Saint Louis s’impose au bout du suspens!

 

Les Collégiens s’imposent sur le fil face à Andenne au terme d’un match complètement fou! 

 

Pour la première fois de la saison en championnat R2, la salle était comble ! Pour la Saint-Nicolas du club, le public, qu’il soit collégien, andennais ou neutre, était nombreux et donnait une ambiance comme la salle du College Saint Louis sait offrir.

L’entame de match était assez équilibrée mais cela ne dura guère. L’intensité défensive des Rouge et Blanc, combinée à l’imprécision visiteuse donna rapidement l’avance aux locaux, portés par leur public. Awal (12 points à 4 sur 6 aux tirs) et Hamaide réglaient la mire pour creuser l’écart et mettre un premier coup sur la tête des Jaune et Noir. C’était 28 à 14 après dix minutes.

Et pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Décidés à époustoufler la foule présente, les Collégiens en remettaient une couche. Matisse par ses infiltrations meurtrières donnait ensuite de l’espace à ses coéquipiers, à l’image de J. Ventat (11 unités et 4 assists) qui prit le relais en alignant consécutivement trois bombes longue distance pour enflammer le public.

 

27 points d’avance après 15 minutes

 

La fougue des locaux a fait des dégâts (photo de P. Pierart).

Avec une défense qui ne baissait pas pavillon et un tel pourcentage aux shoots (+de 60% à 2 points et à 3points !), on voyait mal les jeunes Dragons se faire inquiéter ce soir. A la moitié du deuxième quart-temps, l’écart culminait à 27 points, 41 à 14 en faveur des locaux. Mais Andenne n’allait pas se laisser gifler de la sorte. Connus pour accrocher les équipes du top, les Oursons commençaient enfin à rentrer leurs shoots et les locaux, trop sûrs d’eux, laissaient leurs invités reprendre du terrain. C’était 55-34 à la pause, soit plus de 20 points encaissés sur 5 minutes par Saint Louis. On pouvait émettre quelques regrets même si tous auraient signé pour un tel écart au moment de regagner les vestiaires.

Et malheureusement pour les Liégeois, Andenne continuait dans la même veine et on n’observait plus la même volonté défensive chez les Principautaires qu’au début de la rencontre. Un arbitrage plus laxiste et un Kalut pas -ou plutôt plus- en réussite et ainsi moins impérial pesait dans la balance au détriment des locaux. Heureusement que Matisse (20 points, 10 rebonds, 7 fautes provoquées) était là pour redonner de l’air à ses couleurs en plantant à son tour 3 de ses 4 tentatives au-delà des 6m75 . Avec un 9-2 dans les deux dernières minutes pour fixer le score à 74-56 avant le début du dernier acte, Saint Louis pouvait respirer.

 

Un dernier quart-temps haletant

 

Les Collégiens, qui devaient faire preuve de sérénité pour aller chercher la victoire, commençaient à faire fausse route. Mauvais choix et pertes de balles redonnèrent confiance aux visiteurs qui enchaînaient les paniers. Après moins de trois minutes écoulées dans l’ultime période, les Jaune et Noir recollaient à 15 points. Rien d’alarmant … sauf si l’on regarde la tournure des événements et ça, Andenne l’avait bien compris ! Profitant d’un arbitrage quelque peu aléatoire et de l’énervement inutile de leurs hôtes, les Oursons parvinrent à inverser la tendance et même à se faire entendre dans les gradins. On sentait des Dragons plus hésitants et sous pression alors que c’était bien eux qui menaient au score.

La sérénité de Kalut s’est avérée cruciale (photo P. Pierart).

L’avance de Saint Louis fondait au fil des minutes  – de +12 à la 36ème à +7 à la 39ème. Qui aurait pu croire, en quittant les lieux au milieu du deuxième quart-temps, à une telle remontée des visiteurs ? Mais elle avait bien lieu ! La panique emplissait les Collégiens et les Andennais profitaient de leur spirale positive pour aligner trois shoots « casse-croûte » au meilleur -ou au pire, ça dépend du camp dans lequel on se trouve- moment. La pression montait d’un cran, mais la présence de Lozina (8 points, 13rebonds -dont 9 offensifs- et 4 steals) et l’expérience d’un Kalut impeccable (20 points à 12 sur 14 aux lancers-francs, 6 rebonds et 8 fautes provoquées) permettaient à nouveau de souffler un petit peu, passant de +4 à +7 puis gardant le navire à flots avec ses lancers-francs dans la dernière minute. On pensait la messe enfin dite mais 7 points d’avance à 30 secondes de la fin du match n’allaient pas suffir pour faire perdre tout espoir aux Oursons. Profitant d’une faute sur un shoot from downtown et d’une interception en zone arrière, Andenne revenait à 2 petites unités à 5 secondes du terme. Une dernière montée de balle bien gérée permettait aux leaders de la série de garder leur statut et un dernier lancer-franc de Mathieu fixait le score à 90-87 dans une fin de match qui aura tenu tous les spectateurs en haleine !

Une rencontre de basket durant laquelle supporters et joueurs sont passés par toutes les émotions. Saint Louis a su éviter, de justesse, le piège qu’Andenne lui avait tendu. Rendez-vous la semaine prochaine à Kain  pour un déplacement compliqué chez un concurrent direct aux Play-off qui n’avait été défait que de 5 petits points en septembre dernier au Collège… Méfiance donc!

 

N.B. : Avec l’aimable collaboration du Collège Saint Louis Basket.

Bosco toujours bon pied, bon oeil

 

Cela fait désormais plus d’un mois que Lionel Bosco a retrouvé les parquets de l’élite avec le Basic Fit Brussels. Son contrat de deux mois est donc bien entamé. Alors, prolongera-t-il son séjour dans la ville de Jacques Brel? Liège & Basketball se jette à l’eau.

 

Collectivement d’abord, et parce que le basket reste un sport d’équipe, la signature du Hutois ne s’est pas traduite -malheureusement- en victoires pour le club de la capitale. Néanmoins, le Basic Fit,  suite au départ de son coach emblématique, Serge Crèvecoeur, de quelques blessures et bouleversements internes doit digérer de nombreux éléments. Attendre de Lio qu’il soit le sauveur était utopique.

