Patrick Maquinay, pivot de la R2 de Tilff est également coach depuis bientôt dix ans. Il nous explique ici son expérience en tant qu’entraineur, sa vision du job, son feeling et ses impressions.
Patrick, pourquoi être venu au coaching ?
Tout simplement parce qu’on me l’a demandé lorsque j’avais 26 ans. C’était sans objectif particulier au départ mais j’y ai vite pris goût.
Quel genre de coach es-tu ?
Je suis un coach assertif, ce qui peut être une force ou un désavantage suivant l’effectif dont je dispose.
Selon toi, quelles sont les qualités requises pour faire un bon coach ?
Il y a tout d’abord l’aspect technique, la connaissance. C’est à dire être compétent, s’informer, suivre des colloques, ne pas rester sur ses acquis mais au contraire apprendre et se perfectionner sans cesse. Il y a ensuite l’aspect humain, la gestion d’un groupe et des relations humaines, que je trouve d’ailleurs plus importantes chez les seniors.
« Ma dose de plaisir hebdomadaire »
Quelles sensations cela te procure-t-il d’être sur le banc pour coacher ?
C’est une excellente question car c’est finalement là une raison primordiale pour laquelle je coache. Le coaching est un exhausteur de sentiments (ndlr : Liège & Basketball apprécie particulièrement l’expression). Je vis les match à 100% parfois même de façon irrationnelle alors que ça ne reste que du basket. Mais il faut bien avouer qu’il n’est pas facile de retrouver cette dose d’adrénaline ailleurs. Avec le coaching, c’est la garantie assurée d’avoir sa petite dose de plaisir et d’excitation une fois par semaine. Et ça vaut le coup !
As-tu, à l’instar de nombreux entraineurs légendaires (ndlr : coucou Michel Preudhomme), une marotte ou une superstition ?
Absolument…pas ! Ca ne me parle pas et pourtant j’aurais bien aimé car cela permet de se raccrocher à quelque chose.
Retrouves-tu des similitudes entre ton boulot de prof et celui de coach ?
Globalement, au niveau de la gestion de groupe, c’est assez proche. L’objectif est d’amener mes élèves et mes joueurs le plus loin possible sans que cela passe par des ordres. Personnellement, j’ai, en général, plutôt un bon relationnel avec mes joueurs.
« Tellement de souvenirs »
Quel est ton meilleur souvenirs sur le banc?
C’est difficile car il est toujours difficile de choisir et comme disait un célèbre penseur : « Choisir c’est toujours renoncer. » Mais si je ne devais en garder qu’un, c’est lorsque j’ai repris la P4 de Tilff et que cela s’est soldé par deux montées successives, une sacrée ambiance et qu’en plus je coachais des amis.
Et à l’inverse, quel est ton pire souvenir à ce poste ?
Et bien, avec la même équipe, avoir du arrêter après 10 matchs car ça ne fonctionnait pas. J’ai décidé de démissionner pour créer un électrochoc mais malheureusement l’équipe est quand même descendue. Pour l’anecdote, il y aussi ce huitième de finales de la Coupe Provinciale il y a quelques années. Je coachais la P2 de Tilff et nous affrontions la P4 de Tilff, coachée à l’équipe par mon ami et entraineur actuel Quentin Pincemail. Il y avait grande affluence pour ce match entre les deux équipes du club avec, à la clé, un quart de finale de la Coupe. Certains disent encore que plus de 300 personnes étaient présentes ce soir là, la salle était en ébullition et mon équipe, alors favorite, perd après prolongations et avec 4 joueurs sur le terrain. C’était une déception, tempérée tout de même par le fait qu’il s’agissait d’une victoire poraise malgré tout.
Justement, un mot sur ton entraineur actuel, et ami, Quentin Pincemail, figure bien connue du basket liégeois. Quel genre d’entraineur est-ce et comment cela se passe-t-il avec lui ?
Nous sommes différents au niveau humain, dans notre manière de coacher mais j’apprends énormément de lui, tant au point de vue humain, justement, que technico-tactique. Pin est un gars qui a vraiment entrepris de vraies démarches pour affiner sa science du jeu et je le respecte beaucoup pour ça. Et puis, le voir trois fois par semaine, refaire ensemble le match pendant des heures, c’est le bonheur !
Si tu devais le résumer en une formule ?
Alors, je dirais que Pin c’est: ‘Rigueur pendant 40 minutes et fête toute la nuit.’
Tu as également eu la particularité de joueur et d’entrainer ton frère, est ce que cela est difficile d’entrainer son frère ?
Non pas du tout, d’autant plus qu’on s’entend bien. Même si je dois bien confesser que c’est le seul joueur qui a déjà pris son sac en plein match pour rentrer chez lui. Ceci dit, j’aimerais beaucoup rejouer avec lui car nos jeux sont assez complémentaires.
Enfin, toi qui as également été arbitre, que penses-tu des nouvelles règles ?
Concernant les anti-sportives, je suis pour à 100%. Pour ce qui est du marcher également, ça va fluidifier le jeu. Je pense que ces mesures sont prises pour tendre vers un mieux mais l’homme est ainsi fait qu’il est réfractaire au changement. Laissons un peu de temps à tout le monde pour s’y habituer et je suis persuadé que d’ici quelques temps on saluera ces changements de règlement.