Après sept années remarquables, Pascal Vanderoost quittera son poste de coach de la R1 Dames de LAAJ. Entretien.
Pascal, comment analyses-tu votre première moitié de championnat en R1 ?
Il fut mitigé. Au vu de notre préparation, pouvoir nous mêler à la lutte pour le maintien en ayant empoché de précieuses victoires est satisfaisant. Toutefois, il y a eu trop de prestations qui me laissèrent sur ma faim. Surtout, notre travail au quotidien n’a jamais été aussi perturbé par des blessures, microbes ou d’autres choses, ce qui a le don de freiner notre progression.
Quels sont vos objectifs pour le second tour ?
J’ai toujours pensé qu’un travail correctement réalisé serait tôt ou tard récompensé. J’aspire donc à retrouver notre éthique de travail pour empocher quelques autres victoires. Et pourquoi ne pas créer quelques surprises comme par le passé ?
Tu quitteras ton poste de coach de cette équipe à l’issue de cette saison. Pourquoi avoir pris cette décision ?
L’intérêt du projet et du club a toujours primé sur les miens. J’ai souvent changé mes méthodes pour éviter la lassitude ou en tout cas la repousser. Plusieurs signaux me donnent l’impression qu’un nouveau souffle est à présent nécessaire. Pour cela, soit on chamboule le groupe – mais humainement je ne peux m’y résoudre -, soit on change de coach.
Que retiens-tu de ces années à LAAJ ?
L’évolution d’un club où il n’y avait pas une seule dame et où l’on retrouve à présent une R1, une P2 et trois équipes jeunes. D’illustres victoires dont le maintien accroché à la dernière journé de l’année de notre création, des Playoffs, deux titres (R2 et P3), deux demi-finales de Coupe, trois années en R1… L’une de mes plus grandes fiertés est d’avoir réussi à performer avec des joueuses qui étaient généralement sur une voie de garage dans les divisions inférieures avant de nous rejoindre. Plus de 50% des filles de notre R1 actuelle viennent des séries provinciales ou ne jouaient plus avant de nous rejoindre. Surtout, les liens créés en sept ans avec des joueuses, des parents, des membres du club sont certainement l’une des plus belles victoires.
Quelles sont tes envies pour le futur ?
Tout d’abord, il nous reste une demi-saison pour laquelle je reste très motivé ! Je compte en profiter. Pour la suite, je ne tournerai pas totalement le dos à Atlas puisque je reste actif auprès du comité. Sportivement, après avoir accompli un travail colossal qui ne laissait que peu de place au repos, je vais un peu me vider l’esprit avant de me pencher sur mon futur pour lequel je n’ai pas forcément d’exclusive. Ma priorité sera d’abord de trouver un équilibre entre ambitions sportives, relations humaines et vie de famille.
Qu’affectionnes-tu particulièrement dans le basket féminin ?
J’y suis arrivé un peu par hasar alors qu’au début de mon parcours de coach, je ne jurais que par le basket masculin. Tenter de travailler avec des filles comme on le ferait en hommes, à quelques exceptions près, est un challenge qui me motive. Profiter de l’implication des filles pour les amener à davantage de spontanéité procure une énorme satisfaction… Quand cela fonctionne. J’éviterai toutefois de tomber dans le piège des comparaisons. Quoi qu’il en soit, en filles comme en mecs, on partage des moments de vie d’équipe autour de la même passion. Et quand cela est fait avec sérieux et rigueur, c’est captivant.
Crédit photo : DR