Néanmoins, celui qui suit également des cours d’entraineur a, dans un style différent de Loubry qu’il remplace, su apporter sa pierre à l’édifice. Son sens du collectif, son expérience et sa mentalité permette plus que vraisemblablement aux Bruxellois de rester soudés dans l’adversité.

En terme de statistiques ensuite, Lionel joue vingt-deux minutes par rencontre. Cela en dit long sur son importance dans le dispositif du Basic Fit. Durant ce laps de temps, l’ancien Montois poste 6 points, 2,8 rebonds et 2,5 passes décisives. Des statistiques honorables au regard des circonstances.

Toutefois, l’important est ailleurs. Celui qui suit également les cours d’entraineur a su apporter, dans un style différent de Loubry qu’il remplace,  sa pierre à l’édifice. Son sens du collectif, sa vista, son expérience et sa mentalité aident considérablement les  Bruxellois à rester soudés dans l’adversité et à continuer de proposer un basket cohérent.

Lionel a donc d’ores et déjà prouvé que sa place était bien au sein de notre compétition phare et il serait tout à fait judicieux que son club actuel prolonge son bail jusqu’à la fin de la saison.

« Je cherche des joueurs »

 

C’est un véritable cri de détresse que pousse Yves Perugini. Avec un effectif déjà déforcé, l’entraineur de Dison-Andrimont en R2 vient de perdre deux nouveaux joueurs. Liège&Basketball lui donne la parole.

 

Yves, nous te sentons dépité?

Oui, un peu. Mon noyau est littéralement dépeuplé. Deux joueurs doivent nous quitter.

De qui s’agit-il?

Magis a du déclarer forfait pour le reste de la saison. Il est en train de développer son business et risque de devoir partir à l’étranger. Steve Collin, un super élément sur lequel je comptais beaucoup, notamment pour sa capacité à scorer facilement doit lui aussi arrêter.

Pour quelle raison?

Une répétition d’entorses. Ses ligaments sont abimés. Comme il travaille dans la construction, son employeur tique un peu. Il est obligé d’observer une période de repos ou de se faire opérer. Dans les deux cas de figure, sa saison semble compromise.

Pas évident à gérer…

Non, nous nous retrouvons à six et j’ai encore la chance d’avoir des joueurs de P3 qui viennent nous donner un coup de main. Hyka, un jeune pivot, est d’ailleurs en train d’exploser et de compiler des double-doubles. Mais là, ça devient vraiment compliqué.

 

 

« Je n’ai jamais connu ça »

 

D’autant plus dommage que tu avais des ambitions avec ce groupe…

Initialement, lorsque j’ai signé pour deux ans, nous visions le top 4. Et j’estime que cela n’était pas présomptueux avec un effectif au complet. J’ai de bons joueurs, un groupe de bonne facture et nous avons prouvé à plusieurs reprises que nous sommes compétitifs. Mais là, nous ne sommes même plus assez nombreux pour nous entrainer correctement.

Vous collectionnez les désagréments cette saison…

Oui, dans toute ma carrière senior, je n’ai jamais connu ça. Outre les nombreuses défections, il faut rappeler que nous n’avons pu disposer de la salle qu’à la mi-septembre, loin d’être l’idéal pour se préparer convenablement. Cela peut expliquer, en partie, notre zéro sur sept initial. Malgré tout, mes gars forcent mon respect en se battant comme des lions à chaque match.

Le top 4 est clairement hors d’atteinte. Quels sont vos objectifs désormais?

Le maintien, et je pense que nous y parviendrons. Je souhaite que l’on puisse se rassurer le plus vite possible. Je n’ai pas envie de redescendre en P1 et de voir le groupe exploser.

 

 

« Un basket moderne

 

Et tu es à la recherche de joueurs disponibles immédiatement…

Je sais que ce n’est pas évident à ce moment de la saison. J’ai eu un contact avec Goran Milanovic, qui est actuellement libre. Mais il habite à Seraing, ça fait une trotte jusqu’ici et je n’ai pas de budget pour le défrayer. Je comprends la position du club qui était dans le rouge il y a cinq ans et qui ne peut se permettre de faire des folies.

Quels profils cherches-tu particulièrement?

Des joueurs libres et prêts à nous rejoindre immédiatement car après le 31 décembre, c’est foutu au niveau des affiliations. Même si des mecs veulent juste venir s’entrainer, je suis preneur.

Mais encore?

Si je disposais d’un baguette magique, alors je ferais apparaitre un 3/4 mobile et avec du shoot. Je cherche des gars qui veulent se relancer au sein d’un bon groupe. Nous avons par exemple Lussadissu qui ne jouait pas la saison dernière à Cointe et qui réalise un très bon exercice cette année.

Tu es connu pour avoir un solide passé dans la formation, tu n’hésites pas à donner leur chance aux jeunes joueurs…

Tout à fait, avec moi les jeunes jouent. De plus, j’ai une approche moderne du basket, mes équipes ont toujours une réelle facilité à scorer et ne doivent pas dépenser trop d’énergie de ce côté là du terrain. Si des joueurs veulent se relancer dans un club sain, et dans un groupe talentueux, en pratiquant un basket moderne, alors qu’ils n’hésitent pas et me contactent. Il y a dix ans, avec Jupille, et des gosses de seize ans, nous avions connu un exercice délicat pour être champions la saison d’après, avec juste Tony Fernez comme renfort. Cela avait permis à certains tels Jérôme ou Simon Donneux d’éclorent. L’histoire pourrait se reproduire.

 

Sprimont et Ninane s’inclinent à domicile

 

Ce vendredi soir Sprimont recevait Willebroek avec la volonté de faire oublier la déroute de la semaine précédente face à Spa. A la même heure, Ninane accueillait le Soba Anvers et souhaitait confirmer sa solide prestation de la semaine dernière.

