Basket et littérature ont souvent fait bon ménage. Kevin Galle, auteur très jeune d’un premier roman, en est le parfait exemple.
Joueur en P4 à Stavelot et membre actif du matricule 691, Kevin Galle a toujours baigné dans le basketball. « Je n’ai pas vraiment eu le choix » rigole-t-il. « Avec mon papa et mon frère qui y jouaient, c’était naturel de me tourner vers ce sport. Mes meilleurs potes viennent d’ailleurs du basket. »
Mais cet éducateur spécialisé a aussi une autre passion: l’écriture. « J’ai toujours écrit, notamment du rap. J’étais à fond dans la culture hip hop » nous confie-t-il. « Des amis m’ont alors lancé le pari d’écrire un livre en quatre mois. »
Un beau challenge pour celui qui alterne phases de boulimie de lecture et périodes loin des bouquins. « J’ai quasi tout lu de Bukowski, qui utilise un langage simple et a désacralisé la littérature. Louis-Ferdinand Céline est lui écœurant de talent. Il a eu une grande influence, notamment sur le style d’écriture que des auteurs peuvent adopter. Romain Gary est lui une légende tandis que le livre « La merditude des choses » est un bouquin incroyable » poursuit Kevin qui évoque aussi « L’attrape-cœur », le célèbre roman de J.D. Saligner, parmi ses références. « J’aime aussi beaucoup la poésie, cette science de la rime, tout comme le format court. »
Jamais le dernier pour relever un défi, le Stavelotain accouche d’un premier roman: « Demain il pleut ». Un récit presque initiatique, proche de l’auto-fiction, qui évoque le quotidien d’un jeune adolescent dans une bourgade de campagne. « 90% de la vie est composée de choses et de moments insignifiants, c’est là-dessus que j’ai souhaité écrire » nous précise-t-il. « Cette banalité m’intéressait. J’y pratique aussi une forme d’auto-dérision car aimant me moquer des autres, je n’oublie pas que « charité bien ordonnée commence par soi-même ». »
Néanmoins, la tâche n’est pas forcément aisée et après l’écriture vient le parcours du combattant pour être édité. « C’est toutefois un avantage de commencer jeune. On ne se pose pas trop de questions, on ne se soucie guère du qu’en-dira-t-on » reconnait Kevin qui a opté pour l’auto-édition. « Quand on ne connait rien du milieu de l’édition, qu’on n’a aucune référence, ce n’est pas forcément aisé. Il y a une bulle de verre à Stavelot, c’est difficile d’être universel. »
Néanmoins, Kevin parvient à sortir son bouquin et à l’écouler, plusieurs librairies vendirent l’ouvrage et en firent la publicité. « Les réseaux sociaux furent utiles même si, à refaire, j’aurais sans doute fait appel à un vrai relecteur qui aurait pu apporter sa vision avec le recul nécessaire. Cela m’a toutefois mis le pied à l’étrier » nous précise le Blanc-Moussi. « J’ai pu rembourser mes dettes et je suis fier d’avoir été lu par des jeunes en IPPS par exemple, ou des jeunes qui ne lisent pas d’habitude. »
Et si Kevin – qui a tout de même terminé deux manuscrits pendant le confinement – se donne le temps de la réflexion quant à la direction à prendre pour la suite, nul doute que l’écriture, sous une forme ou une autre, continuera d’égayer son quotidien et le nôtre.
* « Demain il pleut » est le titre du premier roman de Kevin Galle.