A domicile, les Liégeois sont passés par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel contre Ciney lors d’un match qui aura vu une remontada, des exploits individuels, un buzzer par la planche, un tip-in décisif, du sang-froid sur la ligne de réparation, un joueur à 42 points et un duel homérique.
Après un large revers (71-95) concédé contre Loyers vendredi, Liège semblait tenir le bon bout contre Ciney en menant 55-39 à la pause et même de 19 points dans le dernier quart. Mais les visiteurs, drivés parfaitement par Absil dont c’était l’anniversaire, n’abdiquaient pas et profitaient des ratés des locaux et de leur réussite de loin pour grappiller leur retard et décrocher la prolongation, 86 partout.
Dans celle-ci, les deux équipes se rendaient coup pour coup. Sur un tip-in après un des rares lancés ratés, Ciney faisait 98-101 à quelques secondes de la fin de la partie. Néanmoins, James Potier parvenait, après un rebond offensif, à balancer un avé maria « on the buzzer » qui rentrait via la planche. 101 partout et direction une seconde prolongation!
Dès le début du second over-time, Potier (30 points) prenait son équipe sur son dos et enchainait tirs à distances et pénétrations en puissance pour placer les Liégeois aux commandes. Ciney faisait le dos rond et limitait la casse grâce à Antoine Malliar (42 points), omniprésent. Malheureusement, le jeu local devenait trop stéréotypé et brouillon, les mauvais choix (balles perdues, retour en zone) se succédaient et Ciney en profitait ainsi que de son avantage de taille face au small ball local pour revenir à égalité et prendre ensuite une avance suffisante. Score final de ce match complètement fou: 112-119.
Sans ses intérieurs (Skrejla et Meunier en excès de faute), Liège n’est jamais parvenu à contenir Malliar. « J’ai rarement vu un gars aussi complet à ce poste là! Il a juste du mal contre des gars plus costauds et avec plus d’expérience que lui. Mais sinon, il au au top » souligne Jérôme Absil, passé – tout comme son coéquipier Bully – par Liège en jeunes. « Cette victoire est un vrai hold-up! Nous gagnons à l’usure et à l’expérience. Les Liégeois avaient pourtant bien mieux démarré la rencontre en étant plus agressifs et en affichant davantage d’envie que nous. En seconde période, nos adversaires ont eu un peu de mal à s’adapter à nos changements défensifs et ont eu un moins bon pourcentage aux shoots.«
Quant aux prolongations, c’était comme un nouveau match où chaque équipe eu, tour à tour, la baraka. « Quand tu reviens de moins quinze, que tu as couru après le score pendant tout le match et que tu passes devant à quelques instants de la fin de la partie, si tu vas en prolongation, tu as l’ascendant psychologique » rappelle à juste titre le meneur de Ciney. « Les deux équipes étaient criblées de fautes, Liège a terminé sans pivot et pratiquement sans la moitié de l’équipe. La clé pour les locaux aurait été de faire sortir Malliar ou moi – qui avions quatre fautes depuis le troisième quart – afin de changer la donne. Nous nous en tirons avec le mérite de ne pas avoir lâché mais Liège aurait largement mérité cette victoire. »
A noter que cette fin de dimanche n’était définitivement pas liégeoise, la P3 locale subissant elle aussi une impressionnante remontada pour s’incliner 71-72 contre La Spéciale Aywaille d’un Morgan Wey (30 points) on fire (reportage à découvrir mercredi).
Crédit photo: Philippe Collin