 

L’occasion était belle pour le Point  Chaud de retrouver un bilan équilibré en prenant la mesure d’un adversaire que les Carriers avaient dominés de dix points au tout début de saison. Face à une équipe impressionnante en terme de taille, les gars de Pascal Horrion ont encaissé moins que la semaine dernière mais ce fut  insuffisant pour s’imposer. Sprimont s’incline 77 à 80 et présente désormais un ration de six victoires pour huit défaites.

Décidément, les Anversois ne réussissent pas à Romain Nicaise ( 5 points et 4 rebonds hier soir) et ses coéquipiers. Romain qui nous confiait justement avant le match que « c’est grâce à la défense et à l’intensité que Ninane peut battre Soba. » Mais en encaissant 86 points, le groupe de Mark Hawley s’est rendu la tâche bien compliquée.

 

 

Trop peu d’adresse

 

Les dix premières minutes furent équilibrées mais c’est dans les deuxième et troisième quart-temps que les Anversois ont pu se forger le viatique nécessaire pour s’imposer. Difficile d’espérer revendiquer la gagne en shootant à 39% aux tirs et en perdant quatorze ballons. Néanmoins, les Ninanais ont réussi à voler dix balles et à réaliser quatre contres, preuves de leur volonté de se battre. L’adresse dans le périmètre des visiteurs a malheureusement eu raison des envies de victoire du club de Luc Dubois.

Le match du jeune pivot Henrard est à souligner. Avec 14 points à 60% aux tirs et 6 rebonds, il a su apporter une aide précieuse à son capitaine Xavier Collette (11 points, 5 rebonds et 3 passes). Cela fut toutefois trop juste et les Calidifontains se sont inclinés 73 à 86. Ninane affiche désormais un bilan de cinq victoires en quatorze rencontres. Il reste un match à jouer pour le BC, à Melsele samedi prochain, avant la trêve. Une respiration salutaire pour Fassotte et ses coéquipiers qui auront sans doute à coeur de réaliser un deuxième tour de meilleure facture.

 

Ninane veut confirmer

 

Une victoire sépare le BC Ninane de son adversaire du soir, le SOBA Anvers. Après leur belle prestation du weekend dernier face aux Hawks de Gent, les Calidifontains veulent confirmer leur regain de forme. Nous sommes allés prendre la température auprès de Romain Nicaise.

 

Romain, avez-vous préparé quelque chose de spécifique pour battre Soba?

Non,  rien de vraiment spécifique.  Nous allons  rester dans nos règles défensives. Elles ont, par ailleurs,  bien fonctionné contre Gand et Liège.

Vous êtes prêts à enchainer une seconde victoire?

Je pense que oui. Le groupe est en confiance et nous voulons vraiment nous imposer. De plus, nous serons au complet, ce qui est toujours appréciable.

Sur quoi va-t-il falloir insister pour battre les Anversois?

Nous nous concentrons essentiellement sur nous. C’est par notre intensité, notre défense et notre jeu de transition que nous pourrons faire la différence.

Le scrimmage contre Liège peut-il vous servir pour vaincre Anvers?

Bien sûr,  je pense qu’il nous servira,  d’une manière ou d’une autre. Mais ce n’est pas vraiment le même style de basket en D1 qu’en D2. Néanmoins, nous avons livré une prestation solide face aux Liégeois, c’est de bon augure pour ce soir.

« Le basket, c’est ma vie! »

 

Antoine Braibant est le jeune entraineur des filles de Pepinster, promues en D1 à la suite de leur superbe saison dernière. Profitant de son anniversaire, nous avons fait le point avec lui sur son boulot de coach et le début de saison des Pépines.

 

Joyeux anniversaire Antoine!

Merci beaucoup.

Tu vas faire quelque chose de spécial pour l’occasion?

Pas tellement. Nous jouons ce soir à Namur, je vais en profiter pour offrir un verre à mes filles mais j’ai cours à l’Adeps demain matin à huit heures donc ça ne sera pas la grosse nouba.

Comment en es-tu venu à entrainer des féminines?

Lorsque je jouait à Herve, le coach des minimes élites a dû arrêter pour raisons de santé. Le comité m’a proposé de reprendre l’équipe, sachant que j’avais le diplôme nécessaire grâce à Liège Atlas et j’ai tout de suite été mordu.

Tu ne t’es jamais occupé de garçons?

Si, bien sûr. J’ai eu des garçons en jeunes au Mosa, et j’en ai aussi cette année à Pepinster. J’ai également effectué une courte pige avec la R2 de Cointe. Mais je préfère coacher des filles.

Pourquoi?

Déjà, l’aspect psychologique qui rebute parfois un peu mes collèges me plaît. Ensuite, j’estime que les filles sont plus assidues. Même si elles ont moins de qualités physiques que les garçons, elles offrent plus de rendu dans l’aboutissement. Et étant donné que je suis un coach qui apprécie de voir une bonne exécution de schémas offensifs, notamment, j’y trouve mon compte.

Une opinion que tu as pu te forger depuis quelques années déjà…

Tout à fait, puisque je me suis occupé des sélections provinciales et régionales féminines tout en travaillant au Centre de formation de Jambes. J’ai également déjà pu goûter à la première division en étant l’assistant de Daniel Goethals à Namur où je coachais aussi la R1.

 

 

« Nous avons reconstruit la section féminine »

 

Une division 1 que te retrouves cette année avec Pepinster où tu es depuis cinq ans désormais. Quel bilan tires-tu de ces années pépines?

Il est assez positif. Quand j’ai repris l’équipe en R1, la section féminine était en problème. Nous avons pu, au fil des saisons, reconstruire le club avec une belle réussite. Désormais, nous disposons d’une équipe dans chaque catégorie  de jeunes et toutes nos formations « grands panneaux » sont en régionale.

Un passionné.

Avec en point d’orgue cette arrivée au sein de l’élite. Quels sont vos objectifs pour la saison en cours?

C’est clairement le maintien. Si nous parvenons à finir neuvièmes plutôt que onzièmes, ce serait encore mieux. J’estime qu’il est nécessaire pour Pepinster d’avoir une équipe en D1. Nous voulons constituer un autre pôle pour le basket féminin à Liège, parallèlement aux Panthers.

