Arnaud Pinte avait pronostiqué que les coureurs de Lotto-Soudal étaient en forme et devaient miser sur une échappée et cela a bien failli fonctionner pour Van Moer ce mardi. Il a finalement fallu un grand Mark Cavendish, victorieux pour la première fois sur le Tour depuis cinq ans, pour que les lauriers échappent à l’équipe de la loterie pour atterir dans celle de l’une des autres équipes belges du peloton.
« Les Belges doivent jouer la victoire d’étape, c’est clair comme de l’eau de roche » nous confiait Arnaud Pinte juste avant la victoire au sprint de Tim Merlier. « A l’image de l’équipe Wanty, il devront aller dans les échappées et une victoire d’étape n’est pas à exclure. Pour le classement général, cela me semble utopique d’y voir un Belge figurer dans le Top 10 mais nos compatriotes doivent être ambitieux pour des victoires d’étapes. Campenaert est bien, les coureurs de l’équipe Lotto ont aussi de beaux coups à jouer. »
Notre spécialiste de la Petite Reine avait encore vu juste car lors de la quatrième étape, c’est un coureur de chez Lotto qui s’est mis en évidence. Brent Van Moer est parti très tôt et animé la journée avant d’être repris à cent mètres de l’arrivée. C’est Mark Cavendish de l’équipe belge Deceuninck-Quick Step qui s’est imposé au sprint devant Bouhani et le Belge Philipsen, déjà deuxième derrière Merlier lundi.
Après la victoire d’Alaphilippe samedi, le « Cav », qui revit depuis son arrivée chez DQS, a offert une nouvelle apothéose au groupe de Patrick Lefevere, empochant aussi au passage le maillot vert. « Rejoindre cette équipe de super pros a fonctionné. J’avais besoin de quelqu’un qui me connaissait en tant que personne, et c’était Patrick Lefevere. J’ai connu les jours les plus heureux de ma carrière quand j’étais ici, et c’est pour ça que j’ai signé. Quand je vois que le champion du monde donne tout ce qu’il a et se sacrifie… Et Michael Morkov est le meilleur poisson-pilote dans les derniers hectomètres. J’avais du feu dans les yeux, comme la dernière fois à Fougères. Je savais de quels ingrédients j’avais besoin: un environnement positif, une équipe, un vélo qui me convenait. Je savais qu’avec ces éléments, tout irait bien. Chez Deceuninck, j’ai toujours eu l’impression qu’on croyait en moi » confiait l’homme de Man au micro de la RTBF avant de savourer cette superbe victoire, cinq ans après la dernière sur le Tour. « Cinq ans, ça fait long. Là je reviens, en plus j’ai déjà gagné en 2015 à Fougères, c’est vraiment un retour incroyable. C’est vrai que l’année dernière a été difficile. Pas mal de gens se sont retournés quand j’étais au fond du trou. J’espère que mon histoire saura insuffler de l’espoir aux gens qui sont dans la même situation. On peut toujours revenir, il ne faut jamais abandonner.«