Au pays du chocolat, de l’horlogerie, du gruyère et du secret bancaire, un Liégeois, ayant évolué à Ninane et à Tilff, s’épanouit, sur les terrains et en dehors. Thomas Petitfrère emmène Liège & Basketball à la découverte de la Suisse et de son basket.
Thomas, où as-tu commencé le basket?
J’ai commencé vers dix ans, à Ninane, où j’ai effectué toutes mes classes de jeunes et où j’ai pu goûter aux catégories séniors. Je suis ensuite parti à Tilff où j’ai connu deux montées successives, de P4 en P2, avec Patrick Maquinay comme entraineur.
Comment as-tu atterri en Suisse?
En 2013, je travaillais au Luxembourg et fin 2014, ma copine de l’époque, Charlotte, a trouvé un job en Suisse, j’ai décidé de la suivre et de tenter ma chance dans ce pays.
Etait-ce un choix difficile?
J’ai toujours eu l’âme vagabonde. La Belgique est mon pays de coeur, j’y reviendrai m’installer un jour, mais une expérience à l’étranger est toujours un plus. C’est indéniable qu’au début, on se pose beaucoup de questions, les gens qu’on aime nous manquent mais je ne nourris aucun regret.
Tu as vécu une année 2017 assez particulière…
Elle fut assez riche en émotions. En début d’année, j’ai obtenu une promotion au boulot mais quelques semaines plus tard, je me suis séparé de ma copine. J’avoue, à ce moment-là, avoir pas mal réfléchi. Fallait-il rester ou partir? Mais je souhaitais me forger ma propre expérience. Le bilan est plutôt positif, c’est une reconstruction pour moi et un changement assez radical mais j’apprends au quotidien. Je reviens en Belgique une fois par mois environ. De plus, mon boulot m’offre la possibilité de beaucoup voyager, ce que j’apprécie hautement. J’ai déjà dû me rendre dans les pays de l’Est, à Dubaï, au Maroc, en Espagne.
Tu parles de ton boulot, quel est-il?
Je bosse pour les chocolats Villars qui sont basés à Fribourg. Je travaille au service d’exportation afin de développer le marché international. Je suis responsable pour l’Amérique Latine et le Moyen Orient.
« Une certaine lourdeur administrative »
Travailler dans le chocolat, en Suisse, c’est un peu cliché. D’ailleurs, les clichés sur les Suisses et la Suisse sont-ils avérés?
Honnêtement, si on évoque la radinerie, pas du tout. Concernant la fameuse lenteur suisse, c’est vrai, surtout en ce qui concerne les démarches administratives. Il y en a beaucoup à faire, tout doit être contractuel. Enfin, le chocolat est une institution ici. Nous le produisons localement et c’est très valorisant de travailler dans ce secteur d’activité.
Comment est la vie en Suisse?
Par rapport à Liège, il est exact de dire qu’elle est un peu plus monotone. Les gens sont un peu plus fermés que dans notre belle région. L’aspect social est sans doute un peu plus négatif, car il est difficile de se lier rapidement d’amitié avec les autochtones. Mais depuis deux ans, je peux compter sur un cercle d’amis. Fribourg est un canton bilingue, où l’on parle le français et le suisse allemand, c’est assez pratique. Par contre, la qualité de vie est remarquable, avec des paysages à couper le souffle, des montagnes, des lacs.
Depuis que tu y vis, qu’est-ce qui t’a marqué dans ce pays?
Le coût de la vie! Tout y est beaucoup plus cher. Au début, je faisais super attention. Par exemple, un kilo de poulet coûte trente euros. Les paysages, aussi, sont exceptionnels, notamment pour y faire des randonnées. C’est comme au Canada ou en Nouvelle-Zélande, très dépaysant. Enfin, tout ce qui concerne les lois et les règles. Ici, tout est super cadré. Si tu fraudes, sois prêt à en assumer les conséquences.
« François Lhoest était un excellent motivateur »
Après un break niveau basket, tu as décidé de retâter du cuir…
Oui, j’avais commencé la muscu, mais je m’y ennuyais et le basket me manquait vraiment. C’est mon sport de prédilection, cela me libère et je me sens bien en jouant. D’autant plus que rien ne remplace l’ambiance d’équipe, même si, ici, on ne sort pas vraiment après les matchs qui ont d’ailleurs lieu en semaine.
Où joues-tu?
Dans le club de Villars-sur-Glâne. L’équipe première du club est en Ligue B, l’équivalent de la deuxième division suisse. J’évolue pour ma part en Ligue 2, qui est la deuxième division du Canton. C’est l’équivalent d’une bonne P3 mais le basket suisse est moins fort que le basket liégeois.
Comment est considéré le basket en Suisse et que vaut-il?
Ici, le sport national est le hockey sur glace. Viennent ensuite le ski et le foot. Le basket doit être quatrième -sans oublier le tennis- et il n’y a pas grand monde qui s’y intéresse. L’équipe première de Villars ne compte qu’un Américain, qui provient du Texas. Par contre, les infrastructures sont vraiment excellentes. Nous bénéficions d’un beau gymnase avec un parquet neuf. En terme de style de jeu, je ne note pas de différences fondamentales avec ce qui se pratique dans nos contrées.
Quels souvenirs gardes-tu de tes années à Ninane?
Celui d’avoir eu François Lhoest comme entraineur en minimes. C’était un excellent motivateur et nous avions réalisé une très bonne année. J’avais aussi la chance d’évoluer avec des amis comme Maxime Renson ou Pierre Vandersanden.
Et de Tilff?
Les montées successives avec Pat Maquinay ainsi que le match de Coupe contre l’autre équipe de Tilff (ndlr: celle de Quentin Pincemail) que nous avions perdu d’un point devant une énorme assistance. Je m’en voudrais également de ne pas mentionner les homériques fêtes d’après-match.