Comme juges-tu votre début de saison?

L’entame de championnat est délicate, je reste un peu sur ma faim car nous avons un peu raté le coche à plusieurs reprises. Si nous possédions une ou deux victoires de plus, ce ne serait pas du vol. Maintenant, ayant eu l’expérience de la D1 avec Namur, je savais que le pari de conserver la totalité de l’équipe avec laquelle nous sommes montés rendrait les choses légèrement plus compliquées.

Pourquoi?

Ce n’est pas un secret que de dire que certaines de mes joueuses n’ont pas le niveau de la division. Elles le savent, je ne leur cache pas et pour certaines d’entre-elles, cette saison constitue la cerise sur le gâteau. Elles ne seront probablement plus là la saison prochaine. Il ne faut pas oublier que mes filles doivent passer d’un régime de deux entrainements et un match par weekend à quatre, cinq voir six entrainements par semaine et parfois deux rencontres sur le même weekend. Cela nécessite une adaptation en terme de rythme, surtout que la plupart ne sont pas professionnelles. Mais cela reste un apprentissage, tant pour elles que pour moi.

 

 

« Il y a Braine, et les autres »

 

Que penses-tu du basket féminin en Belgique du point de vue purement sportif?

C’est vraiment pas mal du tout, il y a beaucoup de jeunes joueuses de talent en Belgique. Les résultats des Belgian Cats à l’échelon international le confirment. Je pense que cela est dû à l’excellente formation dispensée dans notre pays et que le niveau ne va faire que monter.

Et quelle est ton opinion concernant notre championnat de D1?

Là aussi, c’est assez bon. Notre première division est constitué de trois groupes d’équipes qui ont des niveaux sensiblement différents. Tout en haut et tout seul, il y a Braine. Une vraie équipe d’Euroleague et injouable. Face aux Brainoises, nous faisons un bon match et nous nous inclinons 51 à 114. Cela en dit long. Ensuite, il y a plusieurs formations comme Namur ou Waregem qui sont un cran en-dessous mais qui restent injouables également. Enfin, il a des clubs comme nous ou même les Panthers, qui font de leur mieux pour rester compétitifs.

Justement, n’est-ce pas compliqué de savoir à l’avance qu’une victoire est pratiquement voir totalement impossible face à certaines formations?

Si, bien sûr. Quand tu te prends plusieurs « caramels » d’affilée et qu’ensuite tu dois être prêt pour affronter un adversaire à ta portée, cela nécessite une force mentale et une capacité d’adaptation. Cela dit, nous tâchons de faire en sorte que les parties contre des équipes bien plus fortes nous servent à préparer les matchs qu’on peut prendre. On diminue ainsi la frustration.

 

 

« Nous n’avons rien à perdre »

 

Quelles sont les forces de ton équipe, Antoine?

La première c’est que nous n’avons rien à perdre. Chaque adversaire pense pouvoir nous battre, nous sommes toujours l’outsider de la rencontre et nous n’avons donc pas de pression. La seconde, ce sont mes deux joueuses professionnelles, Ouardat et Bungabaite, qui sont capables d’offrir des solutions supplémentaires. Tout comme la jeune Alyssa Barache, qui vient du centre de formation et qui est un vrai talent. Je ne cherche pas à les mettre en avant, mais c’est vrai qu’individuellement, elles peuvent tirer l’équipe. A contrario, si elles passent à travers, nous en pâtissons d’autant plus.

Et quelles faiblesses pointes-tu?

Coach Braibs.

L’aspect qualitatif, bien évidemment. Sans faire d’affront à mes filles, nous savons que certaines d’entre-elles sont un peu justes à ce niveau. Le rythme aussi nous pose problème car mes joueuses ne parviennent pas toujours à le tenir sur la durée d’un match. Mais ceci est logique compte-tenu du contexte.

As-tu des principes sur lesquels tu ne transiges jamais?

C’est plus en ce qui concerne la mentalité. Comme notre père spirituel à beaucoup, Yvan Fassotte, je ne veux pas que mes joueuses aient d’états d’âme. Elle doivent profiter un maximum de cette aventure, se donner à fond tout le temps et se bagarrer sur chaque balle et chaque possession. Si elles font de leur mieux, alors il n’y a pas de regrets à avoir.

Tu parles d’Yvan, est-ce un modèle? Et en as-tu d’autres?

Fassotte m’a bien évidemment inspiré, plus sur l’aspect mental que basket d’ailleurs, mais comme d’autres entraineurs que j’ai pu côtoyer tels Daniel Goethals, Julien Marnegrave ou Frédéric Wilmot. Je prends un peu de tout le monde et je fais ma petite soupe personnelle. Je regarde par ailleurs beaucoup de matchs, aussi bien d’Euroleague que de P2, et j’en tire des enseignements. En réalité, tout est bon à prendre pour s’améliorer.

 

 

« Le basket, c’est ma vie »

 

Quel reste ton meilleur souvenir?

Bien évidemment la montée. Je suis ambitieux, je suis coach pro depuis quelques années déjà, j’ai toujours envie d’évoluer et j’attendais d’arriver en D1 avec impatience. Mais, ce qui m’a peut-être le plus marqué, c’est l’entre-saison avant notre dernière année en R1. Certaines joueuses d’envergure comme Nina Crelot ou Aly Barache nous ont rejoint et cela montrait que notre travail payait, que nous étions parvenus à construire quelque chose de solide et d’attractif. C’est une vraie fierté.

Tu coaches Gail, qui est ta compagne et maman de ton fils Niels, est-ce difficile?

Les gens pourraient le penser mais non. Pour elle, qui a un coach sur le terrain et à la maison, c’est peut-être un peu plus délicat mais pas pour moi. Pour la simple et bonne raison que Gail est une bonne joueuse, avec une mentalité exemplaire. Elle se donne à fond et est facile à coacher. Ca rend la situation bien plus simple.

Et enfin, pour conclure, qu’est ce qui te plait particulièrement dans le coaching?

