Existe-t-il un basketteur liégeois plus connu et reconnu, par chez nous et au-delà de nos frontières, qu’Axel Hervelle? Poser la question, c’est un peu y répondre… L’occasion était trop belle pour Liège & Basketball d’aller à la rencontre de celui qui est indubitablement l’un des meilleurs joueurs belges de tous les temps.
Cela fait désormais plus de dix ans, treize pour être exact, qu’Axel Hervelle a élu domicile en territoire hispanique, d’abord au Real de Madrid pendant six saisons et à Bilbao depuis 2010. Un pays qui l’a adopté et dans lequel il se sent bien. « Je suis désormais plus acclimaté au rythme de vie espagnol qu’au belge » nous confie le Comblinois. « Ici, malgré ma vie de sportif professionnel, il est bien plus facile d’avoir une vie sociale active, notamment en raison des heures d’ouverture plus tardives des magasins et restaurants. »
Un pays qu’il a appris à découvrir Madrid, où il a débarqué à vingt et un an en provenance de Pepinster. « La capitale madrilène est une très belle ville, j’y ai vécu six belles années, avec beaucoup d’émotions en tout genre » précise Axel. Désormais à Bilbao, la ville qui abrite l’incroyable Guggenheim de l’architecte star Frank Gehry, Axel reconnait que la tension suite à la crise politique actuelle est palpable. « On parle beaucoup du conflit qui oppose l’Espagne et la Catalogne » reconnait-il. « C’est un sujet qui est sur toutes les lèvres, qui est au centre des discussions et des préoccupations des gens. En plus, la Belgique s’est quelque peu invitée dans le débat. »
La Liga ACB, le top niveau
Toutefois, le talentueux intérieur belge doit aussi faire face à des préoccupations plus sportives. « Nous ne sommes pas très satisfaits de notre entame de championnat » confesse-t-il. C’est que le club basque pointe à trois victoires et quatre défaites en championnat et un seul succès en trois rencontres en Eurocup. « Nous avons connu un début de saison un peu difficile, pas mal de nos joueurs étaient partis en équipe nationale et ont donc raté une partie de la préparation. »
Et c’est le genre de contre-temps qui se paie cash dans un championnat aussi relevé que la Liga ACB. « Le niveau est hyper compétitif ici. C’est en ACB que veulent évoluer les meilleurs joueurs qui ne sont pas en NBA. De par son histoire, son animation, la qualité de ses infrastructures et de ses joueurs, c’est certainement le top niveau en Europe » nous explique Axel.
Car des joueurs de qualité, l’ancien capitaine de Pepinster, avec qui il fut vice-champion de Belgique face à un Charleroi injouable, en a connus et rencontrés à foison. « Je me rappelle de Raul Lopez avec qui j’ai joué au Real et à Bilbao, il avait énormément de talent et de caractère. Tout comme Alex Mumbru, mon coéquipier actuel » nous dit-il.
La « belgian connexion » de Bilbao
Parmi ses partenaires au sein du vestiaire basque, Axel peut compter sur la présence de celui qui est aussi son coéquipier chez les Belgan Lions, Jonathan Tabu. « Nous avons une relation spéciale » reconnait le Liégeois. « Nous nous connaissons depuis longtemps, nous parlons la même langue, ça nous facilite la vie sur le terrain. »
Une connection qui peut, notamment, aider Bilbao à atteindre ses objectifs, qui n’ont pas changés d’un iota malgré ces premiers mois mitigés. « On veut toujours passer le premier tour en Eurocup, se qualifier pour la Copa del Rey et, en fin de saison, faire les Playoffs » nous confirme-t-il.
Une détermination à toute épreuve
Un professionnalisme qu’il s’est forgé très tôt, grâce à Niksa Bavcevic, son entraineur à Pepinster, club dont la disparition de première division l’attriste profondément. « Niksa était un excellent coach, qui m’a énormément appris techniquement tant il m’a inlassablement fait travailler ma technique individuelle » raconte le numéro sept de l’équipe nationale belge. « Il était très exigeant mais je lui dois beaucoup. Il m’a transmis cette rigueur et ce professionnalisme. »
Une vie de basketteur de haut niveau dont Axel continue de profiter, remettant inlassablement l’ouvrage sur le métier. « Sincèrement, plus les années passent et moins je vois à long terme » avoue-t-il pourtant.
Toutefois, celui qui reste toujours aussi craint et respecté par ses adversaires, continue d’écrire avec enthousiasme de nouvelles pages de sa légende et de faire profiter le basket belge de son talent et de sa mentalité irréprochable. Et cela pour notre plus grand bonheur à tous.