Les Carnets du basketteur
En près de quarante ans de carrière, Michel Christiane a accumulé une kyrielle de souvenirs et d’anecdotes. De Fond-de-Forêt à Barcelone. Régulièrement, pour Liège & Basketball, il vous proposera un billet dont le seul but sera de vous faire sourire et de permettre aux plus jeunes de découvrir « le basket du siècle dernier »…
D’un naturel prudent, j’ai toujours – ou presque – tenté d’éviter de mettre de l’huile sur le feu. Ce qui ne signifie pas que je me suis sans cesse interdit d’émettre une opinion quand je le jugeais nécessaire. D’où la réaction de certains interlocuteurs n’hésitant pas à me menacer de me trainer devant les tribunaux. Pas toujours à bon escient comme vous le constaterez, surtout, au travers du troisième exemple. Quant au premier d’entre eux, il m’a laissé tout simplement pantois…
On est à la fin des années 90 et le Turkania Faymonville évolue en 1ère Provinciale de football. Lors d’une rencontre à domicile, l’entraineur du coin se fait renvoyer au vestiaire pour deux cartes jaunes pour rouspétances répétées. Comme c’est de règle, je signale ce fait de match dans le « technique » précédant le compte-rendu. Fort sans doute de son expérience de permanent syndical, il me contacte dès le lundi matin pour me signaler que j’aurais mieux fait de ne pas évoquer son exclusion car elle nuit à son image de marque et qu’il n’en restera sans doute pas là. Ce n’était pas la « lutte finale », mais on n’en était pas loin…
C’est sans conteste le 11 novembre 1998 que Pepinster subissait la plus grande humiliation de son histoire. A l’Armistice de cette année-là, la D1 hoëgnarde rend visite à la modeste D4 de Neufchâteau, dans le cadre de la Coupe de Belgique. Et les Verviétois y sont ridicules du début à la fin avec, pour conséquence honteuse, une élimination sans gloire sur le score de 88 à 78. Il faut savoir qu’à ce moment, les locataires du Paire sont drivés par un « expert » ayant déjà entamé une saison comme assistant de l’assistant-coach. Voilà qui situe mieux le niveau de compétence. A l’issue de cette parodie, j’ai le malheur – certains diront la lucidité – d’écrire : « Bref, un sous-fifre ». Pas vite gêné, il exprime aussitôt sa volonté de me poursuivre en diffamation. Afin de défendre mes intérêts, j’appelle Jean-Luc Flagothier qui m’indique qu’il est… l’avocat du plaignant. Mais, grâce aux dons de médiateur de l’Esneutois, le litige s’est vite dissipé. Pour info, notre homme avait été incité à entreprendre une telle démarche sur les conseils du… correspondant d’un journal concurrent. Suivez mon regard…
Le 29 novembre 2011, la Province de Liège organise une conférence-débat ayant pour thème le dopage. Plusieurs orateurs sont présents dont un (trop) célèbre animateur de télévision qui n’hésite pas à laisser sous-entendre que des Anderlechtois « planaient » littéralement pendant une rencontre européenne. A peine mon article sorti dans la DH que Me Misson est au bout du fil. On se connait pour avoir été en contact durant la fameuse « affaire Bosman ». En substance, il me déclare « M. Christiane, je suis bien embêté mais X m’a chargé d’introduire une plainte à votre encontre car vous auriez retranscrit des propos qu’il prétend n’avoir jamais tenus. » Après un moment de réflexion et craignant de nouveaux orages de la vie, il me revient un détail d’une importance capitale : « Maître, je me souviens maintenant que l’intégralité de cette conférence a été filmée. Il suffit dès lors de compulser l’enregistrement et l’on verra qui a tort et qui a raison. » Faut-il préciser que celui qui s’affirme ex-international militaire de basket ( ?) est subitement devenu muet comme une carpe ? Amusant : le « caméraman » n’était autre que celui que je considère comme notre meilleur arbitre belge de foot : l’Ouffetois, Jonathan Lardot.
Michel CHRISTIANE