Le dernier carnet de l’année sortira quelque peu des sentiers habituels et se dirigera en direction des différents magazines « basket » qu’a compté notre bondissante Principauté. Faut-il préciser qu’à chaque fois, je faisais partie d’aventures aussi chaotiques que passionnantes ?
Le Moniteur du 28 août 1980 annonce la création d’une a.s.b.l. intitulée « Liège Basket Magazine ». Une initiative d’un groupe de basketteurs du cru où personne n’est trentenaire. On y retrouve pêle-mêle Jean-Luc Flagothier, Ben André, Michel Arets, André Tisserant, André Delhaye, Martine Laval, Michele Pissart, Yves Louwart, Yves Mandiaux, Philippe Rondia, Michel Vigand, Alain Moulard, Paul Rambeaux, Denis Esser, ou encore, Christian Francoeur. Si j’en oublie, ils voudront bien m’en excuser. On se partage les séries et nos réunions se tiennent à l’étage d’un bistrot de la rue Grétry. Dans un souci d’économie, nous assurons nous-mêmes la distribution chez les libraires acceptant un mensuel ne payant pas de mine. Un de ses points forts est sans conteste « Le Beau Maurice » (LBM), un anti-héros croqué avec talent et dérision par le regretté Dany Evrard. Un Esneutois qui tirait aussi le portrait de fines gâchettes de notre basket (voir illustration*). Je me souviens que notre meilleur secteur de vente se situait à Grivegnée où la JSG locale brillait alors en 2e Nationale. Le plus incroyable, c’est que nous sommes parvenus à tenir la distance durant six ans.
Après une période d’accalmie, je suis contacté par Philippe Wyn, alors prof de gym et correspondant au Jour Verviers, ainsi que par un de ses collègues enseignants en vue de la création d’une publication consacrée au « cuir orange ». Et c’est ainsi qu’à l’automne 1991, « Playoffs » voit le jour. Afin de mettre un maximum d’atouts dans notre jeu, nous nous réunissions tous les après-midis dans un hangar appartenant au second cité. Il se trouvait en rase campagne retinnoise avec vue imprenable sur le terril de Micheroux. A la mi-octobre, nous nous rendons à l’Open Mc Donalds (tournoi entre deux formations NBA et deux des meilleures équipes européennes) de Paris-Bercy. Où j’ai la chance de me retrouver (quasi) en tête-à-tête avec Magic Johnson, himself. Ceci dit, je n’ai pas gardé un souvenir impérissable de cette 2e tentative car j’ai sans cesse été le dindon de la farce – surtout financière – du 3e larron de la bande.
La déception est de très courte durée car, le 1er avril 1992 (et ce n’est pas un poisson), sort en librairie le luxueux « Magic Basket ». Le n°1 a Eric Struelens en couverture tout en proposant notamment un dossier sur l’évolution européenne de notre sport de prédilection, un portrait de Patrick Mutombo ainsi qu’un poster de Bill Varner, la star malinoise. Aux commandes : Francis Prégardien, un personnage haut en couleur ne laissant personne indifférent. Grâce à d’importantes rentrées publicitaires (merci Mr Somme), il intéresse au projet de réelles plumes bruxelloises (Serge Trimpont, Frédéric Larsimont) et le meilleur photographe sportif belge du moment. Dans la foulée, il décide d’éditer le magazine en flamand et me charge des traductions. Moi qui crachote plus le néerlandais que je ne le parle… En attendant, j’ajoute un second «Open Mc Donalds’ » à mon palmarès. Celui se déroulant, en 93, au stade olympique de Munich… où je remporte le gros lot d’un concours organisé par la NBA.
Si je n’ai rien à reprocher à mon inénarrable « boss », il n’en demeure pas moins que les réunions de rédaction dans sa ferme-château de Saive sont souvent homériques. Les engueulades toujours grandioses. Sans parler des bouclages tenant à un exercice de haute voltige à l’imprimerie Wagelmans, à Visé. Au total, il sortira 27 numéros. Un miracle, en soi.
Faut croire que le Grand-Ducal d’adoption ne sait pas se passer de moi. Voici une bonne année maintenant, il m’annonçait le lancement d’une parution « papier » et digitale : Sport Magazine Luxembourg. Et qu’il avait besoin de quelqu’un pour couvrir les championnats grand-ducaux de foot et de basket. Vous avez compris à quoi j’occupe une bonne partie de mes week-ends… Tout en réservant le reste de la semaine, comme de bien entendu, à « Liège and Basketball ».
Michel CHRISTIANE
· Le dessin date du 4 février 1982 et le bougre… joue toujours.
· En guise de « cadeau de fin d’année », vous trouverez, de ce mardi au lundi 24 décembre, un des « potins » qui fit la réputation de « LBM ».