Alors que le CP et l’AWBB annonçaient hier la suspension de tous les championnats, la NBA n’a pas tardé à imiter nos instances dirigeantes. Analyse de la situation et de ses conséquences dans notre plat pays et outre-Atlantique.
Liège serait-il le centre du monde et le basket liégeois l’exemple à suivre? C’est le postulat cocasse que nous posons ce jeudi matin après l’annonce de la NBA de suspendre le championnat jusqu’à nouvel ordre. L’élément déclencheur: Rudy Gobert s’est avéré positif au Coronavirus. Déjà raillé sur les réseaux sociaux après ses pleurs résultants de sa non-sélection au All Star Game l’année dernière, le pivot français devrait déclencher les foudres des mordus de basket US qui seront privés de leur spectacle favori pour une durée indéterminée.
« C’est fou. Ça ne peut pas être vrai. Je veux dire, ça ne semblait pas possible. Ça ressemble plus à une scène de film plutôt qu’à la réalité. C’est une situation où nous devons être intelligents dans notre façon de réagir. C’est la vie des gens qui est en jeu. Il ne s’agit pas de basket, des Mavericks. Il s’agit d’une pandémie mondiale où la vie des gens est en jeu. Je suis bien plus préoccupé à parler à mes enfants et ma mère de 82 ans et leur dire de rester à la maison, plutôt que de savoir quand nous rejouerons » a réagi Mark Cuban à l’annonce de la décision de la Ligue.
Une réunion des dirigeants NBA aura lieu ce jeudi mais tous les joueurs ayant affronté l’intérieur du Jazz ces dix derniers jours sont placés en quarantaine. Après le décès de Kobe Bryant et de David Stern, c’est un nouveau coup dur pour la NBA. Pour Vince Carter qui a joué cette nuit, cette suspension avec la menace d’une annulation de la saison pourrait ressembler au chant du cygne. « C’est une manière étrange pour dire que je termine ma carrière. Vraiment… » a-t-il réagit en apprenant la nouvelle. « Il reste 15 matches en théorie. Mais si c’est le dernier, c’est comme ça… C’est juste étrange alors qu’on est entrain de tout nous expliquer. Je vais être là, assis, à me dire : « OK, ça s’est terminé comme ça… » C’était bien le basket. J’ai adoré chaque moment, les bons et les mauvais. Donc si c’est terminé, tout va bien. Si ça s’est terminé aujourd’hui, je m’en souviendrai tout ma vie. Au moins, j’ai inscrit un dernier panier. »
En Belgique, la décision avait été prise quelques heures plus tôt. La D1 avait annulé tous les matchs jusqu’au 03 avril, les finales de la Coupe de Namur avaient été reportée avant que, finalement, l’AWBB et les différents comités provinciaux ne décident de suspendre tous les championnats jusqu’au 31 mars. Une décision qui a bien évidemment fait réagir toutes les basketteuses, tous les basketteurs et tous les amateurs de la balle orange. La « viralité » avec laquelle cette information se propageait et accouchait de discussions multiples, d’interrogations diverses et de blagues potaches (#coucouBous) semble d’ailleurs bien supérieure à celle du Covid-19.
Si la déception de ne pouvoir pratiquer son sport favori est légitime, cette décision apparait toutefois comme la plus sage au regard d’une pandémie dont les conséquences s’avèrent déjà dramatiques à différents niveaux (humain, sanitaire, économique, etc). Comme le dit l’adage: « Il faut savoir raison garder« .
Néanmoins, en attente de la fameuse réunion du 26 mars, les scénarii plausibles ou abracadabrantesques fleurissent dans les discussions de comptoir ou dans les fils d’actu. Cette interruption de trois semaines va avoir de réelles répercussions aux niveaux sportif et logistique. Si les championnats reprennent leurs droits début avril – ce dont ont peut légitimement douter, les experts prédisant que le pic du Covid-19 se fera réellement sentir dans quatre semaines -, ce sera un vrai casse-tête de recaser tous les matchs. Des équipes en forme pourraient être stoppées dans leur élan et d’autres à la peine pourront reprendre des forces. Si les compétitions sont neutralisées, la prochaine saison risque d’être terriblement « spéciale » voire même franchement farfelue.
« Après avoir pris les importantes décisions qui s’imposent en matière de santé publique, les instances de l’AWBB plancheront dès ce 12 mars 2020 sur les différentes questions à résoudre tant au niveau administratif que sportif. Sachez déjà que les options envisageables varieront de compétitions en compétitions » communique d’ailleurs l’AWBB dans un mail adressé aux clubs.
Dès lors, inutile toutefois de tirer des plans sur la comète, l’avenir risque déjà d’être assez surprenant!
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