Les Carnets du basketteur saison 3! Tout au long de cette troisième année, notre sémillant chroniqueur vous proposera d’aller à la rencontre de personnages ayant marqué notre basket principautaire. Souvent au travers d’entrevues toujours révélatrices de leur personnalité. Ce billet est dédié à un ancien dirigeant d’exception: Fernand Rossius.
Après avoir été à la rencontre de personnalités en phase avec l’actualité, je vous propose cette fois le portrait d’un de nos anciens dirigeants d’exception. A savoir, le regretté Fernand Rossius.
Sûr que les plus jeunes ne sauraient s’en souvenir car le pauvre est décédé le 8 août 2006, à 84 ans. Il a d’abord été un excellent joueur. Il a notamment défendu les couleurs du Sporting Athénée et fut le premier Belge à franchir la barre des 30 points sur un même match. C’était lors de la saison 48/49. Sans oublier que le gaillard a été international à 5 reprises.
Après avoir raccroché ses baskets au clou, il allait se distinguer dans le monde des affaires en devenant le grand patron des cigarettes Boule d’or. Dans le contexte euphorique des « Trente Glorieuses », il ne pouvait cacher ses fibres sportives. Sa société s’investissait entre autres dans le foot avant de devenir le principal sponsor d’une équipe cycliste de premier plan et, comme de bien entendu, d’une autre de… basket. Il succédait ainsi à l’immensément riche, Albert Tilkin, aux commandes d’un Standard (désormais) Boule d’Or décrochant trois titres nationaux : 68, 70 et 77. Un des principaux mérites de notre homme était sans conteste de savoir s’entourer. Avec le Sérésien, Jean Mathy, et le citoyen du plateau de Herve, Roger Mignon (coulant une paisible retraite en Espagne), il était plus que servi. Mais, les plus belles histoires ne connaissent pas toujours un « happyend ». Pour preuve, les « Rouches » devaient émigrer, en 85, à Andenne. Sans Fernand. « Le Liégeois est ainsi fait qu’il a fallu que le Standard basket soit rayé de la carte de la Cité ardente pour qu’il retrouve subitement sa soif de basket au plus haut niveau », lâchait-il désabusé.
L’Embourien signait cependant son retour au Country Hall en septembre 2000. Année de la montée de Liège Basket (ex-Fléron) en D1 et sur les hauteurs de la route du Condroz. « Chapeau à Jean Joly qui est parvenu à ramener une formation du cru dans la ligue pro tout en réussissant ce tour de force de réunir d’emblée un budget de 40 millions de francs belges (1 million d’euros) », se réjouissait-il.
Deux anecdotes le concernant pour terminer. Il adorait la vallée de l’Ourthe. Raison pour laquelle, il invitait la presse pour la présentation de l’équipe à Hamoir et traditionnellement le 15 août. Avec, au programme, promenade (sportive) dans les bois en matinée, barbecue à midi et, en clôture, match de « ses » Standardmen sur le… terrain extérieur en béton. Autre trait de son caractère : chaque fois qu’il rencontrait une jolie femme, il lui assurait que c’était son anniversaire. « Comme ça, je suis sûr qu’elle va me faire la bise », me confiait-il dans un sourire entendu. Mais toujours distingué.
Michel CHRISTIANE