Les Carnets du basketteur, saison 5 !
Il y a de ces coïncidences : dimanche après-midi, l’Ostende du duo Gillet-Troisfontaines dispute la finale de la coupe de Belgique contre le Limburg United de Niels Marnegrave. Des Côtiers qui glanaient leur premier « saladier fédéral » en mars 1962. Il y a donc exactement 60 ans. Voilà qui mérite certaines explications parfois assez croustillantes…
Le club de l’époque se dénommait VG Ostende (VGO, les initiales de Van Neste Genootschap) et était monté en « Excellence » – soit, le plus haut niveau belge – trois ans auparavant. L’équipe se présentait en rouge et jaune tout en évoluant sur la très courue Mijnplein, près de l’église Saints Pierre et Paul. Donc, toujours en extérieur (photo). Elle était coachée par ce fin psychologue qu’était René Mol. Il définissait ses protégés de la sorte : « Ils formaient d’abord un bloc de travailleurs acharnés et inlassables. Je pouvais toutefois m’appuyer sur de solides individualités tels que Paul Weenen, le meneur et cerveau du groupe, ou encore, Lucien – dit Lulu – Van Kersschaever. Grâce son physique de docker, il faisait la loi sous les anneaux. Le gars de Blankenberge possédait néanmoins de l’or dans les mains. Il avait hérité cette dextérité rare pour un pivot de son passé de joueur de… water-polo » (sur la photo du haut Weenen porte le n°5, Van Kers le 27).
Il faut bien avouer que la finale de ’62 fut quasi à sens unique puisque tombant aisément dans l’escarcelle du VGO sur le score de 83 à 65. Pour l’occasion, les Flandriens étaient opposés au Racing Club de Bruxelles (fondé en 1941) qui avait pourtant l’avantage d’évoluer pratiquement à domicile. En effet, ce match au sommet s’est déroulé dans la capitale et plus précisément sous les voûtes métalliques de la… gare du Midi. Il faut en effet savoir qu’avant l’actuel Palais du Midi, il y avait un espace aménagé pour la pratique du basket dans les entrailles de la gare bruxelloise. C’est d’ailleurs là-bas que le prestigieux Royal IV y signa ses plus beaux exploits. Gamin, je me souviens d’y avoir été une fois en compagnie de Léon Dothée, l’ex-coach de Spa et du BC Verviers (D1) à la bulle de Maison-Bois.
Retour à cette finale ’62 que résume Paul Weenen : « Si nous avions gagné aussi facilement c’est surtout grâce à notre intransigeance défensive et à notre sens collectif en attaque. » Jusqu’il y a peu, les plus anciens basketteurs du littoral se réunissaient une fois par mois afin d’y refaire le monde. Parmi eux, l’inénarrable Roger « Mister Frisco » Jonckeere. Surnommé de la sorte pour avoir vendu des glaces toute sa vie et, à ses débuts, des friskos sur la plage. Sans oublier qu’un des sociétaires du VGO (M. Claessen) quitta son Ostende natale pour venir s’installer comme poissonnier (normal) sur la… place Verte de Spa.
Michel Christiane
Crédits photos : Gemeente Oostende, Filou Ostende