Les Carnets du basketteur, saison 3! Cette fois, focus sur un joueur atypique des belles années de Liège en D1.
Le mot est de Jean Nelissen (80 ans), l’assistant-coach des Castors Brainois (R2) : « Je frise l’infar à chaque fois qu’un joueur invoque n’importe quel prétexte pour excuser son absence. Systématiquement, je lui cite l’exemple de Marc Schiltz qui, de la journée, suivait les cours en médecine à l’ULB, qui s’entrainait quatre soirs au palais du Midi puis qui regagnait son kot pour y étudier jusqu’à 2, 3 heures du matin. On voit ce que cela a donné… »
Tout simplement l’actuel chef de services à la clinique St-Jean, au plein centre de notre capitale. Ce dernier revient sur les évènements en cours : « Personnellement, j’ai été épargné mais mon épouse, anesthésiste à l’Institut Bordet, a été révélée positive et a dû rester à la maison deux semaines. Il faut bien avouer qu’au début de l’épidémie, on a noté une certaine cacophonie. Il est vrai qu’avec une petite dizaine de ministres de la santé… »
Il n’en demeure pas moins que notre homme (48 a, 1,96 m) demeure un indécrottable sportif dans l’âme : « Nous habitons à Merchtem à 13 km de mon boulot, près du Botanique, que je rejoins plusieurs fois par semaine à vélo. En 2010, je portais encore les couleurs du Canter (R2) avec mon copain, Mark McSwain, et, l’an passé, j’évoluais toujours en vétérans à l’Eclair. Maintenant, place au tennis. En revanche, notre fils, Louis (15 ans) pourrait rejoindre le Brussels. Il mesure 1,95 m, mais c’est un « 2 » assez prometteur. »
J’allais presque l’oublier à l’attention des plus jeunes : Marc a porté deux saisons (de 2000 à 2002) les couleurs liégeoises du président Joly après un séjour de trois années l’Atomix Bruxelles. Auparavant, il s’était distingué dans son pays natal : international grand-ducal de 93 à 02, 4 fois champion national avec Résidence Walferdange de 93 à 97 (photo, n°7, avec le coach belge, Philippe Giberti) et élu « joueur de l’année », en 2000.
C’est à ce moment que notre parfait multilingue (luxo, français, allemand, néerlandais, anglais) se hissait sur les hauteurs du Sart Tilman : « J’y retiens d’abord la chaleur des relations humaines. Aussi bien avec mes équipiers (dont Mark Hawley) qu’avec plusieurs volontaires, supporters et membres du staff. Comme Yvan Fassotte et le secrétaire Collinet. Sur le terrain, je n’ai notamment pas effacé de ma mémoire un duel à Alost. Au repos, Barry Mitchell m’a vertement recadré. Du coup, j’ai joué plus agressif, ai enfilé 19 points en seconde mi-temps et nous avons fini par gagner dans le chaudron du Forum… »
Il s’attarde alors quelque peu sur la problématique grand-ducale : « Je plaide depuis longtemps pour la participation d’une de nos équipes à une grande ligue : belge, hollandaise ou allemande. Nous avons les ressources financières et des salles répondant désormais aux normes. Malheureusement, il y a sans cesse blocage de la part des clubs ou de la fédération. Pourtant, c’est l’unique moyen pour progresser. »
Pour conclure, il trace un parallèle entre cité de Manneken Pis et de Tchantchès : « De tout temps, j’ai eu une préférence pour votre capitale pour son côté cosmopolite et son offre culturelle. Sur le plan sportif, je regrette encore mon passage au Country Hall où tout était mieux organisé et plus chaleureux qu’au palais du Midi. Il n’y a pas photo ! »
A la reprise du championnat, il ne fait aucun doute que Marc accepterait volontiers de venir donner le coup d’envoi d’une des rencontres des « Sang et Marine ». La balle est dans le camp de la direction liégeoise…
Michel CHRISTIANE