Le basket c’est ma vie. J’ai toujours voulu en vivre et j’ai compris qu’en tant que joueur cela serait impossible. Le coaching me permet de réaliser cette envie. Très sincèrement, je dis souvent que je ne travaille pas et c’est vrai tant j’aime ce sport.

Liège Basket prend un bouillon à Limburg

 

Liège Basket a bu la tasse à Limburg. Suite au lourd revers enregistré ce jeudi 7 décembre face à Yoann Hertay et ses coéquipiers, les espoirs de qualification pour la demi-finale de la Coupe de Belgique semblent déjà s’être envolés.

 

 

La glorieuse incertitude du sport nous pousse à dire que les carottes ne sont pas encore cuites pour la bande de Costantiello. Mais cela parait tout de même très mal engagé suite à la fessée reçue en terre limbourgeoise. Avec un déficit de plus de vingt points à remonter ce dimanche 10 décembre à 15h au Country Hall, le défi s’annonce diantrement compliqué.

Liège Basket a directement explosé face à l’adresse des locaux, encaissant 33 points dans les dix première minutes. Si, durant le deuxième et troisième quart-temps, les deux équipes firent jeu égal, la dernière période fut, à nouveau, largement en faveur des Flamands qui s’imposèrent 108 à 86.

Les hommes de Pascal Angillis, fraichement nommé à la tête de Limburg ont livré un vrai récital offensif. Le diabolique shooteur Tate Unruh a, comme au Hall du Paire, fait parler la poudre, finissant la rencontre avec 23 points à 6 sur 9 à distance. Il a été formidablement épaulé par Jordan Heat -17 points à 7 sur 9 aux shoots et 8 rebonds- et Travis Releford -16 unités à 62% aux tirs et 5 rebonds- tandis que Joseph Rahon se concentrait sur la création et délivrait 10 passes décisives.

 

 

Liège outrageusement dominé au rebond

 

Chez les Liégeois, Darnell Harris n’a pas réédité sa performance du dernier duel avec seulement 7 unités -mais un petit total de shoots- tandis que Larson apportait bien 19 points mais avec une adresse en berne. Bojovic, avec 15 points à 6 sur 10, et Terry Deroover avec 11 points dont un 3 sur 4 à trois points ont pourtant tenté de maintenir le paquebot principautaire hors de l’eau, mais cela restait insuffisant.

Difficile, en effet, d’espérer s’imposer face à une équipe faisant preuve d’une telle adresse -67,5% à deux points et 54% derrière la ligne des 6,75 mètres -et en étant outrageusement dominés au rebond: 32 à 15!

Boris Penninck -match très propre au demeurant avec 9 points à 50%, 3 rebonds et 5 assists- et ses coéquipiers devront montrer un tout autre visage dimanche, au match retour, pour espérer s’offrir une infime chance de passer au stade suivant.

 

Alost prolonge Jean-Marc Jaumin

 

Les Okapis prolonge le bail de leur entraineur Jean-Marc Jaumin de trois ans. JMJ est désormais lié au club alostois jusqu’en 2021. De quoi ravir le principal intéressé et son jeune pivot liégeois, Justin Kohajda.

 

Justin en est à sa première saison chez les Okapis. « Alost est le premier club qui croit vraiment en moi comme joueur à part entière de l’équipe. C’est ce qui m’a poussé à les rejoindre » nous confiait-il récemment. « Les dirigeants, les entraineurs, le staff, me font confiance, je le ressens au quotidien. De plus, c’est un club qui donne leur chance aux jeunes, j’en suis un exemple concret. »

Ce qui pousse le talentueux intérieur à se montrer digne de la confiance d’Alost à son égard. « Cette saison, je veux tout donner pour prouver que j’ai ma place en D1. Je travaille dur au quotidien pour y parvenir » nous précisait-il. Justin n’est d’ailleurs pas le seul Liégeois d’un effectif où l’on retrouve Olivier Troisfontaines. « Je connais Oli de Liège Basket, donc c’est sympa de le retrouver. On a d’ailleurs été champions LBL ensemble en 2012″ nous racontait Justin. « Et je dois reconnaitre qu’être les deux francophones crée des affinités, même si l’ensemble du groupe est plutôt soudé. Et puis, cela fait du bien de pouvoir parler français de temps à autres. »

Et s’exprimer dans la langue de Molière, le pivot peut aussi le faire avec son entraineur, Jean-Marc Jaumin, passé quelques saisons dans le Borinage. « En tant que coach, j’adore vraiment sa façon de travailler. Si tu foires, tu en prends pour ton grade mais ça reste toujours positif. Et ça t’encourage à donner le meilleur de toi-même » exprimait Justin.

 

 

Trois ans de plus pour JMJ

 

Jaumin, justement, vient de se voir prolongé de trois ans par les dirigeants alostois, tout comme son assistant Jean Colinet. « Ils respirent le basketball et cela se traduit par une philosophie sportive qui s’intègre parfaitement dans le club et qui est très appréciée par les fans », confirme le communiqué du club. « Cette prolongation s’inscrit parfaitement dans la projet de l’expansion du club sur le plan professionnel. Cela montre que le club veut investir dans une vision à long terme. Avec Jean-Marc et Jean, nous voulons encore faire un pas en avant vers le déménagement dans la nouvelle salle. Nous voulons revendiquer définitivement notre place au sommet absolu de la ligue. »

Actuellement dans le top 4 depuis l’arrivée cet été de l’ancien joueur du Real Madrid, les Okapis peuvent être satisfaits, eux qui nourrissent de grandes ambitions.  « Alost est un club ambitieux, qui a mis en place le ‘Projet 2020‘, un plan qui a pour objectif de gagner au moins un trophée avant la deuxième décade du millénaire » nous disait Justin. « Pour l’instant, nous avançons step by step mais avec la ferme volonté d’aller le plus loin et le plus haut possible. Cette saison, les cartes ont été redistribuées plus équitablement. Alost est un club de battants et je nous vois bien réaliser quelque chose de spécial. » La resignature si tôt dans la saison du jeune entraineur pose déjà la base d’un futur serein.

