Radio… graphie d’une époque mémorable

Les Carnets du basketteur

 

En près de quarante ans de carrière, Michel Christiane a accumulé une kyrielle de souvenirs et d’anecdotes. De Fond-de-Forêt à Barcelone. Régulièrement, pour Liège & Basketball, il vous proposera un billet dont le seul but sera de vous faire sourire et de permettre aux plus jeunes de découvrir « le basket du siècle dernier »…

 

Au tout début de ma modeste carrière, j’ai collaboré avec différentes radios. Des plus officielles aux plus folkloriques. Au rang desquelles, on peut citer sans risque de se tromper : Radio Franchimont. C’est la grande époque des radios libres alors que Theux connait ses heures de gloire en Promotion de football. Une petite cabane en bois nous est d’ailleurs aménagée afin de retransmettre les matches dans les meilleures ( ?) conditions. En réalité, je travaille pour Nostalgie et me retrouve en compagnie d’un « binamé » représentant de la radio locale. Pendant le match du dimanche après-midi, je lui explique que j’ai été, la veille, à Willebroek avec Pepinster et que le soir-même, je serai à Anvers. Il n’est déjà pas loin de me prendre pour un extraterrestre. Mais, le lendemain matin, je le croise en gare de Verviers et l’informe que j’attends le train pour Zaventem afin de rallier Pistoia, en Toscane, avec les Castors de Braine. « T’es de temps en temps chez toi ? », m’interroge-t-il se demandant s’il est bien réveillé…

Les « historiens » hoëgnards s’en souviennent, leurs favoris ne durent leur salut en D1 que grâce à d’homériques playdowns. Nous sommes au terme de la saison 86/87 et, à l’entame de la dernière journée de championnat, les Pepins sont descendants. Dans une ambiance indescriptible, ils se payent néanmoins le scalp de Malines, déjà assuré du titre. Pendant ce temps, tous leurs rivaux se plantent. D’où l’organisation, au Palais du Midi, de ces playdowns. Soit, un tournoi mettant aux prises cinq menacés : Bruges, Merksem, St-Trond, Hellas Gand et, donc, Pepin. Un seul d’entre eux passera à la trappe suite à la disparition de Spirale… Verviers. Ce qui suit est à peine croyable : l’équipe est entrainée par Guy Hardy qui a réservé son week-end à la mer et ne désire pas rejoindre ses hommes dans la capitale. On assiste ainsi aux grands débuts au coaching en D1 d’un certain… Giovanni Bozzi. Pendant la semaine, le club se sépare de John Brownlee et le remplace par l’inénarrable Wiley Brown. A son arrivée, on se rend compte qu’il n’a pas de pouce à sa « bonne main ». Lors des premiers duels, il s’avère assez je-m’en-foutiste. C’est alors que Pierre Grignard, le principal sponsor, l’appelle en aparté. A l’évidence, le big boss de Securitas trouve les mots justes et, surtout, le chèque adéquat car l’Américain enfile 44 points et gobe 22 rebonds lors du match suivant. Le matricule 46 est sauvé ! De mon côté, j’ai suivi ces matches pour La Meuse et Nostalgie avant que Radiolène, l’ancêtre de Vivacité, ne me sollicite. Comme il y avait trois confrontations le samedi, je suis ainsi resté sur antenne plusieurs heures d’affilée. Allant d’une fréquence à l’autre…

Ce qui me fait penser à mon ami André Pittoni qui, sur Sudradio, a un jour déclaré – sans rire – après avoir donné la composition des équipes : « Voilà mes chers auditeurs, nous sommes à dix minutes du coup d’envoi et le score est toujours de 0 à 0. » Authentique.

Dernière anecdote pour la route. C’est le cas de l’écrire car elle a trait aux Boucles de Spa. J’y suis pour Nostalgie qui m’adjoint les services d’une jeune journaliste d’infos générales : Dominique Demoulin. Celle-là même qui couvre aujourd’hui les affaires criminelles et judiciaires à RTL.

 

Michel CHRISTIANE