Les Carnets du basketteur, saison 4 ! Comme promis, voici quelques extraits évocateurs de « Tussen Wal en Bal », le livre rassemblant les souvenirs marquants d’un Tony Van den Bosch ayant séjourné à Verviers de 1984 à 1986…
« La première saison, nous jouions sur une espèce de gravier dans une « bulle » au centre de la ville… J’effectuais les déplacements avec Roger Mariën dans une vieille Citroën mise à notre disposition par le club. D’Anvers, nous devions aussi passer par Bruxelles afin d’y charger François Ongenda. Comme je travaillais toujours à plein temps au port, j’étais obligé de souper dans la voiture… Jacques De Coninck a été remplacé par Carl John Neumann. Tout le monde l’appelait Johnny et je dois avouer qu’il a eu une belle carrière en NBA. Il était aussi l’ami d’Elvis Presley. Mais, comme coach, c’était un vrai désastre. Nos rapports devenaient de plus en plus tendus. Il savait que le match qui me tenait le plus à cœur était celui à Malines qui n’avait plus voulu de moi. Il m’a laissé sur le banc jusqu’à 35 secondes de la fin. J’ai ressenti son attitude comme une humiliation et, de retour au vestiaire, je lui ai adressé une « couque » au visage. Il a gardé longtemps un œil au beurre noir et j’ai écopé d’une amende… Au sein de l’équipe, non plus, l’atmosphère n’était pas au beau fixe. Jeannot Dethier, Alain Stollenberg et Jean-Luc Selicki avaient eu des problèmes avec le fisc. Ils étaient les victimes de contrats pas très clairs… Neumann finit par être remplacé par Gaston Deckers, un homme charmant et très paternel, qui permit à l’équipe de retrouver un peu de tranquillité. Ensuite, nous sommes partis jouer à Cointe. C’était une amélioration. » Pour conclure ce chapitre, il dresse le portrait sans concession du président et de son fils. Edifiant.
On l’oublie parfois, mais le Métropolitain coacha une autre formation wallonne : le CEP Fleurus en 2015-2016. « Fin octobre, je rencontre Giovanni Mureddu, le président. Paul Vervaeck qui le connait bien m’indique qu’il peut devenir très vite nerveux et réagir de façon fort émotionnelle. Il me raconte encore cet incident : un soir, Paul lui fait observer qu’il a un très beau GSM et Mureddu lui demande s’il en désire un. Au match suivant, il arrive avec boîte de 15 de ces téléphones : pour le staff et les joueurs. Mais, au terme de la rencontre, Fleurus est battu. De rage, il a massacré tous ces GSM en les expédiant contre le mur des vestiaires. Là-bas, ceux-ci n’étaient pas de la seconde Guerre Mondiale, mais de la première. Pour mon premier match, j’avais coaché en costume : Mureddu n’en revenait pas car c’était du jamais vu dans la région. »
Une petite dernière pour la route qui a pour toile de fond la qualification à l’Euro 86 : « Pour l’équipe nationale, la fédération avait trouvé un compromis à la belge : Marc Defort était le capitaine des Wallons et j’étais celui des Flamands. Il nous appartenait de désigner un hôtel où nous résiderions pendant la compétition. Je connaissais bien le « Scheldeboord » à Hemiksem car j’y avais mes habitudes avec un mannequin durant ma période verviétoise. J’ai donc fait découvrir cet établissement à Marc et, quand avons pénétré dans le sauna, un groupe de femmes s’est écrié : « Nous voulons des hommes ». L’hôtel a été de suite accepté par Defort et il n’y eut ainsi aucun incident linguistique. »
Du Van den Bosch dans le texte…
Michel CHRISTIANE
Crédit photo : Flying Pencil