 

 

« Savoir tenir le cap »

 

Cela fait plus de trente-cinq ans que Serge Polet arpente les parquets de notre province. Coach et formateur émérite, ce professeur d’éducation physique à la retraite a récemment pris du recul par rapport à la balle orange et s’adonne désormais à la voile. Liège&Basketball est revenu avec lui sur ses années de coaching. 

 

Bonjour Serge, quel a été ton parcours?

J’ai commencé sur le tard, avec SFX, alors en D1. C’était l’époque de Stollenberg. Il y a eu ensuite Rouheid, où j’étais entraineur-joueur puis Blegny avec qui nous sommes montés de P3 en P1 en trois ans. Puis, ce fut mon premier départ vers Pepinster pour de la formation. Bavcevic est arrivé un peu après moi. Après trois ans chez les Pépins, j’ai rejoint Herve-Battice où nous avons grimpé de division une ou deux fois.

Tu pars ensuite à Liège Basket…

Exact, retour à la formation à Liège où je succède à Julien Marnegrave qui avait repris l’équipe première. Ensuite, come-back à Herve-Battice en R1 où j’avais des gars comme Vincent Theek ou Breuer.

Et puis un autre retour, à Pepinster cette fois…

Je rejoins une équipe autour de Christian Lemaire et Michel Baiverlin dans le but de synchroniser les jeunes et la D1. On monte de R1 en D3 avec des gamins comme Lenglois, Lemaire, Lodomez. Ensuite, je signe à Comblain pour deux ans. Une montée de R1 en D3 et une année de confirmation.

Avant de repartir à Liège, en jeunes.

Oui, mais je quitte Liège car je ne me suis pas entendu sur la manière de fonctionner, le décalage de générations commençait à se faire sentir. J’ai, enfin, accepté un dépannage la saison dernière à SFX pour prendre définitivement du recul par rapport au terrain cette saison.

Le basket ne te manque pas?

La compétition ne me manque pas, l’entrainement en lui-même un peu plus. Mais pendant plus de trente-cinq ans, j’ai été sur un terrain tous les jours, ça use. De plus, la nouvelle génération est différente, je le ressentais fort. Je me suis mis à la voile pour compenser.

 

 

« Savoir tenir le cap »

 

Qu’apprécies-tu dans le coaching?

J’aime pouvoir retrouver le weekend ce qui a été abordé durant la semaine. J’apprécie mesurer la capacité des jeunes à absorber et apprendre ce qu’on leur inculque et voir, avec de la patience, émerger un groupe.

Quelles qualités sont, selon toi, nécessaires pour devenir un bon coach?

SFX, son premier et dernier club.

Il est impératif de se fixer ou connaître ses objectifs à moyen-long terme et de construire ses entrainements en fonction de cela. Comprendre son groupe est également essentiel. On n’entraine pas des jeunes prometteurs de la même manière que des joueurs confirmés. La communication est aussi importante. Pour ma part, cela a toujours été assez ferme. On peut un peu discuter mais il faut d’abord s’appliquer à réaliser ce que je demande. Un entraineur doit pouvoir suivre sa route et tenir le cap.

A quoi faut-il être vigilant?

En ce qui concerne les jeunes, il faut respecter leur envie d’accéder au plus haut niveau et agir en fonction de cela. J’ai eu la chance d’avoir des joueurs avec cette envie, il fallait les pousser dans leurs retranchements afin qu’ils puissent maximiser leur potentiel. Il faut savoir être dur, mais juste. Toutefois, tant les jeunes que leurs parents doivent être cohérents et accepter de faire des concessions pour y arriver. En ce qui concerne les anciens, il faut tenir compte des qualités intrinsèques de chacun et jouer sur leurs forces. Il faut aussi respecter le fait qu’ils bossent à côté et que le basket reste un plaisir. Il faut parvenir à trouver le bon équilibre entre travail et amusement à l’entrainement, même si l’on s’amuse en bossant bien. Et ne jamais oublier que le travail paie.

 

 

« La défense est primordiale »

 

C’est la formation qui te plaisait le plus?

C’est dans mes gènes, j’étais prof d’éducation physique donc pour bien maitriser un sujet, il faut pouvoir le travailler, le prendre en main. La formation est contraignante mais apporte une réelle satisfaction. Voir de jeunes joueurs évoluer et se révéler est une source de joie. Je suis convaincu qu’on ne « forme » pas un joueur, mais que l’on participe à sa formation, tout comme les neuf autres joueurs qui l’entourent et qui lui permettent de percer au plus haut niveau. Cela étant, cela m’a aussi fait du bien de travailler avec des seniors. J’ai pu en tirer certains enseignements et découvrir une autre approche. D’autant plus qu’avec certaines équipes, comme Comblain par exemple, je retrouvais des joueurs que j’avais déjà eus en jeunes.

As-tu des principes de jeu auxquels tu ne dérogeais jamais?

La défense. Selon moi, tout démarre de là et il faut être rigoureux sur ce point. En ce qui concerne la formation, j’essayais d’amener les joueurs à comprendre le jeu, sans les enfermer dans des schémas tactiques trop rigides. Je demandais aussi de la rigueur de la part des joueurs dans leur manière d’aborder leur parcours. Si tu veux progresser et atteindre les objectifs que tu t’es fixés, alors tu dois tout mettre en oeuvre pour cela. Et cela signifiait s’entrainer tous les jours. Mais j’ai eu de la chance car, partout où je suis passé, j’ai toujours pu compter sur une participation maximale.

 

 

« Niels Marnegrave m’a marqué »

 

Serge, un joueur t’a-t-il particulièrement marqué durant ta carrière?

Il y en a eu beaucoup. Celui qui m’a le plus marqué est sans doute Niels Marnegrave. Je l’ai eu deux ans en benjamins, puis en cadets et juniors. Il avait l’idée dans sa tête de devenir pro. Il réussit à faire abstraction de tous les discours négatifs qu’il a pu entendre et est devenu un vrai joueur de D1. Il est intelligent, comprend le jeu, a eu cette envie de passer du rêve à la réalité et s’est donné les moyens d’y parvenir. Au-delà de ça, c’est un garçon bien éduqué, reconnaissant et qui m’a laissé un excellent souvenir.

