Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain même si l’élimination des Cats par le Japon laissera des regrets éternels et une plaie béante.
Pour ce quart de finale, la Belgique avait hérité de l’adversaire a priori le plus abordable. Dans le dur dans le second quart-temps, nos valeureuses Cats, distancées de douze longueurs, allaient réussir à renverser la vapeur pour compter une longueur d’avance à la pause et encore sept à la demi-heure. Mieux, dans les deux dernières minutes de la rencontre, nos compatriotes comptaient encore quatre points d’avance malgré l’adresse démentielle des Nipponnes derrière l’arc.
Malheureusement, une succession de mauvais choix et d’actions hasardeuses – cette faute anti-sportive de Julie Vanloo, l’absence de faute sur la dernière possession défensive laissant au Japon le loisir d’allumer à nouveau au-delà des 6,75 mètres, cette ultime possession offensive mal négociée et aboutissant à un tir compliqué et peu rentable – dans les derniers instants ainsi que l’abnégation et l’adresse des Japonaises allaient permettre aux locales d’arracher la victoire, 86-85, plongeant nos brillantissimes Cats dans une tristesse infinie.
Les larmes qui roulèrent sur les joues des Cats ont ému toute la nation qui, toute entière, rêvait de voir nos fantastiques compatriotes rejoindre le dernier carré de la compétition et décrocher une médaille cent fois méritée. Capables de séquences de jeu exceptionnelles, les protégées de Philip Mestdagh ont aussi connu de vrais trous d’air et n’ont parfois pas eu l’expérience, l’intelligence ou la ruse de faire la petite faute en plus, le coup de vice supplémentaire ou la bonne action à l’instant T.
Ce revers qui élimine nos Cats laissera un goût amer dans la bouche des principales intéressées et de tous leurs supporters. Figurer parmi les quatre meilleures nations mondiales, obtenir une médaille sur la plus grande scène sportive de la planète et fêter idéalement la retraite de l’immense Ann Wauters: tout cela aurait constitué une très jolie histoire. Compte-tenu du déroulement de la rencontre et du potentiel de cette équipe, cette élimination est d’autant plus douloureuse à digérer mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Un superbe futur attend encore cette formidable équipe qui peut s’appuyer sur un noyau dur – Emma Meesseman, Julie Allemand, Kim Mestdagh, Antonia Delaere, Jana Raman – de qualité et qui, à coup sûr, fera encore vibrer prochainement la Belgique toute entière.
Thiebaut Colot
Crédit photo: Belgian Cats