif et éducatif et de les acheminer jusqu’à Kigali et nous favorisons la transmission par les pairs.

De bien belles missions et une initiative qui méritent d’être saluée!

Merci. Par exemple, nous amenons près de 750 kilos de vêtements lors de nos visites là-bas.

Elles sont fréquentes?

Nous tâchons de passer une dizaine de jours sur place, chaque année, lorsque nous organisons notre camp.

 

Des études universitaires offertes

 

Comment le suivi se fait-il alors?

Nous avons des forces vives parmi les habitants de Kigali, avec qui nous sommes en contact permanent. Rafiki est comme une maison des jeunes et avec le développement du projet nous avons pu mettre en place une structure sur place.

Via notamment deux jeunes à qui vous avez offert des études universitaires…

Le basket comme vecteur d’éducation (photo Rafi’Kids).

Tout à fait! Ces deux Rwandais étaient présents à nos stages depuis le début. Nous leur permettons de poursuivre des études universitaires à Kigali et ils sont nos moniteurs permanents sur place. Cela fonctionne plutôt bien. L’un d’eux est d’ailleurs en équipe nationale, même s’il faut admettre que le niveau dans ce magnifique pays n’est en rien comparable à chez nous.

L’asbl s’est développée, au point d’être désormais présentée comme belgo-suisse…

L’asbl est belge, le siège est à Thimister mais nous avons, grâce à Gaetan Comte, une cellule active à Lausanne, ainsi que des participants à Lyon.

Et au niveau de ses actions, l’asbl compte-t-elle en mettre en place dans d’autres villes que Kigali ou d’autres pays que le Rwanda?

Nous estimons qu’il est important de très bien faire les choses à un endroit avant d’aller ailleurs. Et il est primordial de pouvoir compter sur des forces vives sur place afin d’assurer la réussite et la pérennité de nos actions. Dès lors, c’est difficilement réalisable de vouloir dupliquer Rafi’Kids ailleurs pour le moment, mais cela reste en réflexion.

 

Une vingtaine de clubs partenaires

 

A titre personnel, j’imagine que c’est du plaisir de s’impliquer dans un projet si positif?

C’est vraiment une grande fierté car c’est du bénévolat. Après, pour moi, c’était une belle opportunité en sortant des études. Cela m’a fait grandir et très sincèrement, les enfants que je rencontre sur place m’apportent bien plus que ce que moi je leur apporte. Cela permet de relativiser, tant, là-bas, on se rend compte qu’en Belgique on se prend la tête pour rien. Je suis satisfait d’apporter ma pierre à l’édifice pour rendre quelques enfants heureux et de constater que nous faisons avancer les choses.

Les choses avancent, tu le disais, quelles seront les prochaines actions de Rafi’Kids?

La Rafiki.

Tout d’abord, nous continuons d’inciter la population aux dons. Nous encourageons d’ailleurs les clubs à donner leurs vieux équipements. Ils sont demandeurs pour la plupart, et leurs maillots se retrouvent portés à l’autre bout du monde. On leur fournit d’ailleurs des cadres photos pour mettre dans leurs installations. Pour l’instant, nous avons une vingtaine de clubs partenaires et nous accueillons tous les matricules qui le désirent. Nous avons créé une bière, la Rafiki, pour récolter de l’argent et nous organiserons un stage à Kigali en 2018.

Mais l’actualité brûlante c’est la soirée de projection du premier décembre…

Oui! Le premier décembre, à partir de 19h30, à la salle du Fenil à Thimister-Clermont, nous organisons une soirée pour Rafi’Kids. Nous y partagerons notre dernier séjour là-bas et évoquerons l’avenir. Ce sera aussi l’occasion de faire goûter la bière que nous avons produite et de sensibiliser nos invités à l’aventure que nous vivons depuis quelques années.