Mais encore?

Olivier Troisfontaines était un peu le même type de joueur. La même compréhension, la même envie et qui a fait fi des obstacles pour passer à la vitesse supérieure et devenir un excellent joueur. Manu Mussema, maintenant dans l’équipe B d’Ostende, a aussi cette mentalité. En fait, j’ai apprécié tous les joueurs qui ont démontré que l’envie et le travail portent leurs fruits.

Un discours qui se perd?

Il y a clairement une différence générationnelle. Il y a moins la volonté de travailler dur pour y arriver. Mais les jeunes ne sont pas les seuls en cause, les parents aussi ont leur part de responsabilité. J’ai fondé mon parcours sur l’autorité, à une époque où cela passait. Maintenant, les parents sont très protecteurs envers leur progéniture et veulent que celle-ci puisse profiter de la vie. Mais il faut être logique envers soi-même. Personne ne parvient à atteindre ses objectifs sans travailler dur. Or, les parents ne sont plus toujours d’accord que leur enfant sacrifie des vacances ou des fêtes de famille pour le basket. De mon temps, aucun joueur ne ratait un entrainement à cause de la St Nicolas des étudiants, de l’anniversaire d’un ami ou d’un séjour aux sports d’hiver. Désormais, ces excuses sont monnaie courante. Mais il devient difficile d’organiser un sport d’équipe dans ces conditions. C’est finalement un manque de « respect », pas grossier certes, envers ses coéquipiers, les staffs et tous les bénévoles qui oeuvrent au sein des clubs. C’était d’ailleurs un de mes discours quand j’allais dans la formation, à savoir qu’il fallait bien séparer formation/compétition et loisirs. Mais il convient de respecter ces ensembles-là.

 

 

« Comblain reste un super souvenir »

 

Sa période comblinoise reste un excellent souvenir.

Quel souvenir reste le meilleur de ta carrière?

C’est une question délicate. Le travail fourni à Pepinster pour monter de R1 en D3 était très solide et une vraie satisfaction. Mes passages à Herve et Comblain aussi représentent de bons chapitres de mon « roman basket« . Avoir réussi l’exploit de monter de R1 en D3 avec les Comblinois en étant premiers reste un vrai bon souvenir, car maintenant tu peux monter même en finissant sixième. C’est d’ailleurs ce qui m’a un peu détaché de la compétition car désormais, de grosses équipes refusent de monter et cela fausse un peu la donne.

Que penses-tu de l’évolution du jeu?

On peut constater une sérieuse évolution. Au niveau défensif d’abord, avec des défenses de plus en plus agressives et fournies. Au niveau des qualités athlétiques des joueurs ensuite. Il y a vingt ans, il n’existait pas des athlètes tels qu’on peut en voir désormais sur le terrain. Ce sont les deux points qui ont le plus évolué selon moi. Il y a aussi la capacité à utiliser les qualités athlétiques des joueurs pour proposer un jeu moins stéréotypé, plus créatif et instinctif. Même si cela conduit parfois à des excès car il faut posséder des gars pour pratiquer ce type de basket et bénéficier de temps pour l’implémenter. Il faut une adéquation entre les qualités des joueurs, leur compréhension du jeu et ses lectures, et le style mis en place.

Et, enfin, Serge, quel est ton opinion sur le basket liégeois?

Notre Province a toujours été riche en éléments de qualité, tant du point de vue des joueurs que de l’encadrement. Mais il existe une faillite au niveau de la formation car tant à Liège qu’à Pepinster, il n’y a pas eu de ligne de conduite claire dans le temps. Les budgets ne suivant pas, notamment, les staffs d’entraineurs ont changé beaucoup trop souvent. Il aurait fallu penser les résultats sur le long terme, avoir de la suite dans les idées et cela a, malheureusement, trop peu souvent été le cas.

Amène ton jeu, pas ton nom*

 

Il existe presque autant de styles de basket que de joueurs qui le pratiquent. En club ou sur playground, en chaise roulante ou en 3×3, la balle orange se diversifie pour le bonheur de tous. Liège&Basketball s’est entretenu avec Gilles Matho (Mathonet de son vrai nom) pour évoquer le streetball.

 

Gilles, qu’est-ce qui t’a amené au streetball?

J’ai joué longtemps en club, dans la région de Verviers, surtout en P3. J’avais un jeu fort orienté sur le dribble, ce qui ne plaisait pas forcément à mes entraineurs, surtout que je testais des mouvements en matchs. Cela avait pour conséquence de me retrouver parfois longtemps sur le banc et cela engendrait de la frustration. Mais j’ai toujours beaucoup joué en dehors des structures classiques. J’ai alors décidé de me lancer dans l’expérience streetball, en faisant fi des critiques que je pouvais entendre.

L’influence des USA s’est avérée prépondérante?

Bien sûr. J’étais un gros fan d’Allen Iverson et de son style. J’ai d’ailleurs rapidement porté une coudière pour l’imiter. Et puis, je me nourrissais des AND1 Mixtape. La base en quelque sorte.

Mais les choses décollent vraiment pour toi en 2014…

Oui, un souvenir inoubliable! J’ai gagné un concours organisé par Nike. Sur base d’une vidéo, j’ai été sélectionné avec cent autres joueurs pour le World Basketball Festival à Barcelone.

 

 

Le World Basketball Festival

 

Raconte nous un peu cette aventure.

Un truc de malade! J’ai vécu une mini-semaine comme un pro, Nike avait mis les petits plats dans les grands. Un séjour tous frais payés au W Hôtel de Barcelone. A la sortie de l’aéroport, une voiture m’attendait, comme dans les films. Dans ma chambre d’hôtel, j’ai trouvé un gros sac rempli de sneakers et vêtements Nike. Il y avait bien pour mille euros d’équipement.

Et au niveau sportif?

Les participants au match d’exhibition Nike.

