De l’autre côté du micro et du stylo

 

Les Carnets du basketteur

 

En près de quarante ans de carrière, Michel Christiane a accumulé une kyrielle de souvenirs et d’anecdotes. De Fond-de-Forêt à Barcelone. Régulièrement, pour Liège & Basketball, il vous proposera un billet dont le seul but sera de vous faire sourire et de permettre aux plus jeunes de découvrir « le basket du siècle dernier »…

 

Je l’oublierais presque moi-même, mais j’ai eu une (autre) vie avant d’épouser la carrière de journaliste professionnel. Bref, il m’est arrivé de me retrouver de l’autre côté du micro ou du stylo. L’arroseur arrosé, quoi. En voici quelques exemples marquants…

Je vous ai déjà parlé de l’inénarrable Alfred Clignet, le correspondant « basket » du Jour Verviers. Avec lui, il n’y avait jamais de demi-mesure : il vous appréciait ou ne savait pas vous voir en peinture. Par chance, il m’avait pris en amitié. A l’époque, je coachais Francorchamps. Peu importe le résultat de mes protégés, il ne cessait de m’encenser à longueur de colonnes et, comme il était du genre excessif, il ne faisait pas dans la dentelle. Je me souviens de certains de ses titres à mon égard : « Tout ce qu’il touche se transforme en or », « Le magicien du Circuit », ou encore, « Les bons comptes du banquier ». Pour info, j’étais simple employé de banque…

En équipes d’âge, je jouais à Spa où j’ai débuté sur le terrain (extérieur) du « fond du Parc ». Qui existe toujours d’ailleurs. Tous nos matches était suivis par un pensionné bruxellois ayant décidé de terminer ses jours dans la cité thermale. Il y a pire. Ses articles étaient publiés dans le journal local et, à plusieurs reprises, il mentionnait que « la distribution était assurée par le petit Michel Christiane ». Voilà qui peut étonner ceux qui me connaissent avec mon 1,90 m. Il faut néanmoins savoir qu’adolescent, j’ai grandi, en une année, de 15 bons centimètres. Pour le plus grand malheur de mes pantalons…

Dans les années 80, je défends les couleurs de l’Athénée Chênée, en 4e Nationale. Avec notamment Yves Dehousse, Jean Bonniver et Jacques Lelièvre. Albert Coomans nous coache… cigarette au bec. Juste après les Fêtes, nous partons affronter le Luxair Arlon. Or, entre Noël et Nouvel An, je tombe en faisant de la luge dans les bois de Balmoral. Sans la moindre séquelle physique. Ben André, devenu aujourd’hui un brillant avocat, rédige les comptes rendus pour un canard liégeois. Il est courant de ma « bête » embardée. Ce qui ne l’empêche pas d’écrire : « Saluons le courage de Michel Christiane qui n’a pas abandonné ses équipiers malgré un grave accident aux sports d’hiver quelques jours auparavant. » La « chute » est amusante même si elle n’est pas tout à fait véridique…

En juillet 2016, je couvre le meeting d’athlétisme international de la Province de Liège pour Sudpresse. J’apprécie cette discipline sans en être un éminent spécialiste. Ce soir-là, les travées ensoleillées de Naimette/Xhovémont sont prises d’assaut par un impressionnant contingent de journalistes japonais en raison de la présence du sprinter, Asuka Cambridge. C’est alors que je suis subitement entouré par une imposante équipe (journaliste, cameraman, preneur de son et traducteur) de la plus importante chaîne sportive nippone. Ils me demandent s’ils peuvent me poser quelques questions à propos de leur star qui a quand même été médaille d’argent aux Jeux de Rio. Et c’est parti pour une interview en français suivie d’une autre en anglais. Conclues par d’interminables courbettes de remerciement. Le tout sous l’œil médusé et incrédule de collèges nettement plus versés en la matière…

 

Michel CHRISTIANE