Mayonnaise d’Ardennaises

Les Carnets du basketteur, saison 5 ! Une spéciale cyclisme.

Si vous revenez de Mars, sachez que nous sommes plongés en pleine semaine des « Ardennaises ». Un menu copieux dont l’entrée est une Flèche Wallonne qui, j’ai fait mes comptes, est partie ou arrivée de la Cité ardente à 31 reprises. La dernière fois, c’était en 1971… il y a donc 51 ans. Au niveau de ses différents parcours, le plus atypique reliait sans doute Verviers à… Verviers de 74 à 78. Avant de camper sur le Mur de Huy, la semi-classique eut longtemps des atomes crochus avec Spa, via deux arrivées (80, 82) et, surtout, quatre départs (81, 86, 87, et 97). Cette année-là, je m’étonnais auprès d’un élu bobelin haut placé de l’abandon définitif de ce rendez-vous quasi traditionnel. Sa réponse était dénuée du moindre faux-fuyant : « Un tel évènement représente un réel budget et nous devions choisir entre la course ou le déplacer en faveur des Francofolies. Nous avons opté pour la seconde solution. » En avant la musique…

On reste dans « ma » Perle des Ardennes qui, le saviez-vous ?, a été aux premières loges initiales de Liège–Bastogne–Liège. En effet, les trois premières éditions se disputèrent de Spa à Bastogne et retour sur 250 bornes. Soit, de 1892 à 1894 avec, à chaque fois, comme vainqueur le Liégeois, Léon Houa sur le vélodrome de la Géronstère (photo). A l’époque, on faisait demi-tour à la gare de Bastogne. Pour deux raisons essentielles : elle disposait de sanitaires tandis le train pouvait ramener ceux ayant jeté le gant à l’ombre du Pouhon. Personnellement, j’ai suivi, en voiture de la Libre Belgique, la dernière fois (91) que la Doyenne déboulait sur le boulevard de la Sauvenière. Pas de chance, au moment de l’emballage final, nous avons été bloqués dans une trémie et ignorions donc le nom du vainqueur à sa sortie. Pas l’idéal pour en faire le compte-rendu…

Autre souvenir, la Province avait l’habitude d’offrir un repas de gala, le samedi soir, à des invités triés sur le volet. Dont j’avais le bonheur de faire partie. Et très souvent dans des cadres assez exceptionnels. Cette année-là, l’adresse du jour était le manoir de Pery, près de Beaufays. Or, au même moment, Pepinster disputait un match de D1 au Paire. Comme je n’ai pas encore le don d’ubiquité et que je ne crache jamais sur un menu gastronomique, fallait bien trouver un subterfuge. C’est ainsi que mon épouse me sonnait tous les quarts d’heure pour me donner des nouvelles de la rencontre sans oublier de me transmettre les « stats » au coup de sifflet final. De mon côté, je jonglais entre couverts et ordinateur portable pour essayer de répondre présent sur les deux fronts avant de transmettre le texte à ma rédaction bruxelloise en vue du dessert. Telle est la vie d’un journaliste indépendant…

Michel Christiane

Crédit photo : collection privée