Kyrie Irving et Anthony Davis avaient été dépêchés sur place pour l’occasion. Ils devaient effectuer une sélection parmi nous pour un match d’exhibition. J’ai été choisi en seizième position par l’actuel meneur de jeu de Boston. Nous nous sommes entrainés plusieurs jours et nous avons visité l’expo sur la Jordan 29. Tout était réglé comme du papier à musique. J’ai eu l’opportunité de discuter avec Kyrie, c’était dingue.

Et comment fut le match?

Au dernier moment, j’ai dû switcher d’équipe. Irving n’avait pris que des meneurs, du coup ça manquait de taille. Le match s’est bien passé même si je n’ai pas pu réaliser tous les mouvements que j’avais prévu de faire car on m’a demandé de jouer soft. C’était un peu frustrant et me laisse quelques regrets même si cela reste un merveilleux souvenir. Et cela m’a prouvé que j’avais eu raison de suivre ma propre route. Si j’étais resté sur les sentiers battus, je n’aurais jamais eu la chance de vivre cette aventure.

A partir de là, tu décides de te lancer plus intensément dans le streetball…

Oui, j’ai eu droit à quelques articles et on m’a demandé de faire des animations à des stages ou des shows à la mi-temps des matchs. Au départ, je faisais cela gratuitement, trop content de pouvoir partager ma passion. Par la suite, on m’a proposé de petites rémunérations. Ma page Facebook a explosé à ce moment-là, cela a pris un petit peu plus d’ampleur.

Tu es devenu, en quelque sorte, l’ambassadeur du streetball à Liège?

On peut dire cela, même s’il y en a d’autre. A Bruxelles,  il y a Antoine Jehanne de A2R. C’est un éducateur de rue, un précurseur. C’est un peu un exemple pour moi, il a suivi son rêve même si pour lui, c’est plus du « cirque » alors que moi je préfère m’illustrer face à un défenseur.

 

 

Des animations et des tutoriels

 

Qu’as-tu mis en place pour développer le streetball et partager ta passion?

J’organise des sessions de 3 x3 ou 4×4 à la plaine de Dison, à Ensival, à Rechain ou Pepinster. J’amène avec moi une caméra et après je fais un montage des meilleures actions. Tout le monde se réjouit de venir voir, même si nous avons connu une petite phase de creux. Mais désormais, la nouvelle génération arrive et cela fait plaisir.  A côté de cela, je publie aussi des tutoriels sur ma page Facebook pour montrer des mouvements.

Un passionné.

Mais tu fais aussi des démonstrations?

Tout à fait. J’animais régulièrement les mi-temps quand Pepinster était encore en D1. La saison dernière je me suis produit au Basic Fit Brussels et en février j’irai faire un show à Loyers qui reçoit Mons en Coupe de Belgique.

Tu officies également lors de stages pour y réaliser des animations. En quoi cela consiste-t-il?

Je travaille en trois phases. D’abord un apprentissage, par deux ou individuellement avec des drills de dribble et la répétition de mouvements relativement classiques. Les enfants les testent ensuite en 1×2 pour augmenter la difficulté et tenter de perfectionner ce qu’ils ont appris. Ensuite, je leur propose de faire un enchainement devant la caméra afin de laisser libre cours à leur imagination. Et, enfin, ils jouent en 1×1 face à moi. J’adore me faire prendre un petit pont par un gosse car après il a des étoiles plein les yeux.

 

 

« Amène ton jeu, pas ton nom »

 

Gilles, qu’est ce qui te plait tant dans le streetball?

Le slogan du Quai 54 est très juste je trouve: « amène ton jeu, pas ton nom. » En street, les cartes sont redistribuées et tu dois chaque fois faire tes preuves. Cela nécessite un savoureux mélange de différentes qualités mais sans la pression inhérente au basket de club, avec ses impératifs de résultats. J’apprécie également toute la culture urbaine et le fait de se pointer sur le terrain avec son ballon pour y défier ses adversaires. Et puis, il faut être ouvert d’esprit, se renouveler continuellement et ne jamais cesser d’apprendre.

Justement, quelles qualités faut-il pour devenir un bon streetballer?

Comme je le disais, être ouvert d’esprit reste la base. Il faut pouvoir changer ses moves régulièrement car ceux-ci sont vite écoulés. Cela demande de la créativité, de la dextérité et de la rapidité. Il faut aussi être capable de rester fort mentalement car tu peux tomber sur des joueurs très forts qui te mettront une raclée.

L’aspect compétition est donc présent en streetbasket?

Gilles en mode tournoi.

Bien sûr, pas mal de tournoi sont organisés, surtout en Flandre car le phénomène est plus répandu là-bas. Il y a par exemple les « 3×3 masters » durant l’été. Celui d’Anvers est très réputé et accueille de grosses équipes. C’est dans ce type de contests que j’ai sympathisé avec Francis Torreborre. Je n’y vais pas pour gagner car on affronte des « perches » mais je me suis fait un petit nom grâce à mes moves. Et puis, même si je perds le match, je gagne quand même d’une certaine manière car je me mets le public dans la poche en faisant le spectacle.

On remarque un réel développement du concept de 3×3 qui sera peut-être même présent aux JO en 2020…

C’est génial, mais les gens confondent streetball et 3×3 de compétition. En 3×3, ce sont souvent d’anciens pros qui terminent leur carrière, c’est un peu du 5×5 miniature. Les gars ne sont pas là pour chipoter mais pour gagner. Maintenant, comme le basket en chaise roulante d’ailleurs, c’est super que le basket s’ouvre à différentes formes et différents styles. C’est nécessaire de pouvoir proposer de multiples approches afin que chacun puisse s’y retrouver.

Pour terminer, Gilles, peux-tu nous citer quelques streetballers qui t’ont marqué?

Déjà Allen Iverson. Même si c’était un fantastique joueur NBA, il reste un dieu vivant et une icône de la culture street. Il y a aussi The Professor et les légendes que sont Hot Sauce et Skip to my lou. En france, il y a également Julien Bonnet qui a fondé Court Cuts.

 

N.B. : Allez jeter un oeil à sa page facebook (Gilles Matho Streetball), ça vaut le détour.

N.B. : « Amène ton jeu, pas ton nom » est le slogan officiel du Quai 54, un prestigieux tournoi de streetbasket parisien.