C’est un véritable cri de détresse que pousse Yves Perugini. Avec un effectif déjà déforcé, l’entraineur de Dison-Andrimont en R2 vient de perdre deux nouveaux joueurs. Liège&Basketball lui donne la parole.
Yves, nous te sentons dépité?
Oui, un peu. Mon noyau est littéralement dépeuplé. Deux joueurs doivent nous quitter.
De qui s’agit-il?
Magis a du déclarer forfait pour le reste de la saison. Il est en train de développer son business et risque de devoir partir à l’étranger. Steve Collin, un super élément sur lequel je comptais beaucoup, notamment pour sa capacité à scorer facilement doit lui aussi arrêter.
Pour quelle raison?
Une répétition d’entorses. Ses ligaments sont abimés. Comme il travaille dans la construction, son employeur tique un peu. Il est obligé d’observer une période de repos ou de se faire opérer. Dans les deux cas de figure, sa saison semble compromise.
Pas évident à gérer…
Non, nous nous retrouvons à six et j’ai encore la chance d’avoir des joueurs de P3 qui viennent nous donner un coup de main. Hyka, un jeune pivot, est d’ailleurs en train d’exploser et de compiler des double-doubles. Mais là, ça devient vraiment compliqué.
« Je n’ai jamais connu ça »
D’autant plus dommage que tu avais des ambitions avec ce groupe…
Initialement, lorsque j’ai signé pour deux ans, nous visions le top 4. Et j’estime que cela n’était pas présomptueux avec un effectif au complet. J’ai de bons joueurs, un groupe de bonne facture et nous avons prouvé à plusieurs reprises que nous sommes compétitifs. Mais là, nous ne sommes même plus assez nombreux pour nous entrainer correctement.
Vous collectionnez les désagréments cette saison…
Oui, dans toute ma carrière senior, je n’ai jamais connu ça. Outre les nombreuses défections, il faut rappeler que nous n’avons pu disposer de la salle qu’à la mi-septembre, loin d’être l’idéal pour se préparer convenablement. Cela peut expliquer, en partie, notre zéro sur sept initial. Malgré tout, mes gars forcent mon respect en se battant comme des lions à chaque match.
Le top 4 est clairement hors d’atteinte. Quels sont vos objectifs désormais?
Le maintien, et je pense que nous y parviendrons. Je souhaite que l’on puisse se rassurer le plus vite possible. Je n’ai pas envie de redescendre en P1 et de voir le groupe exploser.
« Un basket moderne
Et tu es à la recherche de joueurs disponibles immédiatement…
Je sais que ce n’est pas évident à ce moment de la saison. J’ai eu un contact avec Goran Milanovic, qui est actuellement libre. Mais il habite à Seraing, ça fait une trotte jusqu’ici et je n’ai pas de budget pour le défrayer. Je comprends la position du club qui était dans le rouge il y a cinq ans et qui ne peut se permettre de faire des folies.
Quels profils cherches-tu particulièrement?
Des joueurs libres et prêts à nous rejoindre immédiatement car après le 31 décembre, c’est foutu au niveau des affiliations. Même si des mecs veulent juste venir s’entrainer, je suis preneur.
Mais encore?
Si je disposais d’un baguette magique, alors je ferais apparaitre un 3/4 mobile et avec du shoot. Je cherche des gars qui veulent se relancer au sein d’un bon groupe. Nous avons par exemple Lussadissu qui ne jouait pas la saison dernière à Cointe et qui réalise un très bon exercice cette année.
Tu es connu pour avoir un solide passé dans la formation, tu n’hésites pas à donner leur chance aux jeunes joueurs…
Tout à fait, avec moi les jeunes jouent. De plus, j’ai une approche moderne du basket, mes équipes ont toujours une réelle facilité à scorer et ne doivent pas dépenser trop d’énergie de ce côté là du terrain. Si des joueurs veulent se relancer dans un club sain, et dans un groupe talentueux, en pratiquant un basket moderne, alors qu’ils n’hésitent pas et me contactent. Il y a dix ans, avec Jupille, et des gosses de seize ans, nous avions connu un exercice délicat pour être champions la saison d’après, avec juste Tony Fernez comme renfort. Cela avait permis à certains tels Jérôme ou Simon Donneux d’éclorent. L’histoire pourrait se reproduire.