Les Carnets du basketteur, saison 2! La chronique de la semaine est consacrée au retour de Giovanni Bozzi à Pepinster et à l’histoire qui lie le coach aux multiples titres et le matricule 46.
L’annonce du retour de Giovanni Bozzi à Pepinster en a surpris plus d’un. Mais, ne dit-on pas que l’ « assassin » revient toujours sur le lieu du crime ? Lors de la présentation officielle de lundi soir, il insistait sur deux éléments essentiels : « Je tiens d’emblée à préciser que je reste bel et bien directeur du service des sports de la Province de Liège. » Ce qui n’était pas très clair pour certains, semble-t-il. Sa seconde intervention se voulait plus sentimentale : « Je dois bien avouer que j’ai laissé une bonne partie de mon cœur de basketteur à Pepin. » Dans ce contexte, il était intéressant, voire amusant, de s’attarder quelque peu sur la genèse du séjour hoëgnard du futur coach des dames du cru. Parcours que j’ai eu le bonheur de suivre quasi au jour le jour…
En réalité, c’est au printemps 1984 qu’il débarque à la « salle du bas ». Il fait en quelque sorte partie d’un « lot » car deux autres joueurs l’imitent : Giovanni Casamento et Frank Govaerts. Un trio qui arrive en provenance du CP Awans alors en 3e Nationale sous la direction de Luc Namèche, ce… Pepin pur jus. On n’en sort pas ! A l’entame de la saison 84/85, le matricule 46 est toujours en D2 et présente ce que l’on a appelé « l’équipe des intellos ». Et pour cause car on y recense une kyrielle d’universitaires. Dont Michel Rossius, Piet Wintgens (ingénieur), Michel Lepièce (dentiste), Jean-Luc Flagothier (avocat), Frank Govaert (futur directeur chez Coca-Cola) et, bien entendu, le « Gio » (licencié en éducation physique). Faut-il préciser que le QI basket de cette formation-là faisait exploser les compteurs ? Quand arrive le mémorable 1er mai ’85 lorsque nos « intellos » disputent, à Fleurus, un test-match pour la montée au sein de l’élite contre Courtrai. A un quart d’heure de la fin, les Flandriens mènent encore de 16 points. Mais, le miracle se produit pour les « Bleu et Blanc » qui arrachent in extremis la victoire et, surtout, l’accession à la 1ère division.
Où il est écrit que la Hoëgne ne sera jamais un long fleuve tranquille… Au matin du « maiden match » en D1, Jean-Pierre Fransquet est remercié et remplacé, dans une certaine précipitation, par Claude Hotterbeek. Les débuts sont faits de hauts (parfois) et de bas (souvent). Une situation qui engendre un scénario exceptionnel : au terme du championnat – il n’y avait pas encore de playoffs -, cinq équipes sont sur un strict pied d’égalité et l’une d’entre elles doit descendre. La fédération décide d’organiser sur un même week-end, au Palais du Midi, une mini-compétition devant désigner celui qui dégringolera d’un étage. C’est dire l’importance de la préparation à ce rendez-vous. A la surprise générale, Guy Hardy, le coach de l’époque, préfère partir à la mer avec sa femme durant la semaine précédant ce week-end de la dernière chance. Le comité demande dès lors à Giovanni de s’occuper des entraînements. Arrive le jour J quand Michel Rossius, le capitaine, prévient la direction du club que les joueurs refusent d’évoluer sous les ordres de Hardy et qu’ils exigent Bozzi au coaching. C’était parti pour une fabuleuse carrière… sans oublier que Pepin avait prolongé son bail au plus haut niveau.
Sous l’œil aussi attentif qu’admiratif de son regretté papa, l’Ougréen d’origine restera sur le petit banc verviétois jusqu’au terme de l’exercice 90-91 avant d’émigrer au Spiroudome. Son successeur ne sera autre que Julien Marnegrave qui avait été son assistant à partir de 1988. Il y a donc plus d’un quart de siècle que Giovanni n’a pas occupé de fonction officielle à Pepinster. « C’est bien simple : du hall du Paire, je ne connais que le… vestiaire visiteurs. »
Welcome home, Gio !
Michel CHRISTIANE
Crédit photo: Philippe Hanus